HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Strabon, Geographica, livre VII

Chapitre 7

  par. 4

[7,7,4] Ταύτης δὴ τὰ πρῶτα μέρη τὰ περὶ Ἐπίδαμνον καὶ Ἀπολλωνίαν ἐστίν. Ἐκ δὲ τῆς Ἀπολλωνίας εἰς Μακεδονίαν Ἐγνατία ἐστὶν ὁδὸς πρὸς ἕω, βεβηματισμένη κατὰ μίλιον καὶ κατεστηλωμένη μέχρι Κυψέλων καὶ Ἕβρου ποταμοῦ· μιλίων {δ'} ἐστὶ πεντακοσίων τριάκοντα πέντε· λογιζομένῳ δέ, ὡς μὲν οἱ πολλοί, τὸ μίλιον ὀκταστάδιον τετρακισχίλιοι ἂν εἶεν στάδιοι καὶ ἐπ' αὐτοῖς διακόσιοι ὀγδοήκοντα, ὡς δὲ Πολύβιος, προστιθεὶς τῷ ὀκτασταδίῳ δίπλεθρον, ἐστι τρίτον σταδίου, προσθετέον ἄλλους σταδίους ἑκατὸν ἑβδομήκοντα ὀκτώ, τὸ τρίτον τοῦ τῶν μιλίων ἀριθμοῦ. Συμβαίνει δ' ἀπὸ ἴσου διαστήματος συμπίπτειν εἰς τὴν αὐτὴν ὁδὸν τούς τ' ἐκ τῆς Ἀπολλωνίας ὁρμηθέντας καὶ τοὺς ἐξ Ἐπιδάμνου. μὲν οὖν πᾶσα Ἐγνατία καλεῖται, δὲ πρώτη ἐπὶ Κανδαουίας λέγεται, ὄρους Ἰλλυρικοῦ, διὰ Λυχνιδοῦ πόλεως καὶ Πυλῶνος, τόπου ὁρίζοντος ἐν τῇ ὁδῷ τήν τε Ἰλλυρίδα καὶ τὴν Μακεδονίαν· ἐκεῖθεν δ' ἐστὶ παρὰ Βαρνοῦντα διὰ Ἡρακλείας καὶ Λυγκηστῶν καὶ Ἐορδῶν εἰς Ἔδεσσαν καὶ Πέλλαν μέχρι Θεσσαλονικείας· μίλια δ' ἐστί, φησὶ Πολύβιος, ταῦτα διακόσια ἑξήκοντα ἑπτά. Ταύτην δὴ τὴν ὁδὸν ἐκ τῶν περὶ τὴν Ἐπίδαμνον καὶ τὴν Ἀπολλωνίαν τόπων ἰοῦσιν ἐν δεξιᾷ μέν ἐστι τὰ Ἠπειρωτικὰ ἔθνη, κλυζόμενα τῷ Σικελικῷ πελάγει, μέχρι τοῦ Ἀμβρακικοῦ κόλπου, ἐν ἀριστερᾷ δὲ τὰ ὄρη τὰ τῶν Ἰλλυριῶν, προδιήλθομεν, καὶ τὰ ἔθνη τὰ παροικοῦντα μέχρι Μακεδονίας καὶ Παιόνων. Εἶτ' ἀπὸ μὲν Ἀμβρακικοῦ κόλπου τὰ νεύοντα ἐφεξῆς πρὸς ἕω, τὰ ἀντιπαρήκοντα τῇ Πελοποννήσῳ, τῆς Ἑλλάδος ἐστίν· εἶτ' ἐκπίπτει {εἰς} τὸ Αἰγαῖον πέλαγος ἀπολιπόντα ἐν δεξιᾷ τὴν Πελοπόννησον ὅλην. Ἀπὸ δὲ τῆς ἀρχῆς τῶν Μακεδονικῶν ὀρῶν καὶ τῶν Παιονικῶν μέχρι Στρυμόνος ποταμοῦ Μακεδόνες τε οἰκοῦσι καὶ Παίονες καί τινες τῶν ὀρεινῶν Θρᾳκῶν· τὰ δὲ πέραν Στρυμόνος ἤδη μέχρι τοῦ Ποντικοῦ στόματος καὶ τοῦ Αἵμου πάντα Θρᾳκῶν ἔστι πλὴν τῆς παραλίας· αὕτη δ' ὑφ' Ἑλλήνων οἰκεῖται, τῶν μὲν ἐπὶ τῇ Προποντίδι ἱδρυμένων, τῶν δὲ ἐφ' Ἑλλησπόντῳ καὶ τῷ Μέλανι κόλπῳ, τῶν δ' ἐπὶ τῷ Αἰγαίῳ. Τὸ δ' Αἰγαῖον πέλαγος δύο κλύζει πλευρὰς τῆς Ἑλλάδος, τὴν μὲν πρὸς ἕω βλέπουσαν, τείνουσαν δὲ ἀπὸ Σουνίου πρὸς τὴν ἄρκτον μέχρι τοῦ Θερμαίου κόλπου καὶ Θεσσαλονικείας, Μακεδονικῆς πόλεως, νῦν μάλιστα τῶν ἄλλων εὐανδρεῖ, τὴν δὲ πρὸς νότον τὴν Μακεδονικὴν ἀπὸ Θεσσαλονικείας μέχρι Στρυμόνος· τινὲς δὲ καὶ τὴν ἀπὸ Στρυμόνος μέχρι Νέστου τῇ Μακεδονίᾳ προσνέμουσιν, ἐπειδὴ Φίλιππος ἐσπούδασε διαφερόντως περὶ ταῦτα τὰ χωρία, ὥστ' ἐξιδιώσασθαι, καὶ συνεστήσατο προσόδους μεγίστας ἐκ τῶν μετάλλων καὶ τῆς ἄλλης εὐφυίίας τῶν τόπων. Ἀπὸ δὲ Σουνίου μέχρι Πελοποννήσου τὸ Μυρτῷον ἔστι καὶ Κρητικὸν πέλαγος καὶ Λιβυκὸν σὺν τοῖς κόλποις μέχρι τοῦ Σικελικοῦ· τοῦτο δὲ καὶ τὸν Ἀμβρακικὸν καὶ Κορινθιακὸν καὶ Κρισαῖον ἐκπληροῖ κόλπον. [7,7,4] La côte du golfe Ionien s'ouvre par les cantons d'Epidamne et d'Apollonie. De cette dernière ville on peut aller directement en Macédoine par la Voie Egnatienne ; grand chemin tracé au cordeau de l'ouest à l'est et bordé de pierres milliaires jusqu'à Cypsèles et à l'Hèbre, c'est-à-dire sur une longueur de 535 milles. A huit stades par mille, comme on compte d'habitude, cette longueur équivaudrait à 4280 stades ; mais au compte de Polybe, qui fait chaque mille de huit stades deux plèthres ou