[12c,38] Λείπεται δὲ τοῦ Πόντου {τὰ} μεταξὺ ταύτης τε τῆς χώρας καὶ τῆς Ἀμισηνῶν καὶ
Σινωπέων, πρός τε τὴν Καππαδοκίαν συντείνοντα καὶ Γαλάτας καὶ Παφλαγόνας. Μετὰ μὲν
οὖν τὴν Ἀμισηνῶν μέχρι τοῦ Ἅλυος ἡ Φαζημωνῖτις ἔστιν, ἣν Πομπήιος Νεαπολῖτιν
ὠνόμασε κατὰ Φαζημῶνα κώμην, {πόλιν} ἀποδείξας τὴν κατοικίαν καὶ προσαγορεύσας
Νεάπολιν. Ταύτης δὲ τῆς χώρας τὸ μὲν προσάρκτιον πλευρὸν ἡ Γαζηλωνῖτις συγκλείει καὶ
ἡ τῶν Ἀμισηνῶν, τὸ δὲ ἑσπέριον ὁ Ἅλυς, τὸ δ' ἑῷον ἡ Φανάροια, τὸ δὲ λοιπὸν ἡ ἡμετέρα
χώρα ἡ τῶν Ἀμασέων, πολὺ πασῶν πλείστη καὶ ἀρίστη. Τὸ μὲν οὖν πρὸς τῇ Φαναροίᾳ
μέρος τῆς Φαζημωνίτιδος λίμνη κατέχει πελαγία τὸ μέγεθος ἡ Στιφάνη καλουμένη,
πολύοψος καὶ κύκλῳ νομὰς ἀφθόνους ἔχουσα καὶ παντοδαπάς· ἐπίκειται δ' αὐτῇ
φρούριον ἐρυμνὸν ἔρημον νῦν Ἰκίζαρι, καὶ πλησίον βασίλειον κατεσκαμμένον· ἡ δὲ λοιπὴ
ψιλὴ τὸ πλέον καὶ σιτοφόρος χώρα. Ὑπέρκειται δὲ τῆς τῶν Ἀμασέων τά τε θερμὰ ὕδατα
τῶν Φαζημωνιτῶν ὑγιεινὰ σφόδρα, καὶ τὸ Σαγύλιον ἐπὶ ὄρους ὀρθίου καὶ ὑψηλοῦ πρὸς
ὀξεῖαν ἀνατείνοντος ἄκραν ἔρυμα ἱδρυμένον ἔχον καὶ ὑδρεῖον δαψιλές, ὃ νῦν ὠλιγώρηται,
τοῖς δὲ βασιλεῦσιν ἦν χρήσιμον εἰς πολλά. Ἐνταῦθα δὲ ἑάλω καὶ διεφθάρη ὑπὸ τῶν
Φαρνάκου τοῦ βασιλέως παίδων Ἀρσάκης, δυναστεύων καὶ νεωτερίζων, ἐπιτρέψαντος
οὐδενὸς τῶν ἡγεμόνων· ἑάλω δὲ οὐ βίᾳ τοῦ ἐρύματος ληφθέντος ὑπὸ Πολέμωνος καὶ
Λυκομήδους, βασιλέων ἀμφοῖν, ἀλλὰ λιμῷ· ἀνέφυγε γὰρ εἰς τὸ ὄρος παρασκευῆς χωρὶς
εἰργόμενος τῶν πεδίων, εὗρε δὲ καὶ τὰ ὑδρεῖα ἐμπεφραγμένα πέτραις ἠλιβάτοις· οὕτω γὰρ
διετέτακτο Πομπήιος, κατασπᾶν κελεύσας τὰ φρούρια καὶ μὴ ἐᾶν χρήσιμα τοῖς ἀναφεύγειν
εἰς αὐτὰ βουλομένοις λῃστηρίων χάριν. Ἐκεῖνος μὲν οὖν οὕτω διέταξε τὴν Φαζημωνῖτιν, οἱ
δ' ὕστερον βασιλεῦσι καὶ ταύτην ἔνειμαν.
| [12c,38] Nous avons encore à décrire de l'ancien royaume de Pont toute la portion qui
s'étend entre la Zélitide et le territoire des Amiséniens et des Sinopéens dans la direction
de la Cappadoce, de la Galatie et de la Paphlagonie. Or, le premier canton qui se
présente après le territoire d'Amisus, en se prolongeant jusqu'à l'Halys depuis la
frontière des Amiséniens, est la Phazémonitide, appelée par Pompée la Néapolitide du
nom nouveau donné par lui-même au bourg de Phazémon, lorsqu'ayant élevé ce bourg à
la dignité de {ville} il crut devoir changer son nom en celui de Néapolis. Ce canton est
borné au N. par la Gazélonitide et le territoire d'Amisus, à l'O. par le cours de l'Halys, à l'E.
par la Phanarée et enfin au S. par le territoire d'Amasée, ma patrie, qui de ces différents
cantons est le plus grand et le plus fertile. La partie de la Phazémonitide attenante à la
Phanarée est occupée par un lac qui a l'étendue d'une mer et qu'on nomme le lac
Stiphané. Ce lac est très poissonneux et les gras pâturages qui l'entourent nourrissent
toute espèce de bestiaux. Près de ses bords s'élève le château fort d'Ikizari aujourd'hui
abandonné et qui a lui-même dans son voisinage les ruines d'une ancienne résidence
royale. Le reste du pays de ce côté est nu et découvert et consiste surtout en vastes
champs de blé. C'est dans la partie située au-dessus du territoire d'Amasée que se
trouvent ces fameuses sources de la Phazémonitide, dont les eaux chaudes sont
souveraines contre certaines maladies. Là aussi est la place forte de Sagylium, bâtie sur
une montagne escarpée et très haute qui se termine en pointe et que couronne une
citadelle pourvue d'une citerne qui ne tarit jamais. Aujourd'hui cette position est
abandonnée, mais elle a rendu autrefois de très grands services aux rois {de Pont}. Plus
tard Arsace y fut pris et mis à mort par les fils de Pharnace pour avoir à la suite d'une
insurrection et sans l'agrément d'aucun général romain pris le titre de dynaste ou de
souverain indépendant ; mais dans cette circonstance ce n'est pas à une attaque de vive
force des deux rois que Sagylium succomba, la faim seule leur livra Arsace prisonnier. Ne
pouvant plus tenir la campagne contre eux, l'usurpateur s'était réfugié sur cette
montagne, sans avoir pu y faire d'approvisionnements d'aucune sorte et pour y trouver
jusqu'aux puits, jusqu'aux citernes comblés avec des pierres énormes, par suite d'une
mesure générale de Pompée, qui avait ordonné de démanteler toutes les forteresses du
pays et de les mettre hors d'état de servir de refuge au cas où quelque brigand aurait
essayé d'en faire sa place d'armes. Telles étaient les dispositions que Pompée avait
prises pour la Phazémonitide ; après lui, les généraux romains partagèrent cette contrée
comme tant d'autres entre des rois {nommés par eux}.
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