[13a,45] τοῦ δ´ αὐλῶνος τοῦ περὶ τὸν Αἴσηπον ἐν ἀριστερᾷ τῆς
ῥύσεως αὐτοῦ πρῶτον ἔστι Πολίχνα τειχῆρες χωρίον, εἶθ´ ἡ
Παλαίσκηψις, εἶτ´ Ἀλαζόνιον.“ τοῦτ´ ἤδη πεπλασμένον
πρὸς τὴν τῶν Ἁλιζώνων ὑπόθεσιν, περὶ ὧν εἰρήκαμεν.
„εἶτα Κάρησος ἐρήμη καὶ ἡ Καρησηνὴ καὶ ὁμώνυμος
„ποταμός, ποιῶν καὶ αὐτὸς αὐλῶνα ἀξιόλογον, ἐλάττω
„δὲ τοῦ περὶ τὸν Αἴσηπον. τὰ δ´ ἑξῆς ἤδη τὰ τῆς Ζελείας
ἐστὶ πεδία καὶ ὀροπέδια καλῶς γεωργούμενα·
„ἐν δεξιᾷ δὲ τοῦ Αἰσήπου μεταξὺ Πολίχνας τε καὶ
Παλαισκήψεως ἡ Νέα κώμη καὶ Ἀργυρία.“ καὶ τοῦτο
πάλιν πλάσμα πρὸς τὴν αὐτὴν ὑπόθεσιν, ὅπως σωθείη
τὸ „ὅθεν ἀργύρου ἐστὶ γενέθλη.“ ἡ οὖν Ἀλύβη ποῦ ἢ
Ἀλόπη ἢ ὅπως βούλονται παρονομάζειν; ἐχρῆν γὰρ καὶ
τοῦτο πλάσαι παρατριψαμένους τὸ μέτωπον,
καὶ μὴ χωλὸν ἐᾶν καὶ ἕτοιμον πρὸς
ἔλεγχον ἅπαξ ἤδη ἀποτετολμηκότας. ταῦτα μὲν οὖν ἔνστασιν ἔχει τοιαύτην,
τἆλλα δὲ ὑπολαμβάνομεν, ἢ τά γε πλεῖστα, δεῖν προσέχειν
ὡς ἀνδρὶ ἐμπείρῳ καὶ ἐντοπίῳ, φροντίσαντί τε τοσοῦτον περὶ τούτων ὥστε
τριάκοντα βίβλους συγγράψαι
στίχων ἐξήγησιν μικρῷ πλειόνων ἑξήκοντα, τοῦ καταλόγου τῶν Τρώων.
φησὶ δ´ οὖν τὴν Παλαίσκηψιν τῆς
μὲν Νέας διέχειν πεντήκοντα σταδίους, τοῦ δὲ ποταμοῦ
τοῦ Αἰσήπου τριάκοντα· ἀπὸ δὲ τῆς Παλαισκήψεως
ταύτης διατεῖναι τὴν ὁμωνυμίαν καὶ εἰς ἄλλους πλείους
τόπους. ἐπάνιμεν δὲ ἐπὶ τὴν παραλίαν ὅθενπερ ἀπελίπομεν.
| [13a,45] 45. Dans la vallée de l'Aesépus, sur la rive gauche du fleuve, la première
localité qu'on rencontre est Polichna, petite place défendue par un mur
d'enceinte ; puis on arrive à Palaescepsis et à Alazonium (Démétrius forge
ce nom pour les besoins de son hypothèse sur les Halizônes, dont nous
avons parlé plus haut). Vient ensuite Carésus, lieu aujourd'hui désert,
avec la Carésène et un cours d'eau de même nom qui forme, lui aussi, une
vallée considérable, de moindre étendue pourtant que la vallée de
l'Aesépus. Puis à la Carésène succèdent les plaines et plateaux si bien
cultivés de Zélia. Quant à la rive droite de l'Aesépus, elle nous montre
entre Polichna et Paliescepsis les localités de Néakômé et d'Argyria».
Ce dernier nom, c'est encore Démétrius qui le forge pour les besoins de sa
même hypothèse, et pour sauver dans le texte d'Homère la leçon consacrée
g-othen g-argurou g-esti g-genethlê (Il. II, 857).
Mais Alybé ou Alopé (la forme du nom est indifférente), qu'en fait-on ? Où
devons-nous la chercher ? N'aurait-on pas dû pousser l'effronterie
jusqu'au bout, et, une fois en train, ne pas craindre d'imaginer aussi un
site, un emplacement, pour cette prétendue ville, plutôt que de laisser
tout le système clocher et prêter le flanc à la critique ? Sur ce
point-là, la chose est sûre, la description de Démétrius est attaquable ;
en revanche, le reste (au moins dans sa plus grande partie) nous paraît
mériter la plus sérieuse attention, comme émanant d'un homme éclairé, né
dans le pays, et tellement consciencieux dans ses recherches, qu'il n'a
pas consacré moins de trente livres à commenter les soixante et quelques
vers que représente, dans Homère, le Catalogue des vaisseaux troyens. Or
Démétrius ajoute que Palaescepsis est à 50 stades de distance de Néa
(Kômé} et à 30 stades des bords de l'Aesépus, et que c'est d'elle qu'ont
emprunté leurs noms toutes les Palaescepsis qu'on trouve en d'autres lieux.
Mais il est temps de reprendre la description du littoral au point où nous
l'avons laissée.
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