[12e,4] Μετὰ δὲ τὴν Γαλατίαν πρὸς νότον ἥ τε λίμνη ἐστὶν ἡ Τάττα, παρακειμένη τῇ μεγάλῃ
Καππαδοκίᾳ τῇ κατὰ τοὺς Μοριμηνούς, μέρος δ' οὖσα τῆς μεγάλης Φρυγίας, καὶ ἡ
συνεχὴς ταύτῃ μέχρι τοῦ Ταύρου, ἧς τὴν πλείστην Ἀμύντας εἶχεν. Ἡ μὲν οὖν Τάττα
ἁλοπήγιόν ἐστιν αὐτοφυές, οὕτω δὲ περιπήττεται ῥᾳδίως τὸ ὕδωρ παντὶ τῷ βαπτισθέντι εἰς
αὐτὸ ὥστε στεφάνους ἁλῶν ἀνέλκουσιν, ἐπειδὰν καθῶσι κύκλον σχοίνινον, τά τε ὄρνεα
ἁλίσκεται τὰ προσαψάμενα τῷ πτερώματι τοῦ ὕδατος παραχρῆμα πίπτοντα διὰ τὴν
περίπηξιν τῶν ἁλῶν.
| [12e,4] Passé la frontière de la Galatie, on arrive, dans la direction du sud, d'abord au lac
Tata, qui borde le canton de la Grande Cappadoce appelé la Morimène et dépend de la
Grande Phrygie, puis à ce territoire compris entre le lac et le Taurus dont Amyntas
possédait la plus grande partie. On pourrait comparer, ce semble, le lac Tatta à une
immense saline naturelle, à voir avec quelle facilité le sel contenu dans ses eaux adhère
à tous les corps qu'on y plonge ; ainsi, pour peu qu'on y jette un cercle fait de joncs
tressés, on le retire à l'instant changé en une couronne de sel. Il n'est pas jusqu'aux oiseaux qui ne se laissent aisément prendre pour avoir effleuré la surface de ce lac, car on les voit tomber à l'instant sous le poids des cristaux de sel qui se sont attachés à leurs ailes.
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