[8,3,31] Διωνομάσθη δὲ ἡ Πισᾶτις τὸ μὲν πρῶτον διὰ
τοὺς ἡγεμόνας δυνηθέντας πλεῖστον, Οἰνόμαόν τε καὶ
Πέλοπα τὸν ἐκεῖνον διαδεξάμενον καὶ τοὺς παῖδας αὐτοῦ
πολλοὺς γενομένους· καὶ ὁ Σαλμωνεὺς δ´ ἐνταῦθα
βασιλεῦσαι λέγεται· εἰς γοῦν ὀκτὼ πόλεις μεριζομένης
τῆς Πισάτιδος, μία τούτων λέγεται καὶ ἡ Σαλμώνη.
διὰ ταῦτά τε δὴ καὶ {διὰ} τὸ ἱερὸν τὸ Ὀλυμπίασι
διατεθρύληται σφόδρα ἡ χώρα. δεῖ δὲ τῶν παλαιῶν
ἱστοριῶν ἀκούειν οὕτως ὡς μὴ ὁμολογουμένων σφόδρα·
οἱ γὰρ νεώτεροι πολλὰ καινίζουσιν, ὥστε καὶ τἀναντία
λέγειν, οἷον τὸν μὲν Αὐγέαν τῆς Πισάτιδος
ἄρξαι τὸν δ´ Οἰνόμαον καὶ τὸν Σαλμωνέα τῆς Ἠλείας·
ἔνιοι δ´ εἰς ταὐτὸ συνάγουσι τὰ ἔθνη. δεῖ δὲ τοῖς ὁμολογουμένοις
ὡς ἐπὶ πολὺ ἀκολουθεῖν, ἐπεὶ οὐδὲ τοὔνομα
τὴν Πισᾶτιν ἐτυμολογοῦσιν ὁμοίως· οἱ μὲν γὰρ
ἀπὸ Πίσης ὁμωνύμου τῇ κρήνῃ πόλεως, τὴν δὲ κρήνην
Πῖσαν εἰρῆσθαι, οἷον πίστραν, ὅπερ ἐστὶ ποτίστρα·
τὴν δὲ πόλιν ἱδρυμένην ἐφ´ ὕψους δεικνύουσι
μεταξὺ δυεῖν ὀροῖν, Ὄσσης καὶ Ὀλύμπου, ὁμωνύμων
τοῖς ἐν Θετταλίᾳ. τινὲς δὲ πόλιν μὲν οὐδεμίαν γεγονέναι
Πῖσαν φασίν (εἶναι γὰρ ἂν μίαν τῶν ὀκτώ), κρήνην
δὲ μόνην, ἣν νῦν καλεῖσθαι Βῖσαν, Κικυσίου πλησίον
πόλεως μεγίστης τῶν ὀκτώ· Στησίχορον δὲ καλεῖν
πόλιν τὴν χώραν Πῖσαν λεγομένην, ὡς ὁ ποιητὴς τὴν
Λέσβον Μάκαρος πόλιν. Εὐριπίδης δ´ ἐν Ἴωνι „Εὔβοι´
Ἀθήναις ἐστί τις γείτων πόλις“ καὶ ἐν Ῥαδαμάνθυι
„οἳ γῆν ἔχους´ Εὐβοΐδα πρόσχωρον πόλιν“
Σοφοκλῆς δ´ ἐν Μυσοῖς „Ἀσία μὲν ἡ σύμπασα κλῄζεται,
ξένε, πόλις δὲ Μυσῶν Μυσία προσήγορος.“
| [8,3,31] La célébrité de la Pisatide date de l'espèce d'hégémonie ou de prééminence politique exercée {sur
le Péloponnèse} par ses chefs, par Oenomaüs d'abord, puis par Pélops et par toute la lignée des
Pélopides. Salmonée passe aussi pour avoir régné en ce pays et le fait est qu'au nombre des huit
villes entre lesquelles s'est partagé le territoire de la Pisatide il s'en trouve une qui aujourd'hui encore
porte le nom de Salmonée. La présence du temple de Jupiter à Olympie, jointe à cette hégémonie,
acheva de répandre au loin le nom de la Pisatide. Sans doute il faut tenir compte aujourd'hui du peu
de certitude qui s'attache à toutes ces anciennes histoires, à farce d'innover en toutes choses, les
modernes en sont venus à transformer la tradition elle-même : certains auteurs par exemple font
régner Augéas sur la Pisatide et Oenomaüs et Salmonée sur l'Elide, et d'autres prétendent que les
deux pays n'ont jamais formé qu'un seul et même état. Le mieux cependant est encore de s'en tenir à
l'opinion commune, d'autant qu'ici tout est devenu matière à controverse, voire l'étymologie du nom de
Pisatide, que les uns expliquent par l'existence d'une ville qui aurait emprunté le nom de la fontaine
Pisa (Pisa pour pistra, autrement dit potistra, abreuvoir) et dont ils montrent l'emplacement au haut
d'un plateau entre deux montagnes appelées l'Olympe et l'Ossa comme les deux fameux sommets de
la Thessalie, tandis que les autres prétendent qu'il n'a jamais existé de ville du nom de Pise (sans quoi
elle figurerait au nombre des Huit cités), que ce nom n'a jamais appartenu qu'à une fontaine, la même
qui s'appelle aujourd'hui Bisa et qui avoisine Cicésium la plus grande ville de l'Octopole, et que, si
Stésichore a parlé d'une ville ou cité de Pise, c'est qu'il a donné la qualification de polis à la contrée
elle-même {par une figure de style analogue à celle qu'emploie} Homère lorsqu'il appelle Lesbos
Macaropolis ou même Euripide lorsqu'il dit dans sa tragédie de Ion :
«L'Eubée est une cité proche voisine d'Athènes», et dans celle de Rhadamanthe :
«Les peuples qui occupent ici près la cité Euboïde»,
ou bien encore Sophocle dans ce passage de sa tragédie des Mysiens :
«L'ensemble du pays, ô étranger, s'appelle l'Asie, mais la ville ou cité même des Mysiens porte le nom
de Mysie».
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