HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Strabon, Geographica, livre XII-2

Chapitre 7

  Chapitre 7

[12b,7] Δύο δὲ μόναι στρατηγίαι πόλεις ἔχουσιν, μὲν Τυανῖτις τὰ Τύανα ὑποπεπτωκυῖαν τῷ Ταύρῳ τῷ κατὰ τὰς Κιλικίας πύλας, καθ' ἃς εὐπετέσταται καὶ κοινόταται πᾶσίν εἰσιν αἱ εἰς τὴν Κιλικίαν καὶ τὴν Συρίαν ὑπερβολαί· καλεῖται δὲ Εὐσέβεια πρὸς τῷ Ταύρῳ --- ἀγαθὴ δὲ καὶ πεδιὰς πλείστη. Τὰ δὲ Τύανα ἐπίκειται χώματι Σεμιράμιδος τετειχισμένῳ καλῶς. Οὐ πολὺ δ' ἄπωθεν ταύτης ἐστὶ τά τε Καστάβαλα καὶ τὰ Κύβιστρα, ἔτι μᾶλλον τῷ ὄρει πλησιάζοντα πολίσματα· ὧν ἐν τοῖς Κασταβάλοις ἐστὶ τὸ τῆς Περασίας Ἀρτέμιδος ἱερόν, ὅπου φασὶ τὰς ἱερείας γυμνοῖς τοῖς ποσὶ δι' ἀνθρακιᾶς βαδίζειν ἀπαθεῖς· κἀνταῦθα δέ τινες τὴν αὐτὴν θρυλοῦσιν ἱστορίαν τὴν περὶ τοῦ Ὀρέστου καὶ τῆς Ταυροπόλου, Περασίαν κεκλῆσθαι φάσκοντες διὰ τὸ πέραθεν κομισθῆναι. Ἐν μὲν δὴ τῇ Τυανίτιδι στρατηγίᾳ τῶν λεχθεισῶν δέκα ἔστι πόλισμα τὰ Τύανα ̔τὰς δ' ἐπικτήτους οὐ συναριθμῶ ταύταις, τὰ Καστάβαλα καὶ τὰ Κύβιστρα καὶ τὰ ἐν τῇ τραχείᾳ Κιλικίᾳ, ἐν τὴν Ἐλαιοῦσσαν νησίον εὔκαρπον συνέκτισεν Ἀρχέλαος ἀξιολόγως, καὶ τὸ πλέον ἐνταῦθα διέτριβεν̓, ἐν δὲ τῇ Κιλικίᾳ καλουμένῃ τὰ Μάζακα μητρόπολις τοῦ ἔθνους· καλεῖται δ' Εὐσέβεια καὶ αὕτη ἐπίκλησιν πρὸς τῷ Ἀργαίῳ· κεῖται γὰρ ὑπὸ τῷ Ἀργαίῳ ὄρει πάντων ὑψηλοτάτῳ καὶ ἀνέκλειπτον χιόνι τὴν ἀκρώρειαν ἔχοντι, ἀφ' ἧς φασιν οἱ ἀναβαίνοντες ̔οὗτοι δ' εἰσὶν ὀλίγοἰ κατοπτεύεσθαι ταῖς αἰθρίαις ἄμφω τὰ πελάγη τό τε Ποντικὸν καὶ τὸ Ἰσσικόν. Τὰ μὲν οὖν ἄλλα ἀφυῆ πρὸς συνοικισμὸν ἔχει πόλεως· ἄνυδρός τε γάρ ἐστι καὶ ἀνώχυρος διὰ τὴν ὀλιγωρίαν τῶν ἡγεμόνων καὶ ἀτείχιστος, τάχα δὲ καὶ ἐπίτηδες, ἵνα μὴ ὡς ἐρύματι πεποιθότες τῷ τείχει σφόδρα λῃστεύοιεν πεδίον οἰκοῦντες λόφους ὑπερδεξίους ἔχοντες καὶ ἀνεμβαλεῖς. Καὶ τὰ κύκλῳ δὲ χωρία ἔχει τελέως ἄφορα καὶ ἀγεώργητα καίπερ ὄντα πεδινά, ἀλλ' ἔστιν ἀμμώδη καὶ ὑπόπετρα. Μικρὸν δ' ἔτι προϊοῦσι καὶ πυρίληπτα πεδία καὶ μεστὰ βόθρων πυρὸς ἐπὶ σταδίους πολλοὺς ὥστε πόρρωθεν κομιδὴ τῶν ἐπιτηδείων, καὶ τὸ δοκοῦν δὲ πλεονέκτημα παρακείμενον ἔχει κίνδυνον· ἀξύλου γὰρ ὑπαρχούσης σχεδόν τι τῆς συμπάσης Καππαδοκίας Ἀργαῖος ἔχει περικείμενον δρυμὸν ὥστε ἐγγύθεν ξυλισμὸς πάρεστιν, ἀλλ' οἱ ὑποκείμενοι τῷ δρυμῷ τόποι καὶ αὐτοὶ πολλαχοῦ πυρὰ ἔχουσιν, ἅμα δὲ καὶ ὕφυδροί εἰσι ψυχρῷ ὕδατι, οὔτε τοῦ πυρὸς οὔτε τοῦ ὕδατος εἰς τὴν ἐπιφάνειαν ἐκκύπτοντος, ὥστε καὶ ποάζειν τὴν πλείστην· ἔστι δ' ὅπου καὶ ἑλῶδές ἐστι τὸ ἔδαφος καὶ νύκτωρ ἐξάπτονται φλόγες ἀπ' αὐτοῦ. Οἱ μὲν οὖν ἔμπειροι φυλαττόμενοι τὸν ξυλισμὸν ποιοῦνται, τοῖς δὲ πολλοῖς κίνδυνός ἐστι, καὶ μάλιστα τοῖς κτήνεσιν ἐμπίπτουσιν εἰς ἀδήλους βόθρους πυρός. [12b,7] Sur les dix préfectures de la Cappadoce, deux seulement, avons-nous dit, se trouvent posséder de vraies villes : la Tyanitis, notamment, possède Tyane, ville située au pied du Taurus, dans le voisinage des Pyles ciliciennes, de tous les passages donnant accès en Cilicie et en Syrie, assurément le plus facile et le plus fréquenté. Tyane est appelée quelquefois {aussi} Eusébia du Taurus. Le pays aux environs est généralement fertile et composé de plaines pour la plus grande partie. Quant à la ville, elle est bâtie sur une de ces hautes terrasses ou chaussées dites de Sémiramis, et une belle et forte muraille en protège l'enceinte. Non loin de Tyane, mais encore plus près de la montagne, s'élèvent deux autres villes, Castabales et Cybistres, dont l'une (c'est Castabales que je veux dire) possède un temple dédié à Diane Pérasia et desservi par des prêtresses pouvant, dit-on, marcher impunément pieds nus sur des charbons ardents. Ici encore