[8,1,1] Ἐπεὶ δ´ ἐπιόντες ἀπὸ τῶν ἑσπερίων τῆς Εὐρώπης
μερῶν, ὅσα τῇ θαλάττῃ περιέχεται τῇ ἐντὸς καὶ τῇ ἐκτός,
τά τε βάρβαρα ἔθνη περιωδεύσαμεν πάντα ἐν αὐτῇ μέχρι
τοῦ Τανάιδος καὶ τῆς Ἑλλάδος οὐ πολὺ μέρος, ἀποδώσομεν
νυνὶ τὰ λοιπὰ τῆς Ἑλλαδικῆς γεωγραφίας,
ἅπερ Ὅμηρος μὲν πρῶτος, ἔπειτα καὶ ἄλλοι πλείους
ἐπραγματεύσαντο, οἱ μὲν ἰδίᾳ λιμένας ἢ περίπλους ἢ
περιόδους γῆς ἤ τι τοιοῦτον ἄλλο ἐπιγράψαντες, ἐν οἷς
καὶ τὰ Ἑλλαδικὰ περιέχεται, οἱ δ´ ἐν τῇ κοινῇ τῆς ἱστορίας
γραφῇ χωρὶς ἀποδείξαντες τὴν τῶν ἠπείρων τοπογραφίαν,
καθάπερ Ἔφορός τε ἐποίησε καὶ Πολύβιος·
ἄλλοι δ´ εἰς τὸν φυσικὸν τόπον καὶ τὸν μαθηματικὸν
προσέλαβόν τινα καὶ τῶν τοιούτων, καθάπερ Ποσειδώνιός
τε καὶ Ἵππαρχος. τὰ μὲν οὖν τῶν ἄλλων εὐδιαίτητά
ἐστι, τὰ δ´ Ὁμήρου σκέψεως δεῖται κριτικῆς,
ποιητικῶς τε λέγοντος καὶ οὐ τὰ νῦν ἀλλὰ τὰ ἀρχαῖα,
ὧν ὁ χρόνος ἠμαύρωκε τὰ πολλά. ὡς δ´ οὖν δυνατὸν
ἐγχειρητέον ἀρξαμένοις ἀφ´ ὧνπερ ἀπελίπομεν· ἐτελεύτα
δ´ ἡμῖν ὁ λόγος ἀπὸ μὲν τῆς ἑσπέρας καὶ τῶν
ἄρκτων εἰς τὰ Ἠπειρωτικὰ ἔθνη καὶ τὰ τῶν Ἰλλυριῶν,
ἀπὸ δὲ τῆς ἕω εἰς τὰ τῶν Μακεδόνων μέχρι Βυζαντίου.
μετὰ μὲν οὖν τοὺς Ἠπειρώτας καὶ τοὺς Ἰλλυριοὺς τῶν
Ἑλλήνων Ἀκαρνᾶνές εἰσι καὶ Αἰτωλοὶ καὶ Λοκροὶ οἱ
Ὀζόλαι· πρὸς δὲ τούτοις Φωκεῖς τε καὶ Βοιωτοί· τούτοις
δ´ ἀντίπορθμός ἐστιν ἡ Πελοπόννησος, ἀπολαμβάνουσα
μεταξὺ τὸν Κορινθιακὸν κόλπον καὶ σχηματίζουσά
τε τοῦτον καὶ σχηματιζομένη ὑπ´ αὐτοῦ· μετὰ
δὲ Μακεδονίαν Θετταλοὶ μέχρι Μαλιέων καὶ τῶν ἄλλων
τῶν ἐκτὸς Ἰσθμοῦ καὶ αὐτῶν τῶν ἐντός.
| [8,1,1] Après avoir parcouru toute la portion occidentale de l'Europe comprise entre la mer Intérieure
et la mer Extérieure, et passé en revue les différents peuples barbares qui s'y trouvent
répandus jusqu'au Tanaïs, nous avons, dès le livre précédent, en décrivant la Macédoine,
décrit une petite portion de la Grèce : poursuivons maintenant et complétons le tableau
géographique de cette contrée. Depuis Homère, qui, le premier, l'a essayé, plus d'un auteur a
entrepris de décrire la Grèce : les uns ont composé, sous les noms de portulans, de périples,
d'itinéraires et autres semblables, des descriptions particulières dans lesquelles la Grèce se
trouvait comprise ; les autres ont, en exposant l'histoire générale, consacré quelques
chapitres à la topographie des continents : c'est ce qu'ont fait, par exemple, Ephore et Polybe
; d'autres enfin, comme Posidonius et Hipparque, ont trouvé moyen, dans des traités de
physique et de mathématique, de dire aussi quelque chose de la géographie de cette contrée.
Mais s'il est facile, aujourd'hui encore, de vérifier ce que ces différents auteurs ont pu écrire
de la Grèce, il n'en est pas de même des descriptions d'Homère ; celles-ci ont besoin d'être
soumises à un véritable examen critique, car ce sont les descriptions d'un poète, et, d'autre
part, ce qu'elles nous représentent n'est pas l'état actuel du pays, mais bien l'état ancien, dont
le temps n'a pour ainsi dire pas laissé subsister de trace. Essayons pourtant cet examen dans
la mesure de nos forces, et, pour cela, reprenons du point où nous nous sommes arrêté. Du
côté de l'0. et du N., on se le rappelle, nous n'avons pas poussé notre description au delà de
l'Epire et de l'Illyrie, et, du côté de l'E., en décrivant la Macédoine, nous n'avons pas dépassé
Byzance. Or, après les Epirotes et les Illyriens, les premiers peuples que la Grèce nous offre
sont les Acarnanes, les Étoliens et les Locriens Ozoles, auxquels il faut ajouter les Phocéens
et les Béotiens. Puis, en face de la Béotie, dont le sépare une courte traversée, s'étend le
Péloponnèse, qui achève de déterminer le golfe de Corinthe, et qui, en donnant à celui-ci la
figure qu'il a, en reçoit lui-même une configuration particulière. Enfin à la Macédoine
succèdent, outre la Thessalie qui se prolonge jusqu'à la frontière des Maliéens, les différents
pays situés au delà comme en deçà de l'isthme.
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