[13a,61] τοῦ μὲν οὖν Ἠετίωνος λέγει πόλιν Θήβην
„ᾠχόμεθ´ ἐς Θήβην ἱερὴν πόλιν Ἠετίωνος.“ τούτου
δὲ καὶ τὴν Χρῦσαν {τὴν ἔχουσαν} τὸ ἱερὸν τοῦ Σμινθέως
Ἀπόλλωνος ἐμφαίνει, εἴπερ ἡ Χρυσηὶς ἐκ τῆς
Θήβης ἑάλω· „ᾠχόμεθα“ γάρ, φησίν, „ἐς Θήβην· τὴν
„δὲ διεπράθομέν τε καὶ ἤγομεν ἐνθάδε πάντα. καὶ τὰ
„μὲν εὖ δάσσαντο μετὰ σφίσιν {υἷες Ἀχαιῶν}, ἐκ δ´
„ἕλον Ἀτρείδῃ Χρυσηίδα.“ τοῦ δὲ Μύνητος τὴν Λυρνησσόν· ἐπειδὴ
„Λυρνησσὸν διαπορθήσας καὶ τείχεα
„Θήβης“ τόν τε Μύνητα καὶ τὸν Ἐπίστροφον ἀνεῖλεν
Ἀχιλλεύς, ὥστε ὅταν φῇ ἡ Βρισηίς „οὐδέ μ´ ἔασκες,
„ὅτ´ ἄνδρ´ ἐμὸν ὠκὺς Ἀχιλλεὺς ἔκτεινεν, πέρσεν δὲ
„πόλιν θείοιο Μύνητος,“ οὐ τὴν Θήβην λέγοι ἄν
(αὕτη γὰρ Ἠετίωνος) ἀλλὰ τὴν Λυρνησσόν· ἀμφότεραι δ´ ἦσαν
ἐν τῷ κληθέντι μετὰ ταῦτα Θήβης πεδίῳ,
ὃ διὰ τὴν ἀρετὴν περιμάχητον γενέσθαι φασὶ Μυσοῖς
μὲν καὶ Λυδοῖς τὸ πρότερον, τοῖς δ´ Ἕλλησιν ὕστερον
τοῖς ἐποικήσασιν ἐκ τῆς Αἰολίδος καὶ τῆς Λέσβου.
ἔχουσι δὲ νῦν Ἀδραμυττηνοὶ τὸ πλέον· ἐνταῦθα γὰρ
καὶ ἡ Θήβη καὶ ἡ Λυρνησσός, ἐρυμνὸν χωρίον· ἔρημοι
δ´ ἀμφότεραι· διέχουσι δὲ Ἀδραμυττίου σταδίους ἡ
μὲν ἑξήκοντα ἡ δὲ ὀγδοήκοντα καὶ ὀκτὼ ἐπὶ θάτερα.
| [13a,61] 61. Homère désigne expressément Thébé comme ayant été la ville ou
résidence royale d'Eétion :
«Nous partîmes pour Thébé, la ville sacrée d'Eétion» (Il. I, 366).
Ajoutons que, par le fait, Homère attribue au même prince la possession de
Chrysa, de cette Chrysa qu'embellissait le temple d'Apollon Sminthien,
puisque Chryséis fut prise par Achille dans Thébé :
«Nous partîmes, fait-il dire à ce héros, nous partîmes pour Thébé, et,
l'ayant saccagée, nous amenémes ici tout le butin. Les fils des Grecs,
dans un juste partage, choisirent Chryséis et l'assignèrent au fils
d'Atrée» (Il. Ibid).
Mêmes présomptions pour attribuer, d'après Homère, Lyrnessos à Mynès. On
se rappelle, en effet, qu'Achille, «après avoir ravagé Lyrnessos ainsi que
Thébé aux fortes murailles» (Il. II, 691), avait tué de sa main Mynès et
Epistrophos. Or Briséis s'écrie :
«Ô Patrocle... tu sus me consoler et sécher mes pleurs, même en ce jour
fatal où l'impétueux Achille, meurtrier de mon époux, ruina pour jamais la
ville du divin Mynès» (Il. XIX, 295),
et par ces derniers mots il est clair qu'elle n'a pu désigner que
Lyrnesse, puisque Thébé appartenait à Eétion. D'ailleurs les deux villes
se trouvaient situées dans ce qu'on a appelé plus tard la plaine de Thébé,
canton d'une extrême fertilité devenu, à cause de cela, un sujet de
querelles continuelles, d'abord entre les Mysiens et les Lydiens, et plus
tard entre les colons grecs de l'Aeolide et leurs frères de Lesbos.
Aujourd'hui les Adramyttènes en possèdent la plus grande partie, puisque
c'est chez eux que se trouvent, mais dans un état complet d'abandon,
l'emplacement de Thébé et le site naturellement très fort de Lyrnessos, le
premier à 60 stades d'Adramyttium, le second à 88 stades de l'autre côté
de la ville.
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