[12h,19] Ἀκούειν δ' ἔστι καὶ τῶν παλαιῶν συγγραφέων οἷά φησιν ὁ τὰ Λύδια συγγράψας
Ξάνθος, διηγούμενος οἷαι μεταβολαὶ κατέσχον πολλάκις τὴν χώραν ταύτην, ὧν
ἐμνήσθημέν που καὶ ἐν τοῖς πρόσθεν. Καὶ δὴ καὶ τὰ περὶ τὸν Τυφῶνα πάθη ἐνταῦθα
μυθεύουσι καὶ τοὺς Ἀρίμους, καὶ τὴν Κατακεκαυμένην ταύτην εἶναί φασιν· οὐκ ὀκνοῦσι δὲ
καὶ τὰ μεταξὺ Μαιάνδρου καὶ Λυδῶν ἅπανθ' ὑπονοεῖν τοιαῦτα καὶ διὰ τὸ πλῆθος τῶν
λιμνῶν καὶ ποταμῶν καὶ τοὺς πολλαχοῦ κευθμῶνας τῆς γῆς. Ἡ δὲ μεταξὺ Λαοδικείας καὶ
Ἀπαμείας λίμνη καὶ βορβορώδη καὶ ὑπονόμου τὴν ἀποφορὰν ἔχει πελαγία οὖσα· φασὶ δὲ
καὶ δίκας εἶναι τῷ Μαιάνδρῳ μεταφέροντι τὰς χώρας ὅταν περικρουσθῶσιν οἱ ἀγκῶνες,
ἁλόντος δὲ τὰς ζημίας ἐκ τῶν πορθμικῶν διαλύεσθαι τελῶν.
| [12h,19] On peut s'en rapporter aussi là-dessus au témoignage des anciens historiens,
notamment à ce que dit Xanthus dans son Histoire de Lydie des fréquentes révolutions
physiques qui ont eu lieu dans toute cette contrée et dont nous avons nous-même fait
mention ici quelque part dans un des livres précédents. Or, c'est dans la Katakékaumène
justement que ces anciens historiens placent le mythe de Typhon et la patrie des Arimes ;
ils n'hésitent même pas à supposer que tout le pays compris entre le Maeandre et la
frontière de Lydie doit avoir la même nature, vu le grand nombre de fleuves et de lacs qui
s'y trouvent et la multitude de cavernes qu'on y observe béantes à la surface du sol. Il est
de fait que le lac situé entre Laodicée et Apamée, bien qu'ayant les dimensions d'une mer
intérieure, exhale cette même odeur de vase qui s'échappe des souterrains. Les mêmes
historiens racontent comment on intentait un procès en règle au Maeandre toutes les fois
qu'il lui arrivait d'écorner les terrains qui le bordent et de changer ainsi les limites des
propriétés, et comment, en cas de condamnation, l'amende était prélevée sur les péages
mêmes du fleuve.
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