HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Strabon, Geographica, livre XII-8

Chapitre 4

  Chapitre 4

[12h,4] Συνεργεῖ δὲ πρὸς τὰς τοιαύτας μυθοποιίας τε σύγχυσις τῶν ἐνταῦθα ἐθνῶν καὶ εὐδαιμονία τῆς χώρας τῆς ἐντὸς Ἅλυος, μάλιστα δὲ τῆς παραλίας, δι' ἣν ἐπιθέσεις ἐγένοντο αὐτῇ πολλαχόθεν καὶ διὰ παντὸς ἐκ τῆς περαίας, καὶ ἐπ' ἀλλήλους ἰόντων τῶν ἐγγύς. Μάλιστα μὲν οὖν κατὰ τὰ Τρωικὰ καὶ μετὰ ταῦτα τὰς ἐφόδους γενέσθαι καὶ τὰς μεταναστάσεις συνέβη, τῶν τε βαρβάρων ἅμα καὶ τῶν Ἑλλήνων ὁρμῇ τινι χρησαμένων πρὸς τὴν τῆς ἀλλοτρίας κατάκτησιν· ἀλλὰ καὶ πρὸ τῶν Τρωικῶν ἦν ταῦτα. Τό τε γὰρ τῶν Πελασγῶν ἦν φῦλον καὶ τὸ τῶν Καυκώνων καὶ Λελέγων· εἴρηται δ' ὅτι πολλαχοῦ τῆς Εὐρώπης τὸ παλαιὸν ἐτύγχανε πλανώμενα, ἅπερ ποιεῖ τοῖς Τρωσὶ συμμαχοῦντα ποιητής, οὐκ ἐκ τῆς περαίας. Τά τε περὶ τῶν Φρυγῶν καὶ τῶν Μυσῶν λεγόμενα πρεσβύτερα τῶν Τρωικῶν ἐστιν· οἱ δὲ διττοὶ Λύκιοι τοῦ αὐτοῦ γένους ὑπόνοιαν παρέχουσιν, τῶν Τρωικῶν τῶν πρὸς Καρίᾳ τοὺς ἑτέρους ἀποικισάντων. Τάχα δὲ καὶ ἐπὶ τῶν Κιλίκων τὸ αὐτὸ συνέβη· διττοὶ γὰρ καὶ οὗτοι· οὐ μὴν ἔχομέν γε τοιαύτην λαβεῖν μαρτυρίαν ὅτι καὶ πρὸ τῶν Τρωικῶν ἦσαν ἤδη οἱ νῦν Κίλικες· τε Τήλεφος ἐκ τῆς Ἀρκαδίας ἀφῖχθαι νομίζοιτ' ἂν μετὰ τῆς μητρός, γάμῳ δὲ τῷ ταύτης ἐξοικειωσάμενος τὸν ὑποδεξάμενον αὐτὸν Τεύθραντα ἐνομίσθη τε ἐκείνου καὶ παρέλαβε τὴν Μυσῶν ἀρχήν. [12h,4] Une double cause contribue à accréditer ces traditions fabuleuses, c'est à savoir le peu de fixité des limites entre les différentes nations de cette partie de l'Asie et la fertilité exceptionnelle de toute la contrée en deçà de l'Halys et surtout du littoral, fertilité qui a provoqué de tous côtés, mais principalement d'outre-mer, des invasions répétées, sans compter les empiétements mutuels de voisin à voisin. C'est surtout à l'époque de la guerre de Troie et après la prise de cette ville que la contrée que nous décrivons présentement eut à souffrir des attaques de ses voisins en même temps que des migrations des nations lointaines, les Barbares, comme les Grecs, étant alors possédés d'une sorte de fureur de convoitise et de conquête. Toutefois, dès avant la guerre de Troie, elle paraît avoir assisté déjà à de semblables événements. L'exemple des Pélasges, des Caucones, des Lélèges est là qui le prouve, car ces mêmes peuples que nous avons souvent mentionnés comme ayant aux époques les plus reculées erré en mainte contrée de l'Europe figurent dans l'Iliade au nombre des nations qui, pour venir au secours des Troyens, n'avaient pas eu à franchir le détroit. Ce qu'on raconte de la venue des Phrygiens et des Mysiens dans le pays est évidemment aussi antérieur à la guerre de Troie. Ajoutons que la distinction {que fait Homère} de deux peuples du nom de Lyciens donne lieu de supposer que la nation lycienne, une à l'origine, s'était divisée {antérieurement à ce même événement}, sans qu'on sache aujourd'hui si ce sont les Lyciens de la Troade qui ont envoyé une colonie aux confins de la Carie, ou si ce sont les Lyciens voisins des Cariens qui ont colonisé une partie de la Troade. Peut-être aussi la même chose était-elle arrivée à la nation cilicienne. Il est constant qu'il y a eu en même temps deux royaume ciliciens, toutefois nous ne saurions inférer du témoignage d'Homère que les Ciliciens actuels existassent dès avant l'époque de la guerre de Troie. Quant à Télèphe {dont nous avons prononcé le nom ci-dessus}, on peut croire que, venu d'Arcadie avec sa mère, il trouva, par suite du mariage de celle-ci, un protecteur personnel dans Teuthras, et qu'on en vint même à le considérer comme le fils de ce prince, ce qui lui valut plus tard la succepsion du trône de Mysie.


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Dernière mise à jour : 26/02/2009