| [12h,16] Ἡ δὲ Λαοδίκεια μικρὰ πρότερον οὖσα αὔξησιν ἔλαβεν ἐφ' ἡμῶν καὶ τῶν ἡμετέρων 
πατέρων, καίτοι κακωθεῖσα ἐκ πολιορκίας ἐπὶ Μιθριδάτου τοῦ Εὐπάτορος· ἀλλ' ἡ τῆς 
χώρας ἀρετὴ καὶ τῶν πολιτῶν τινες εὐτυχήσαντες μεγάλην ἐποίησαν αὐτήν, Ἱέρων μὲν 
πρότερον, ὃς πλειόνων ἢ δισχιλίων ταλάντων κληρονομίαν κατέλιπε τῷ δήμῳ πολλοῖς τ' 
ἀναθήμασιν ἐκόσμησε τὴν πόλιν, Ζήνων δὲ ὁ ῥήτωρ ὕστερον καὶ ὁ υἱὸς αὐτοῦ Πολέμων, 
ὃς καὶ βασιλείας ἠξιώθη διὰ τὰς ἀνδραγαθίας ὑπ' Ἀντωνίου μὲν πρότερον ὑπὸ Καίσαρος 
δὲ τοῦ Σεβαστοῦ μετὰ ταῦτα. Φέρει δ' ὁ περὶ τὴν Λαοδίκειαν τόπος προβάτων ἀρετὰς οὐκ 
εἰς μαλακότητα μόνον τῶν ἐρίων, ᾗ καὶ τῶν Μιλησίων διαφέρει, ἀλλὰ καὶ εἰς τὴν κοραξὴν 
χρόαν, ὥστε καὶ προσοδεύονται λαμπρῶς ἀπ' αὐτῶν, ὥσπερ καὶ οἱ Κολοσσηνοὶ ἀπὸ τοῦ 
ὁμωνύμου χρώματος πλησίον οἰκοῦντες. Ἐνταῦθα δὲ καὶ ὁ Κάπρος καὶ ὁ Λύκος συμβάλλει 
τῷ Μαιάνδρῳ ποταμῷ, ποταμὸς εὐμεγέθης, ἀφ' οὗ καὶ ἡ πρὸς τῷ Λύκῳ Λαοδίκεια λέγεται. 
Ὑπέρκειται δὲ τῆς πόλεως ὄρος Κάδμος, ἐξ οὗ καὶ ὁ Λύκος ῥεῖ καὶ ἄλλος ὁμώνυμος τῷ 
ὄρει. Τὸ πλέον δ' οὗτος ὑπὸ γῆς ῥυεὶς εἶτ' ἀνακύψας συνέπεσεν εἰς ταὐτὸ τοῖς ἄλλοις 
ποταμοῖς, ἐμφαίνων ἅμα καὶ τὸ πολύτρητον τῆς χώρας καὶ τὸ εὔσειστον· εἰ γάρ τις ἄλλη, 
καὶ ἡ Λαοδίκεια εὔσειστος, καὶ τῆς πλησιοχώρου δὲ Κάρουρα. 
 | [12h,16] Laodicée, qui n'était à l'origine qu'une ville de peu d'importance, reçut de nos 
jours de notables accroissements. Elle avait même commencé à s'agrandir du vivant de 
la génération antérieure à la nôtre, mais le siège que Mithridate Eupator était venu mettre 
devant ses murs l'avait fort endommagée. Une double cause, du reste, contribua à la 
grandeur de Laodicée, la fertilité de son territoire d'abord, et, en second lieu, l'étonnante 
fortune de quelques-uns de ses enfants, de Hiéron notamment, qui, après avoir embelli 
de son vivant sa ville natale en y élevant de nombreux monuments à ses frais, lui laissa 
par testament une somme de plus de deux mille talents, et plus tard du rhéteur Zénon et 
du fils de celui-ci Polémon qui par ses belles actions mérita qu'Antoine l'élevât à la dignité 
royale et que César Auguste le confirmât ensuite dans ce haut rang. Les environs de 
Laodicée produisent une race de moutons, très recherchés non seulement pour la nature 
moelleuse de leur laine qui l'emporte même en finesse sur les laines de Milet, mais aussi 
à cause de leur couleur qui est de cette belle teinte noire connue sous le nom de 
coraxine, circonstance à laquelle les Laodicéens doivent de tirer de leurs troupeaux un si 
magnifique produit. Les Colosséni, leurs voisins, bénéficiaient de même de la couleur 
particulière de leurs troupeaux, couleur qui de leur propre nom s'est appelée la 
colossène. Ajoutons qu'aux environs de Laodicée le Maeandre se grossit encore du 
Caprus et d'une autre rivière très considérable appelée le Lycus, et que c'est pour cela 
qu'on désigne souvent la ville de Laodicée sous le nom de Laodicea ad Lycum. Au-dessus 
de la ville est le mont Cadmus : or, c'est de cette montagne que descend le Lycus 
en même temps qu'un autre cours d'eau qui porte le nom même de la montagne. Après 
avoir coulé sous terre pendant la plus grande partie de son cours, le Lycus reparaît enfin 
à la surface du sol et se grossit de différents affluents : il atteste ainsi la nature 
caverneuse de toute cette contrée et le danger perpétuel qui la menace du côté des 
tremblements de terre. Et de fait il n'y a point de ville plus sujette aux tremblements de 
terre que Laodicée, si ce n'est Carura, dans le canton voisin de celui de Laodicée.
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