[7,2,3] Ἔθος δέ τι τῶν Κίμβρων διηγοῦνται τοιοῦτον, ὅτι ταῖς γυναιξὶν αὐτῶν
συστρατευούσαις παρηκολούθουν προμάντεις ἱέρειαι πολιότριχες,
λευχείμονες, καρπασίνας ἐφαπτίδας ἐπιπεπορπημέναι, ζῶσμα χαλκοῦν
ἔχουσαι, γυμνόποδες· τοῖς οὖν αἰχμαλώτοις διὰ τοῦ στρατοπέδου συνήντων
ξιφήρεις· καταστέψασαι δ' αὐτοὺς ἦγον ἐπὶ κρατῆρα χαλκοῦν ὅσον ἀμφορέων
εἴκοσιν· εἶχον δὲ ἀναβάθραν, ἣν ἀναβᾶσα ... Ὑπερπετὴς τοῦ λέβητος
ἐλαιμοτόμει ἕκαστον μετεωρισθέντα· ἐκ δὲ τοῦ προχεομένου αἵματος εἰς τὸν
κρατῆρα μαντείαν τινὰ ἐποιοῦντο· ἄλλαι δὲ διασχίσασαι ἐσπλάγχνευον
ἀναφθεγγόμεναι νίκην τοῖς οἰκείοις. Ἐν δὲ τοῖς ἀγῶσιν ἔτυπτον τὰς βύρσας
τὰς περιτεταμένας τοῖς γέρροις τῶν ἁρμαμαξῶν, ὥστ' ἀποτελεῖσθαι ψόφον
ἐξαίσιον.
| [7,2,3] Suivant les mêmes historiens, c'était une coutume chez les Cimbres,
que leurs femmes, qui prenaient part à toutes leurs expéditions,
fussent accompagnées elles-mêmes de prêtresses ou de
prophétesses, reconnaissables à leurs cheveux blancs, à leur robe
blanche que retenait une écharpe de carbase ou de lin très fin agrafée
par-dessus, à leur ceinture de cuivre et à leurs pieds nus. Amenait-on
des prisonniers dans le camp, ces prêtresses, le glaive à la main,
allaient au-devant d'eux, et, après les avoir couronnés de fleurs, les
conduisaient vers un grand bassin de cuivre pouvant contenir vingt
amphores et contre lequel était appliquée une sorte d'échelle ou de
marchepied ; l'une d'elles y montait, et, tirant après soi jusqu'à la
hauteur du bassin qu'elle dominait ainsi chaque captif à son tour, elle
l'égorgeait, prononçant telle ou telle prédiction suivant la manière dont
le sang avait jailli dans le bassin. Quant aux autres, elles ouvraient le
corps des victimes et, d'après l'examen des entrailles, annonçaient et
promettaient la victoire. Les mêmes femmes, pendant que les Cimbres
combattaient, ne cessaient de frapper les claies d'osier qui
recouvraient leurs chariots, faisant ainsi à dessein un bruit épouvantable.
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