| [9a,22] Κάμψαντι δὲ τὴν κατὰ τὸ Σούνιον ἄκραν 
ἀξιόλογος δῆμος Σούνιον, εἶτα Θόρικος, εἶτα Ποταμὸς δῆμος  
οὕτω καλούμενος, ἐξ οὗ οἱ ἄνδρες Ποτάμιοι, εἶτα Πρασιὰ Στειριὰ Βραυρών, ὅπου 
τὸ τῆς Βραυρωνίας Ἀρτέμιδος ἱερόν, {Ἁλαὶ Ἀραφη}νίδες, ὅπου τὸ τῆς 
Ταυροπόλου, Μυρρινοῦς Προβάλινθος Μαραθών, ὅπου  Μιλτιάδης τὰς μετὰ 
Δάτιος τοῦ Πέρσου δυνάμεις ἄρδην διέφθειρεν οὐ περιμείνας ὑστερίζοντας 
Λακεδαιμονίους διὰ τὴν πανσέληνον· ἐνταῦθα μεμυθεύκασι  καὶ τὸν 
Μαραθώνιον ταῦρον ὃν ἀνεῖλε Θησεύς. μετὰ  δὲ Μαραθῶνα Τρικόρυνθος, εἶτα 
Ῥαμνοῦς, {ὅπου} τὸ   τῆς Νεμέσεως ἱερόν, εἶτα Ψαφὶς ἡ τῶν Ὠρωπίων· ἐνταῦθα 
δέ που καὶ τὸ Ἀμφιαράειόν ἐστι τετιμημένον  ποτὲ μαντεῖον, ὅπου φυγόντα τὸν 
Ἀμφιάρεων, ὥς φησι  Σοφοκλῆς, „ἐδέξατο ῥαγεῖσα Θηβαία κόνις αὐτοῖσιν  
„ὅπλοις καὶ τετρωρίστῳ δίφρῳ.“ Ὠρωπὸς δ´ ἐν ἀμφισβητησίμῳ γεγένηται 
πολλάκις· ἵδρυται γὰρ ἐν μεθορίῳ  τῆς τε Ἀττικῆς καὶ τῆς Βοιωτίας. πρόκειται δὲ 
τῆς παραλίας ταύτης πρὸ μὲν τοῦ Θορίκου καὶ τοῦ Σουνίου νῆσος Ἑλένη τραχεῖα 
καὶ ἔρημος, παραμήκης ὅσον ἑξήκοντα σταδίων τὸ μῆκος, ἧς φασι μεμνῆσθαι 
τὸν ποιητὴν ἐν οἷς Ἀλέξανδρος λέγει πρὸς τὴν Ἑλένην „οὐδ´  „ὅτε σε πρῶτον 
Λακεδαίμονος ἐξ ἐρατεινῆς {ἔπλεον}  „ἁρπάξας ἐν ποντοπόροισι νέεσσι, νήσῳ δ´ 
ἐν Κρα„νάῃ ἐμίγην φιλότητι καὶ εὐνῇ.“ ταύτην γὰρ λέγει  Κρανάην τὴν νῦν 
Ἑλένην ἀπὸ τοῦ ἐκεῖ γενέσθαι τὴν  μῖξιν. μετὰ δὲ τὴν Ἑλένην ἡ Εὔβοια πρόκειται 
τῆς  ἑξῆς παραλίας, ὁμοίως στενὴ καὶ μακρὰ καὶ κατὰ μῆκος τῇ ἠπείρῳ 
παραβεβλημένη καθάπερ ἡ Ἑλένη. ἔστι  δ´ ἀπὸ τοῦ Σουνίου πρὸς τὸ νότιον τῆς 
Εὐβοίας ἄκρον,  ὃ καλοῦσι Λευκὴν ἀκτήν, σταδίων τριακοσίων πλοῦς·  ἀλλὰ περὶ 
Εὐβοίας μὲ{ν λέξομεν ὕστερον}, τοὺς δ´ ἐν  τῇ μεσογαίᾳ δήμους τῆς Ἀττικῆς 
μακρὸν εἰπεῖν διὰ τὸ  πλῆθος.  
 | [9a,22] Le cap Sunium doublé, on arrive à Sunium même, chef-lieu d'un dème 
très considérable, puis à Thoricus et à Potamus, qui donne son nom au dème 
des Potamii. Viennent ensuite Prasia, Stiria, Brauron, avec le temple de 
Diane Brauronie et {Halae Araphén}ides avec celui de Diane Tauropole, puis 
Myrrhinus, Probalinthus et Marathon, où Miltiade extermina l'armée persane 
commandée par Datis, avant d'avoir été rejoint par les Spartiates que 
retenait l'attente de la pleine lune. C'est aussi à Marathon que la Fable 
a placé le théâtre des ravages de ce taureau furieux qui tomba sous les 
coups de Thésée. Passé Marathon, on arrive à Tricorynthus, puis à Rhamnus, 
où Némésis a ce fameux temple ; enfin, à Psaphis, dépendance d'Orope. Ici 
près doit être le mantéum ou sanctuaire prophétique d'Amphiaraüs, toujours 
fort révéré des populations, et qui s'élève, dit-on, juste à l'endroit où 
Amphiaraüs fuyant vit
«Le sol thébain, ce sol poudreux, s'ouvrir sous ses pas pour l'engloutir, 
lui, ses armes et son char».
Ainsi parle Sophocle. Bâtie comme elle est sur la frontière même de 
l'Attique et de la Béotie, Orope a été naturellement un sujet de 
fréquentes contestations entre les deux pays. La partie de la côte que 
nous venons de décrire présente, en face de Thoricus et de Sunium, une île 
déserte, d'aspect très âpre et de forme allongée, pouvant bien mesurer 
soixante stades : c'est l'île Héléné, la même, à ce que prétendent 
certains auteurs, qu'Homère a voulu désigner dans ce passage de 
l'entretien de Pâris et d'Hélène (Il. III, 443) :
«Non, même dans ce premier moment d'ivresse, quand, fuyant avec toi sur 
mon vaisseau rapide loin de la riante Lacédémone, j'atteignis l'île de 
Cranaé, et qu'il me fut donné de jouir enfin de ta beauté, de ton amour...».
On conçoit en effet qu'en souvenir de la première union des deux amants on 
ait appelé Héléné la Cranaé d'Homère. Immédiatement après Héléné, l'Eubée 
commence à border la côte de l'Attique. Etroite et longue comme Héléné, 
cette île s'étend aussi dans le sens de la longueur du continent. Le 
trajet par mer du cap Sunium à la pointe méridionale de l'Eubée, autrement 
dit au cap Leucé Acté, est de 300 stades. {Mais nous n'ajouterons rien 
pour le moment} au sujet de l'Eubée, {comptant donner plus loin, de cette 
île, une description spéciale.} Quant aux dèmes de l'intérieur de 
l'Attique, ils sont si nombreux qu'il serait en vérité par trop long de les énumérer tous.
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