[8,6,6] Περὶ δὲ τῆς Ἑλλάδος καὶ Ἑλλήνων καὶ Πανελλήνων
ἀντιλέγεται. Θουκυδίδης μὲν γὰρ τὸν ποιητὴν
μηδαμοῦ βαρβάρους εἰπεῖν φησι διὰ τὸ μηδὲ Ἕλληνάς
πω τὸ ἀντίπαλον εἰς ἓν ὄνομα ἀποκεκρίσθαι. καὶ Ἀπολλόδωρος
δὲ μόνους τοὺς ἐν Θετταλίᾳ καλεῖσθαί φησιν
Ἕλληνας „Μυρμιδόνες δὲ καλεῦντο καὶ Ἕλληνες.“
Ἡσίοδον μέντοι καὶ Ἀρχίλοχον ἤδη εἰδέναι καὶ Ἕλληνας
λεγομένους τοὺς σύμπαντας καὶ Πανέλληνας, τὸν
μὲν περὶ τῶν Προιτίδων λέγοντα ὡς Πανέλληνες ἐμνήστευον
αὐτάς, τὸν δὲ „ὡς Πανελλήνων ὀιζὺς ἐς Θάσον
συνέδραμεν.“ ἄλλοι δ´ ἀντιτιθέασιν ὅτι καὶ βαρβάρους
εἴρηκεν, εἰπών γε βαρβαροφώνους τοὺς Κᾶρας,
καὶ Ἕλληνας τοὺς πάντας „ἀνδρός, τοῦ κλέος
„εὐρὺ καθ´ Ἑλλάδα καὶ μέσον Ἄργος·“ καὶ πάλιν „εἰ
„δ´ ἐθέλῃς {τραφθῆναι} ἀν´ Ἑλλάδα καὶ μέσον Ἄργος.“
| [8,6,6] On ne s'accorde pas, disons-le en passant, sur le sens à donner à ces noms de Hellade,
d'Hellènes, et de Panhellènes {dans Homère}. Suivant Thucydide (I, 3), Homère n'a pas fait usage de
la dénomination générale de Barbares, faute de pouvoir lui opposer celle d'Hellènes qui ne s'étendait
pas encore de son temps à toutes les populations de la Grèce. Apollodore affirme aussi que par
Hellènes Homère entendait uniquement l'une des tribus de la Thessalie et il cite ce vers de l'Iliade
(II,684) : «Ils s'appelaient Myrmidons, Hellènes, {et Achéens}»,
mais il croit qu'Hésiode et Archiloque devaient connaître le sens général des noms d'Hellènes et de
Panhellènes, puisqu'à propos des filles de Proetus le premier nous montre «les Panhellènes aspirant
à leur main», et que le second, {dans une de ses boutades contre Thasos,} s'écrie :
«Tous les maux de la Grèce, {littéralement LES MAUX DES PANHELLENES,} s'y sont donné
rendez-vous».
D'autre part, quelques grammairiens soutiennent qu'on trouve la dénomination de Barbares déjà
employée dans Homère, puisqu'en certain passage il qualifie les Cariens de Barbarophones ; et qu'il a
de même indiqué toute l'extension du nom d'Hellènes, en disant par exemple, au sujet d'Ulysse
(Od. I, 344) : «Ce héros, dont la gloire a retenti à travers la Hellade et jusqu'en plein Argos» ;
et ailleurs (Ibid. XV, 80) :
«Si tu veux parcourir la Hellade, et pénétrer au sein d'Argos».
|