[9a,5] Τὸ παλαιὸν μὲν οὖν Ἴωνες εἶχον τὴν χώραν ταύτην οἵπερ καὶ τὴν Ἀττικήν,
οὔπω τῶν Μεγάρων ἐκτισμένων· διόπερ οὐδ´ ὁ ποιητὴς μέμνηται τῶν τόπων τούτων ἰδίως,
ἀλλ´ Ἀθηναίους καλῶν τοὺς ἐν τῇ Ἀττικῇ πάντας συμπεριείληφε καὶ τούτους τῷ
κοινῷ ὀνόματι Ἀθηναίους νομίζων, ὡς ὅταν φῇ ἐν τῷ καταλόγῳ „οἳ δ´ ἄρ´
Ἀθήνας εἶχον, ἐυκτίμενον πτολίεθρον“ δέχεσθαι δεῖ καὶ τοὺς νῦν Μεγαρέας, ὡς
καὶ τούτους μετασχόντας τῆς στρατείας. σημεῖον δέ· ἡ γὰρ Ἀττικὴ τὸ παλαιὸν
Ἰωνία καὶ Ἰὰς ἐκαλεῖτο, καὶ ὁ ποιητὴς ὅταν φῇ „ἔνθα δὲ Βοιωτοὶ καὶ Ἰάονες“ τοὺς
Ἀθηναίους λέγει·
| [9a,5] Anciennement (j'entends avant la fondation de Mégare) les Ioniens,
maîtres de l'Attique, possédaient en même temps la Mégaride, et c'est ce
qui explique pourquoi Homère n'a pas mentionné spécialement cette dernière
contrée. Ayant compris sous le nom d'Athéniens tous les peuples de
l'Attique, le poète a tout naturellement étendu cette dénomination à ceux
de la Mégaride, contrée qu'il considérait comme une partie de l'Attique.
Ainsi, lorsqu'il dit dans son Catalogue des vaisseaux (Il. II, 546) :
«Et ceux qui occupaient Athènes, la ville aux belles et fortes murailles»,
il faut entendre qu'il désigne comme ayant pris part à l'expédition aussi
bien les peuples de la Mégaride actuelle {que ceux de l'Attique proprement
dite}. En veut-on la preuve démonstrative ? Les Anciens désignaient
l'Attique sous le nom d'Ias ou d'Ionie et quand le poète dit (Ibid. XIII, 685) :
«Là étaient les Béotiens et les Ioniens»,
il entend par Ioniens les habitants de l'Attique ; mais la Mégaride
faisait alors notoirement partie de l'Ionie.
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