[13b,3] Ἄνδρας δ´ ἔσχεν ἐνδόξους τὸ παλαιὸν μὲν Πιττακόν,
ἕνα τῶν ἑπτὰ σοφῶν, καὶ τὸν ποιητὴν Ἀλκαῖον
καὶ τὸν ἀδελφὸν Ἀντιμενίδαν, ὅν φησιν Ἀλκαῖος Βαβυλωνίοις
συμμαχοῦντα τελέσαι μέγαν ἆθλον καὶ ἐκ
πόνων αὐτοὺς ῥύσασθαι κτείναντα „ἄνδρα μαχαίταν
„βασιληίων παλάσταν (ὥς φησιν) ἀπολείποντα μόνον
„μίαν παχέων ἀπὺ πέμπων.“ συνήκμασε δὲ τούτοις
καὶ ἡ Σαπφώ, θαυμαστόν τι χρῆμα· οὐ γὰρ ἴσμεν ἐν
τῷ τοσούτῳ χρόνῳ τῷ μνημονευομένῳ φανεῖσάν τινα
γυναῖκα ἐνάμιλλον οὐδὲ κατὰ μικρὸν ἐκείνῃ ποιήσεως
χάριν. ἐτυραννήθη δὲ ἡ πόλις κατὰ τοὺς χρόνους τούτους
ὑπὸ πλειόνων διὰ τὰς διχοστασίας, καὶ τὰ στασιωτικὰ
καλούμενα τοῦ Ἀλκαίου ποιήματα περὶ τούτων
ἐστίν· ἐν δὲ τοῖς τυράννοις καὶ ὁ Πιττακὸς ἐγένετο.
Ἀλκαῖος μὲν οὖν ὁμοίως ἐλοιδορεῖτο καὶ τούτῳ καὶ
τοῖς ἄλλοις, Μυρσίλῳ καὶ Μελάγχρῳ καὶ τοῖς Κλεανακτίδαις
καὶ ἄλλοις τισίν, οὐδ´ αὐτὸς καθαρεύων τῶν
τοιούτων νεωτερισμῶν. Πιττακὸς δ´ εἰς μὲν τὴν τῶν
δυναστειῶν κατάλυσιν ἐχρήσατο τῇ μοναρχίᾳ καὶ αὐτός,
καταλύσας δὲ ἀπέδωκε τὴν αὐτονομίαν τῇ πόλει.
ὕστερον δ´ ἐγένετο χρόνοις πολλοῖς Διοφάνης ὁ ῥήτωρ,
καθ´ ἡμᾶς δὲ Ποτάμων καὶ Λεσβοκλῆς καὶ Κριναγόρας
καὶ ὁ συγγραφεὺς Θεοφάνης. οὗτος δὲ καὶ
πολιτικὸς ἀνὴρ ὑπῆρξε καὶ Πομπηίῳ τῷ Μάγνῳ κατέστη
φίλος μάλιστα διὰ τὴν ἀρετὴν ταύτην, καὶ πάσας
συγκατώρθωσεν αὐτῷ τὰς πράξεις, ἀφ´ ὧν τήν τε
πατρίδα ἐκόσμησε τὰ μὲν δι´ ἐκείνου τὰ δὲ δι´ ἑαυτοῦ,
καὶ ἑαυτὸν πάντων τῶν Ἑλλήνων ἐπιφανέστατον ἀνέδειξεν·
υἱόν τε ἀπέλιπε Μάρκον Πομπήιον, ὃν τῆς
Ἀσίας ἐπίτροπον κατέστησέ ποτε Καῖσαρ ὁ Σεβαστός,
καὶ νῦν ἐν τοῖς πρώτοις ἐξετάζεται τῶν Τιβερίου φίλων.
Ἀθηναῖοι δ´ ἐκινδύνευσαν μὲν ἀνηκέστῳ ψόγῳ
περιπεσεῖν ψηφισάμενοι Μιτυληναίους ἡβηδὸν ἀποσφαγῆναι,
μετέγνωσαν δὲ καὶ ἔφθη μιᾷ θᾶττον ἡμέρᾳ
τὸ ψήφισμα ἀφιγμένον ὡς τοὺς στρατηγοὺς πρὶν ἢ
πρᾶξαι τὸ προσταχθέν.
| [13b,3] 3. Elle a vu naître dans ses murs beaucoup de personnages illustres,
notamment, dans les temps anciens, Pittacus, l'un des Sept sages, le poète
Alcée et son frère Antiménidas, qui, combattant comme auxiliaire dans les
rangs des Babyloniens, sortit, au dire d'Alcée, vainqueur d'un duel
mémorable et tira de peine les Babyloniens en tuant de sa main «un rude
guerrier, lutteur favori du roi, dont la taille (c'est toujours Alcée qui
parle) pouvait bien, à une {palme} près, mesurer cinq coudées». Dans le
même temps florissait Sapho, Sapho une merveille ! car je ne sache pas
que, dans tout le cours des temps dont l'histoire a gardé le souvenir
aucune femme ait pu, même de loin, sous le rapport du génie poétique,
rivaliser avec elle. A cette époque aussi, Mitylène, en proie aux
dissensions politiques (les Stasiotiques d'Alcée ont trait précisément à
ces troubles), eut coup sur coup plusieurs tyrans. Pittacus fut du nombre,
et, pas plus que Myrsilé et Mélanchros, pas plus que les Cléandrides et
les autres, il ne trouva grâce devant la verve injurieuse d'Alcée, qui
n'est pourtant pas lui-même tout à fait innocent des révolutions
successives survenues dans sa patrie, tandis que Pittacus n'usa du pouvoir
en somme que pour écraser dans Mitylène les partis dynastiques, après quoi
il s'empressa de rendre à ses concitoyens leur pleine et entière
autonomie. A une époque beaucoup plus récente, Mitylène produisit encore
le rhéteur Diophane, puis elle vit naître de nos jours Potamon, Lesboclès,
Crinagoras et l'historien Théophane. Outre l'histoire, Théophane avait
cultivé les sciences politiques, et c'est ce mérite spécial qui lui valut
l'amitié du grand Pompée : associé par Pompée à toutes ses entreprises, il
contribua efficacement à ses succès et fit tourner {cette gloire commune}
au plus grand profit de sa ville natale, laquelle reçut, soit de Pompée,
soit de lui-même, de notables embellissements, toutes choses qui firent de
lui le Grec le plus illustre de son temps. Il laissa un fils, Pompeius
Macer, que César Auguste nomma procurateur d'Asie et qui figure
aujourd'hui au premier rang des amis de Tibère. - Anciennement les
Athéniens avaient failli souiller leur nom d'une tache ineffaçable en
décrétant le massacre de toute la population mâle de Mitylène :
heureusement, le repentir les prit, mais le contre-ordre expédié aux
généraux ne prévint que d'un jour l'exécution du fatal décret.
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