[12c,4] Ταῦτα μὲν οὕτω λέγεται. Τοὺς δὲ Μαριανδυνοὺς καὶ τοὺς Καύκωνας οὐχ ὁμοίως
ἅπαντες λέγουσι· τὴν γὰρ δὴ Ἡράκλειαν ἐν τοῖς Μαριανδυνοῖς ἱδρῦσθαί φασι Μιλησίων
κτίσμα· τίνες δὲ καὶ πόθεν οὐδενὶ εἴρηται· οὐδὲ διάλεκτος οὐδ' ἄλλη διαφορὰ ἐθνικὴ περὶ
τοὺς ἀνθρώπους φαίνεται, παραπλήσιοι δ' εἰσὶ τοῖς Βιθυνοῖς· ἔοικεν οὖν καὶ τοῦτο Θρᾴκιον
ὑπάρξαι τὸ φῦλον. Θεόπομπος δὲ Μαριανδυνόν φησι μέρους τῆς Παφλαγονίας ἄρξαντα
ὑπὸ πολλῶν δυναστευομένης, ἐπελθόντα τὴν τῶν Βεβρύκων κατασχεῖν, ἣν δ' ἐξέλιπεν
ἐπώνυμον ἑαυτοῦ καταλιπεῖν. Εἴρηται δὲ καὶ τοῦτο ὅτι πρῶτοι τὴν Ἡράκλειαν κτίσαντες
Μιλήσιοι τοὺς Μαριανδυνοὺς εἱλωτεύειν ἠνάγκασαν τοὺς προκατέχοντας τὸν τόπον, ὥστε
καὶ πιπράσκεσθαι ὑπ' αὐτῶν, μὴ εἰς τὴν ὑπερορίαν δέ ̔συμβῆναι γὰρ ἐπὶ τούτοις, καθάπερ
Κρησὶ μὲν ἐθήτευεν ἡ Μνῴα καλουμένη σύνοδος, Θετταλοῖς δὲ οἱ Πενέσται.
| [12c,4] Voilà ce qu'on s'accorde à dire sur les Bithyniens. En revanche, on ne s'entend
point sur ce qui concerne les Mariandyni et les Caucones. On nous dit bien qu'Héraclée
fut fondée par une colonie milésienne sur le territoire des Mariandyni, mais qui étaient ces
Mariandyni et de quel pays étaient-ils sortis, c'est ce qu'aucun historien ne nous apprend.
Seulement, comme il n'y a pas trace chez ce peuple de dialecte particulier, comme il ne
présente par rapport à ses voisins aucune différence caractéristique et qu'il ressemble
notamment de tout point à la nation bithynienne, il semble qu'il y ait lieu de lui attribuer
aussi bien qu'à celle-ci une origine thracique. Toutefois Théopompe croit à l'existence
d'un certain Mariandynus qui aurait régné sur une partie de la Paphlagonie, alors que ce
pays était divisé en un grand nombre de petites principautés, et qui se serait jeté sur le
pays des Bébryces pour l'occuper, laissant son nom au pays qu'il quittait. Théopompe
ajoute qu'aussitôt après la fondation d'Héraclée par les {Mégariens} les indigènes
Mariandyniens dépossédés furent réduits à une sorte d'hilotisme ; et que les Mégariens
allèrent même souvent jusqu'à les vendre, non à la vérité au dehors car une convention
formelle le leur interdisait, mais pour se faire servir par eux, comme les Crétois étaient
servis par les thètes de la classe Mnoa et les Thessaliens par les Pénestes.
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