[13a,33] Τοιούτων δὲ τῶν ἐπὶ τῇ θαλάττῃ τόπων ὄντων
ὑπέρκειται τούτων τὸ Τρωικὸν πεδίον μέχρι τῆς Ἴδης
ἀνῆκον ἐπὶ πολλοὺς σταδίους κατὰ τὸ πρὸς ἕω μέρος.
τούτου δ´ ἡ μὲν παρώρειός ἐστι στενή, τῇ μὲν ἐπὶ τὴν
μεσημβρίαν τεταμένη μέχρι τῶν κατὰ Σκῆψιν τόπων,
τῇ δ´ ἐπὶ τὰς ἄρκτους μέχρι τῶν κατὰ Ζέλειαν Λυκίων.
ταύτην δ´ ὁ ποιητὴς ὑπ´ Αἰνείᾳ τάττει καὶ τοῖς Ἀντηνορίδαις,
καλεῖ δὲ Δαρδανίαν.
ὑπὸ δὲ ταύτῃ Κεβρηνία, πεδιὰς ἡ πλείστη, παράλληλός πως τῇ Δαρδανίᾳ·
ἦν δὲ καὶ πόλις ποτὲ Κεβρήνη. ὑπονοεῖ δ´ ὁ Δημήτριος
μέχρι δεῦρο διατείνειν τὴν περὶ τὸ Ἴλιον χώραν τὴν
ὑπὸ τῷ Ἕκτορι, ἀνήκουσαν ἀπὸ τοῦ ναυστάθμου μέχρι
Κεβρηνίας· τάφον τε γὰρ Ἀλεξάνδρου δείκνυσθαί φησιν αὐτόθι καὶ Οἰνώνης, ἣν
ἱστοροῦσι γυναῖκα γεγονέναι τοῦ Ἀλεξάνδρου πρὶν Ἑλένην ἁρπάσαι· λέγειν
τε τὸν ποιητήν „Κεβριόνην νόθον υἱὸν ἀγακλῆος Πριάμοιο,“
ὃν εἰκὸς εἶναι ἐπώνυμον τῆς χώρας ἢ καὶ πόλεως, ὅπερ πιθανώτερον· τὴν δὲ
Κεβρηνίαν διήκειν μέχρι τῆς Σκηψίας, ὅριον δ´ εἶναι τὸν Σκάμανδρον
μέσον αὐτῶν ῥέοντα· ἔχθραν δ´ ἀεὶ καὶ πόλεμον εἶναι
τοῖς τε Κεβρηνοῖς καὶ τοῖς Σκηψίοις, ἕως Ἀντίγονος
αὐτοὺς συνῴκισεν εἰς τὴν τότε μὲν Ἀντιγόνειαν νῦν δὲ
Ἀλεξάνδρειαν· τοὺς μὲν οὖν Κεβρηνιέας συμμεῖναι
τοῖς ἄλλοις ἐν τῇ Ἀλεξανδρείᾳ, τοὺς δὲ Σκηψίους ἐπανελθεῖν
εἰς τὴν οἰκείαν ἐπιτρέψαντος Λυσιμάχου.
| [13a,33] 33. On connaît, par ce que nous venons de dire, tout le détail de la côte
qui borde la plaine de Troie ; décrivons à présent la plaine même,
laquelle s'étend vers l'est sur un espace de plusieurs stades, de manière
à atteindre le pied de l'Ida. La partie de cette plaine qui longe la
montagne est étroite et se trouve bornée, au midi par le canton de
Scepsis, au nord par le territoire des Lyciens de Zélia. Le poète la range
sous l'autorité d'Enée et des fils d'Anténor et lui donne le nom de
Dardanie. Au-dessous était la Cébrénie, pays généralement plat et uni,
parallèle, ou peu s'en faut, à la Dardanie. Ajoutons qu'il existait
anciennement une ville appelée Cébréné. Démétrius soupçonne que le canton
voisin d'Ilion sur lequel régnait Hector s'étendait jusque-là, comprenant
par conséquent tout l'intervalle du Naustathme à la Cébrénie, et il en
donne une double preuve : c'est qu'on y voit le tombeau de Pâris et celui
d'Oenone, connue pour avoir été l'épouse de Pâris avant l'enlèvement
d'Hélène, et que, comme Homère a nommé, dans l'Iliade (XVI, 738),
«Cébrionès l'un des fils naturels de l'illustre Priam»,
il y a lieu de reconnaître dans ce prince le héros éponyme du canton, ou
plus probablement de la ville. Le même auteur ajoute que la Cébrénie
s'étendait jusqu'à la Scepsie (le cours du Scamandre formant la limite
commune aux deux cantons), et qu'entre Cébréniens et Scepsiens la haine et
la guerre n'ont pas cessé d'exister jusqu'au moment où les uns et les
autres furent transportés par Antigone dans sa nouvelle ville d'Antigonie,
devenue bientôt l'Alexandrie que nous connaissons ; qu'enfin les
Cébréniens y sont demeurés confondus pour toujours avec le reste de la
population, mais que les Scepsiens obtinrent presque aussitôt de Lysimaque
de pouvoir retourner dans leur ancienne patrie.
|