nous retrouvons la légende d'Oreste et de Diane Taurpole, quelques auteurs se fondant sur ce nom de Pérasia donné à la déesse pour prétendre que l'introduction de son culte en cette contrée a été une importation d'outre-mer. Ainsi dans la Tyanitis, l'une des dix préfectures de la Cappadoce, une première ville, Tyane, car nous ne comptons pas les annexions récentes telles que Castabales et Cybistres, telles encore que les villes de la Cilicie Trachée, Elaeeussa, par exemple, qu'Archélaüs, qui l'avait choisie pour en faire le lieu de sa résidence habituelle, a bâtie dans une île riante et fertile et sur un plan très vaste. Dans la préfecture de Cilicie, une seconde ville, Mazaca, métropole du peuple cappadocien. Mazaca, elle aussi, a reçu le nom d'Eusébia, mais avec l'épithète ou qualification d'Argéenne, vu qu'elle est située au pied du mont Argée, point culminant de la Cappadoce, couvert de neiges perpétuelles, et du sommet duquel, au rapport des rares voyageurs qui en ont fait l'ascension, la vue, par les temps clairs, découvre à la fois les deux mers, la mer du Pont et la mer d'Issus. Rien de moins favorable, du reste, pour l'établissement d'une capitale que le site de Mazaca : non seulement, en effet, la ville manque d'eau, mais elle est dépourvue de toute défense, les anciens souverains de la Cappadoce n'y ayant pas même élevé de mur d'enceinte, soit par pure négligence, soit de propos délibéré pour empêcher que les habitants trop assurés de trouver derrière leurs remparts un abri inexpugnable ne voulussent profiter des collines qui entourent leur plaine, collines dont la hauteur défie la portée des traits, pour se livrer à tous les excès du brigandage. Ajoutons que les environs de la ville sont d'une extrême aridité et qu'avec une surface plane et unie ils ne sont cependant susceptibles d'aucune culture, le sol n'étant là à proprement parler que du sable sur un fond pierreux, sans compter qu'un peu plus loin la plaine paraît minée par un feu intérieur à en juger par les puits de feu qu'on rencontre à chaque pas sur un espace de plusieurs stades. Or, eu égard à ces diverses circonstances, les habitants de Mazaca sont obligés de faire venir de loin tout ce qui est nécessaire à leur subsistance. Il n'est pas jusqu'aux ressources et richesses apparentes du pays qui ne présentent un certain danger. Comme la Cappadoce, en effet, manque de bois presque partout, tandis que les flancs du mont Argée sont couverts de belles forêts de chênes, il semble au premier abord que les habitants de Mazaca ont du moins toute facilité pour se procurer du bois dans leur voisinage ; il n'en est rien pourtant, car au pied de ces forêts de chênes le sol est généralement miné par le feu en même temps que détrempé par des nappes d'eau souterraines, sans pourtant laisser jaillir ni eau ni feu au dehors et sans montrer à sa surface (si ce n'est en quelques endroits où il est très marécageux et où il dégage des vapeurs sujettes à s'enflammer la nuit), sans montrer, dis je, autre chose que de verdoyantes prairies ; et il s'ensuit que, si certaines personnes ayant une connaissance parfaite des localités réussissent en prenant bien leurs précautions à aller pour leur usage personnel couper les bois de l'Argée, il y aurait en revanche pour le plus grand nombre du danger à le faire, les bêtes de somme surtout courant grand risque de tomber dans ces puits de feu dont rien n'annonce la présence.


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Dernière mise à jour : 12/02/2009