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[12f,0] XII, 6 - La Lycaonie, l'Isaurie et la Pisidie.
| [12f,0] XII, 6 - La Lycaonie, l'Isaurie et la Pisidie.
| [12f,1] Ἥ τε δὴ Τάττα {τοιαύτη} ἐστί, καὶ τὰ περὶ Ὀρκαόρκους καὶ Πιτνισσὸν καὶ τὰ τῶν
Λυκαόνων ὀροπέδια ψυχρὰ καὶ ψιλὰ καὶ ὀναγρόβοτα, ὑδάτων δὲ σπάνις πολλή· ὅπου δὲ
καὶ εὑρεῖν δυνατόν, βαθύτατα φρέατα τῶν πάντων, καθάπερ ἐν Σοάτροις, ὅπου καὶ
πιπράσκεται τὸ ὕδωρ ̔ἔστι δὲ κωμόπολις Γαρσαούρων πλησίον̓· ὅμως δὲ καίπερ ἄνυδρος
οὖσα ἡ χώρα πρόβατα ἐκτρέφει θαυμαστῶς, τραχείας δὲ ἐρέας, καί τινες ἐξ αὐτῶν τούτων
μεγίστους πλούτους ἐκτήσαντο· Ἀμύντας δ' ὑπὲρ τριακοσίας ἔσχε ποίμνας ἐν τοῖς τόποις
τούτοις. Εἰσὶ δὲ καὶ λίμναι, Κάραλις μὲν ἡ μείζων ἡ δ' ἐλάττων Τρωγῖτις. Ἐνταῦθα δέ που
καὶ τὸ Ἰκόνιον ἔστι, πολίχνιον εὖ συνῳκισμένον καὶ χώραν εὐτυχεστέραν ἔχον τῆς
λεχθείσης ὀναγροβότου· τοῦτο δ' εἶχε Πολέμων. Πλησιάζει δ' ἤδη τούτοις τοῖς τόποις ὁ
Ταῦρος ὁ τὴν Καππαδοκίαν ὁρίζων καὶ τὴν Λυκαονίαν πρὸς τοὺς ὑπερκειμένους Κίλικας
τοὺς Τραχειώτας. Λυκαόνων τε καὶ Καππαδόκων ὅριόν ἐστι τὸ μεταξὺ Κοροπασσοῦ
κώμης Λυκαόνων, καὶ Γαρσαούρων πολιχνίου Καππαδόκων· ἔστι δὲ τὸ μεταξὺ διάστημα
τῶν φρουρίων τούτων ἑκατὸν εἴκοσί που στάδιοι.
| [12f,1] Tel est l'aspect du lac Tatta. Quant aux cantons d'Orcaorci et de Pitnisos et aux
plateaux de la Lycaonie, ce sont autant de pays froids et nus, dans lesquels paissent de
nombreux onagres, mais qui manquent presque absolument d'eau {à boire}, sans compter
que dans les seules localités où l'on trouve de l'eau, il faut la tirer de puits extrêmement
profonds : c'est ce qui arrive par exemple à Soatra, où l'on en est même réduit à l'acheter.
Soatra est un gros bourg voisin de Garsaoura. Le manque d'eau n'empêche point que
dans toute cette contrée l'élève du bétail ne réussisse à merveille. La laine des troupeaux
y est bien un peu rude, mais {malgré cet inconvénient} on a vu certains propriétaires se
faire avec le produit de ces troupeaux de très grandes fortunes. Amyntas à lui seul et
dans ces mêmes cantons en possédait plus de trois cents. Ici aussi, du reste, existent des
lacs {salés}, deux entre autres appelés le Caralis et le Trogitis : le premier est le plus
grand des deux, le second est de dimensions bien moindres. Du même côté, mais dans
un canton plus riant et plus fertile que cette âpre région à laquelle on a donné le nom
d'Onagrobote, s'élève Iconium, petite ville assez populeuse, sur laquelle régnait naguère
Polémon. A Iconium, on voit la chaîne du Taurus se rapprocher sensiblement, pour
former la limite entre la Cappadoce et la Lycaonie au N. et la Cilicie Trachée au midi.
Quant à la limite qui sépare la Lycaonie de la Cappadoce, elle passe entre le bourg
lycaonien de Coropassus et la petite ville cappadocienne de Garsaoura, et l'intervalle
entre ces deux places, qui sont fortifiées l'une et l'autre, n'est guère que de 120 stades.
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