de huit stades un tiers, ii faudrait ajouter à cette somme de 4280 stades encore 178 stades, autrement dit le tiers du nombre de milles. Il est remarquable que les voyageurs qui viennent d'Apollonie et ceux qui viennent d'Epidamne ont parcouru juste la même distance quand ils se rejoignent sur ladite voie. Prise dans son ensemble, cette chaussée est connue sous le nom de Voie Egnatienne, mais dans la première partie on l'appelle la route du Candavie, du nom d'une des montagnes de la chaîne d'Illyrie, où elle mène effectivement en passant d'abord par la ville de Lychnide et par Pylôn, localité située juste sur la frontière de l'Illyrie et de la Macédoine, après quoi elle longe le pied du mont Barnonte, traverse Héraclée, le territoire des Lyncestes et celui des Eordes, puis gagne Edesse et Pella pour aboutir à Thessalonique ayant mesuré jusque-là, suivant Polybe, un espace de 267 milles. Or, en suivant ainsi cette voie depuis Epidamne ou depuis Apollonie, on se trouve avoir, à droite, les différents peuples épirotes échelonnés le long de la mer de Sicile jusqu'au golfe Ambracique, et, à gauche, la chaîne des monts d'Illyrie que nous avons parcourue précédemment, avec les différents peuples qui la bordent jusqu'à la Macédoine et à la Paeonie. Mais les pays, qui, à partir du golfe Ambracique, se prolongent vers l'est en faisant face au Péloponnèse, appartiennent tous à la Hellade ou Grèce propre, ainsi que la presqu'ile qui leur fait suite et qui s'avance dans la mer Egée en laissant à droite tout le Péloponnèse. Quant à la contrée qui s'étend depuis l'origine des Monts de Macédoine et de Paeonie jusqu'au cours du Strymon, elle est occupée par les Macédoniens, les Paeoniens et quelques montagnards Thraces ; enfin c'est encore aux Thraces qu'appartient le reste du pays au delà du Strymon jusqu'à l'entrée du Pont et à l'Haemus, à l'exception pourtant du littoral, lequel appartient aux Grecs. Les Grecs en effet se sont établis tant sur les bords de la Propontide que le long de l'Hellespont et du golfe Mélas et le long de la mer Egée. La mer Egée, comme on sait, baigne deux des côtés de la Grèce, le côté du levant qui s'étend depuis le cap Sunium dans la direction du nord jusqu'au golfe Thermaeen et jusqu'à Thessalonique, la plus peuplée aujourd'hui des villes de la Macédoine, et le côté qui regarde le midi, autrement dit le littoral de la Macédoine entre Thessalonique et l'embouchure du Strymon. Quelques auteurs attribuent même à la Macédoine l'intervalle du Strymon au Nestus, par la raison que Philippe, qui avait toujours attaché le plus vif intérêt à la possession de ce territoire, avait fini par s'en rendre maître, et avait retiré, tout le temps de son règne, des revenus énormes, non seulement de ses mines, mais de tous les autres produits de son sol. Ajoutons qu'entre le cap Sunium et l'île {de Cythère} s'étend la mer de Myrtos, et qu'à celle-ci succèdent la mer de Crète, la mer de Libye avec les golfes qui en dépendent et finalement la mer de Sicile, laquelle forme aussi différents golfes, à savoir le golfe d'Ambracie, le golfe de Corinthe et celui de Crissa.


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Dernière mise à jour : 11/05/2006