[12d,4] Διορίσαι δὲ τοὺς ὅρους χαλεπὸν τούς τε Βιθυνῶν καὶ Φρυγῶν καὶ Μυσῶν καὶ ἔτι
Δολιόνων τῶν περὶ Κύζικον καὶ Μυγδόνων καὶ Τρώων· καὶ διότι μὲν εἶναι δεῖ ἕκαστον
φῦλον χωρὶς ὁμολογεῖται ̔καὶ ἐπί γε τῶν Φρυγῶν καὶ τῶν Μυσῶν καὶ παροιμιάζονται
Χωρὶς τὰ Μυσῶν καὶ Φρυγῶν ὁρίσματα,
διορίσαι δὲ χαλεπόν. Αἴτιον δὲ τὸ τοὺς ἐπήλυδας βαρβάρους καὶ στρατιώτας ὄντας μὴ
βεβαίως κατέχειν τὴν κρατηθεῖσαν, ἀλλὰ πλανήτας εἶναι τὸ πλέον ἐκβάλλοντας καὶ
ἐκβαλλομένους. Ἅπαντα δὲ τὰ ἔθνη ταῦτα Θρᾴκιά τις εἰκάζοι ἂν διὰ τὸ τὴν περαίαν
νέμεσθαι τούτους καὶ διὰ τὸ μὴ πολὺ ἐξαλλάττειν ἀλλήλων ἑκατέρους.
| [12d,4] Il est difficile de déterminer avec précision les limites respectives des Bithyniens,
des Phrygiens, des Mysiens, et, à plus forte raison, celles des Dolions dans le voisinage
de Cyzique, de la Mygdonie et de la Troade. Mais en même temps on s'accorde à dire
que ces différents peuples ne sauraient être confondus et qu'ils forment bien réellement
autant de nations distinctes ; la chose est même passée à l'état de proverbe, au moins en
ce qui concerne les Phrygiéns et les Mysiens :
«Les Mysiens, dit-on, les Mysiens ont leurs bornes et les Phrygiens les leurs».
Seulement, je le répète, ces bornes ou limites sont difficiles à préciser, et la cause en
est que ces nations, toutes advènes, toutes barbares, toutes exclusivement guerrières, ne
formaient point d'établissements solides dans les pays dont elles s'étaient emparées,
mais continuaient en général à mener une vie errante, chassant devant elles les
populations et souvent chassées à leur tour. Ajoutons qu'il y a lieu d'attribuer à ces
différents peuples sans exception une origine thracique, par la raison que les Thraces
habitent de l'autre côté du détroit et qu'entre les uns et les autres on ne remarque pas à
proprement parler de différence sensible.
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