[11m,13] Τὸν δὲ Ἀράξην κληθῆναι νομίζουσι κατὰ τὴν ὁμοιότητα τὴν πρὸς τὸν Πηνειὸν ὑπὸ τῶν περὶ τὸν Ἄρμενον ὁμωνύμως ἐκείνῳ· καλεῖσθαι γὰρ Ἀράξην κἀκεῖνον διὰ τὸ ἀπαράξαι τὴν Ὄσσαν ἀπὸ τοῦ Ὀλύμπου ῥήξαντα τὰ Τέμπη· καὶ τὸν ἐν Ἀρμενίᾳ δὲ ἀπὸ τῶν ὀρῶν καταβάντα πλατύνεσθαί φασι τὸ παλαιόν, καὶ πελαγίζειν ἐν τοῖς ὑποκειμένοις πεδίοις οὐκ ἔχοντα διέξοδον, Ἰάσονα δὲ μιμησάμενον τὰ Τέμπη ποιῆσαι τὴν διασφάγα, δι' ἧς καταράττει νυνὶ τὸ ὕδωρ εἰς τὴν Κασπίαν θάλατταν· ἐκ δὲ τούτου γυμνωθῆναι τὸ Ἀραξηνὸν πεδίον, δι' οὗ τυγχάνει ῥέων ἐπὶ τὸν καταράκτην ὁ ποταμός. Οὗτος μὲν οὖν ὁ λόγος περὶ τοῦ Ἀράξου ποταμοῦ λεγόμενος ἔχει τι πιθανόν, ὁ δὲ Ἡροδότειος οὐ πάνυ· φησὶ γὰρ ἐκ Ματιηνῶν αὐτὸν ῥέοντα εἰς τετταράκοντα ποταμοὺς σχίζεσθαι, μερίζειν δὲ Σκύθας καὶ Βακτριανούς· καὶ Καλλισθένης δὲ ἠκολούθησεν αὐτῷ.
| [11m,13] Une autre tradition également accréditée, c'est que l'Araxe aurait dû son nom à sa ressemblance avec le Pénée, ressemblance qui aurait frappé Arménus et qui lui aurait suggéré l'idée de l'appeler comme le Pénée lui-même, car il paraît constant que ce fleuve avait reçu, lui aussi, primitivement le nom d'Araxe pour avoir arraché en quelque sorte l'Ossa de l'Olympe en ouvrant entre deux la vallée de Tempé. On ajoute que dans le principe le fleuve d'Arménie, à sa descente des montagnes, se répandait, faute d'issue, dans la plaine et s'y étalait en forme de mer, mais que Jason, imitant ce qu'il avait vu dans Tempé, avait pratiqué la coupure du haut de laquelle l'eau du fleuve se précipite aujourd'hui dans la mer Caspienne, opération qui avait du même coup mis à découvert toute la plaine Araxène, située, comme on sait, immédiatement au-dessus de la cataracte. A la rigueur on peut admettre la vraisemblance de cette tradition sur l'état ancien du cours de l'Araxe ; mais il n'en est pas de même de ce que dit Hérodote de ce fleuve, et son assertion que l'Araxe, à sa sortie du pays des Matiéni, se divise en quarante bras formant autant de fleuves différents et autant de barrières entre la Bactriane et la Scythie, nous paraît absolument dénuée de fondement, bien que Callisthène l'ait admise et répétée.
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