[13a,19] Ἐν δὲ τῷ μεταξὺ Λαμψάκου καὶ Παρίου Παισὸς
ἦν πόλις καὶ ποταμός· κατέσπασται δ´ ἡ πόλις, οἱ δὲ
Παισηνοὶ μετῴκησαν εἰς Λάμψακον, Μιλησίων ὄντες
ἄποικοι καὶ αὐτοί, καθάπερ καὶ οἱ Λαμψακηνοί. ὁ δὲ
ποιητὴς εἴρηκεν ἀμφοτέρως, καὶ προσθεὶς τὴν πρώτην συλλαβήν
„καὶ δῆμον Ἀπαισοῦ,“ καὶ ἀφελών „ὅς
„ῥ´ ἐνὶ Παισῷ ναῖε πολυκτήμων“ καὶ ὁ ποταμὸς νῦν
οὕτω καλεῖται. Μιλησίων δ´ εἰσὶ καὶ αἱ Κολωναὶ αἱ
ὑπὲρ Λαμψάκου ἐν τῇ μεσογαίᾳ τῆς Λαμψακηνῆς· ἄλλαι δ´ εἰσὶν
ἐπὶ τῇ ἐκτὸς Ἑλλησποντίᾳ θαλάττῃ, Ἰλίου
διέχουσαι σταδίους τετταράκοντα πρὸς τοῖς ἑκατόν· ἐξ
ὧν τὸν Κύκνον φασίν. Ἀναξιμένης δὲ καὶ ἐν τῇ Ἐρυθραίᾳ φησὶ
λέγεσθαι Κολωνὰς καὶ ἐν τῇ Φωκίδι καὶ ἐν
Θετταλίᾳ· ἐν δὲ τῇ Παριανῇ ἔστιν Ἰλιοκολώνη. ἐν δὲ
τῇ Λαμψακηνῇ τόπος εὐάμπελος Γεργίθιον· ἦν δὲ καὶ
πόλις Γέργιθα ἐκ τῶν ἐν τῇ Κυμαίᾳ Γεργίθων· ἦν γὰρ
κἀκεῖ πόλις πληθυντικῶς καὶ θηλυκῶς λεγομένη αἱ
Γέργιθες, ὅθενπερ ὁ Γεργίθιος ἦν Κεφάλων· καὶ νῦν
ἔτι δείκνυται τόπος ἐν τῇ Κυμαίᾳ Γεργίθιον πρὸς Λαρίσῃ.
ἐκ Παρίου μὲν οὖν ὁ γλωσσογράφος κληθεὶς
ἦν Νεοπτόλεμος μνήμης ἄξιος, ἐκ Λαμψάκου δὲ Χάρων τε
ὁ συγγραφεὺς καὶ Ἀδείμαντος καὶ Ἀναξιμένης
ὁ ῥήτωρ καὶ Μητρόδωρος ὁ τοῦ Ἐπικούρου ἑταῖρος·
καὶ αὐτὸς δ´ Ἐπίκουρος τρόπον τινὰ Λαμψακηνὸς
ὑπῆρξε, διατρίψας ἐν Λαμψάκῳ καὶ φίλοις χρησάμενος
τοῖς ἀρίστοις τῶν ἐν τῇ πόλει ταύτῃ, τοῖς περὶ Ἰδομενέα καὶ Λεοντέα.
ἐντεῦθεν δὲ μετήνεγκεν Ἀγρίππας
τὸν πεπτωκότα λέοντα, Λυσίππου ἔργον· ἀνέθηκε δὲ
ἐν τῷ ἄλσει τῷ μεταξὺ τῆς λίμνης καὶ τοῦ εὐρίπου.
| [13a,19] 19. Dans l'intervalle de Lampsaque à Parium, la côte offrait naguère une
ville et un fleuve du nom de Paesos ; mais la ville est depuis longtemps
détruite, et ses habitants, d'origine milésienne comme les Lampsacéniens,
ont transporté leur demeure à Lampsaque. On trouve dans Homère deux formes
pour ce même nom, suivant que le poète ajoute une syllabe au commencement
du mot, comme dans ce vers :
«Et le dème d'Apaesos» (Il. II, 828),
soit qu'il la retranche, comme dans cet autre :
«Il habitait dans Paesos et y possédait de grands biens» (Il. V, 612).
Mais aujourd'hui on n'appelle plus le fleuve autrement que Paesos. Ce sont
encore les Milésiens qui ont fondé Colonne au-dessus de Lampsaque dans
l'intérieur de la Lampsacène. Une autre ville du même nom se trouve sur
les rivages de l'Hellespont, mais en dehors du détroit, à 140 stades
d'Ilion : c'est dans cette dernière que la tradition fait naître Cycnus.
Anaximène signale plusieurs autres Colone, une dans l'Erythrée, une
seconde en Phocide, une troisième en Thessalie. Ajoutons qu'il existe dans
le territoire de Parium une localité appelée Iliocoloné. On connaît dans
la Lampsacène actuelle le riche vignoble de Gergithium ; mais il s'y
trouvait aussi anciennement une ville de Gergithe, laquelle devait son
origine à une colonie venue de Gergithes dans le territoire de Cume (car
là aussi le même nom se retrouve, seulement sous la l'orme d'un féminin
pluriel), et c'est de cette Gergithes cuméenne qu'était originaire
Céphalon dit le Gergithien. Aujourd'hui même il existe dans le territoire
de Cumes, non loin de Larisse, une localité appelée Gergithium.
Si Parium a vu naître un écrivain justement célèbre, Néoptolème dit le
Glossographe, Lampsaque, à son tour, peut se glorifier d'avoir donné le
jour à l'historien Charon, à Adimante, au rhéteur Anaximène, et à
Métrodore, l'ami d'Epicure. A la rigueur même, Epicure peut passer pour un
Lampsacénien, vu le long séjour qu'il fit à Lampsaque et l'étroite amitié
qui l'unissait aux principaux citoyens de cette ville, Idoménée et
Léontée. Enfin c'est de Lampsaque que provient cette belle oeuvre de
Lysippe, le Lion abattu, qu'Agrippa a fait transporter à Rome pour l'y
placer dans le Bois sacré situé entre la pièce d'eau {qui porte son nom}
et le canal ou Euripe.
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