[7,5,1] ΚΕΦ. Ε'.
1. Λοιπὴ δ' ἐστὶ τῆς Εὐρώπης ἡ ἐντὸς Ἴστρου καὶ τῆς κύκλῳ θαλάττης,
ἀρξαμένη ἀπὸ τοῦ μυχοῦ τοῦ Ἀδριατικοῦ, μέχρι τοῦ ἱεροῦ στόματος τοῦ
Ἴστρου, ἐν ᾗ ἔστιν ἥ τε Ἑλλὰς καὶ τὰ τῶν Μακεδόνων καὶ τῶν Ἠπειρωτῶν
ἔθνη καὶ τὰ ὑπὲρ τούτων πρὸς τὸν Ἴστρον καθήκοντα καὶ πρὸς τὴν ἐφ'
ἑκάτερα θάλατταν, τήν τε Ἀδριατικὴν καὶ τὴν Ποντικήν, πρὸς μὲν τὴν
Ἀδριατικὴν τὰ Ἰλλυρικά, πρὸς δὲ τὴν ἑτέραν μέχρι Προποντίδος καὶ
Ἑλλησπόντου τὰ Θρᾴκια καὶ εἴ τινα τούτοις ἀναμέμικται Σκυθικὰ ἢ Κελτικά.
Δεῖ δ' ἀπὸ τοῦ Ἴστρου τὴν ἀρχὴν ποιήσασθαι, τὰ ἐφεξῆς λέγοντας τοῖς
περιοδευθεῖσι τόποις· ταῦτα δ' ἔστι τὰ συνεχῆ τῇ Ἰταλίᾳ τε καὶ ταῖς Ἄλπεσι καὶ
Γερμανοῖς καὶ Δακοῖς καὶ Γέταις. Δίχα δ' ἄν τις καὶ ταῦτα διέλοι· τρόπον γάρ
τινα τῷ Ἴστρῳ παράλληλά ἐστι τά τε Ἰλλυρικὰ καὶ τὰ Παιονικὰ καὶ τὰ Θρᾴκια
ὄρη, μίαν πως γραμμὴν ἀποτελοῦντα, διήκουσαν ἀπὸ τοῦ Ἀδρίου μέχρι πρὸς
τὸν Πόντον· ἧς προσάρκτια μέν ἐστι μέρη τὰ μεταξὺ τοῦ Ἴστρου καὶ τῶν ὀρῶν,
πρὸς νότον δ' ἥ τε Ἑλλὰς καὶ ἡ συνεχὴς βάρβαρος μέχρι τῆς ὀρεινῆς. Πρὸς μὲν
οὖν τῷ Πόντῳ τὸ Αἷμον ἔστιν ὄρος, μέγιστον τῶν ταύτῃ καὶ ὑψηλότατον,
μέσην πως διαιροῦν τὴν Θρᾴκην; ἀφ' οὗ φησι Πολύβιος ἀμφοτέρας
καθορᾶσθαι τὰς θαλάττας, οὐκ ἀληθῆ λέγων· καὶ γὰρ τὸ διάστημα μέγα τὸ
πρὸς τὸν Ἀδρίαν καὶ τὰ ἐπισκοτοῦντα πολλά. Πρὸς δὲ τῷ Ἀδρίᾳ πᾶσα ἡ Ἀρδία
σχεδόν τι, μέση δ' ἡ Παιονία, καὶ αὐτὴ πᾶσα ὑψηλή. Ἐφ' ἑκάτερα δ' αὐτῆς, ἐπὶ
μὲν τὰ Θρᾴκια ἡ Ῥοδόπη ὁμορεῖ, ὑψηλὸν ὄρος μετὰ τὸν Αἷμον, ἐπὶ δὲ θάτερα
πρὸς ἄρκτον τὰ Ἰλλυρικά, ἥ τε τῶν Αὐταριατῶν χώρα καὶ ἡ Δαρδανική.
Λέγωμεν δὴ τὰ Ἰλλυρικὰ πρῶτα, συνάπτοντα τῷ τε Ἴστρῳ καὶ ταῖς Ἄλπεσιν,
αἳ κεῖνται μεταξὺ τῆς Ἰταλίας καὶ τῆς Γερμανίας, ἀρξάμεναι ἀπὸ τῆς λίμνης
τῆς κατὰ τοὺς Ὀυινδολικοὺς καὶ Ῥαιτοὺς καὶ Τοινίους.
| [7,5,1] CHAPITRE V.
1. Il nous reste à présent, pour compléter la description de l'Europe, à
parcourir cette autre contrée qui, située en deçà du même fleuve, et
enveloppée sans interruption par la mer depuis le fond de l'Adriatique
jusqu'à l'Hierostoma ou Bouche-Sacrée de l'Ister, comprend non
seulement la Grèce, la Macédoine et l'Epire, mais, plus haut vers
l'Ister, dans la partie qui forme le double versant du Pont-Euxin et de
l'Adriatique, l'Illyrie et la Thrace, l'Illyrie du côté de l'Adriatique, et la
Thrace (avec les possessions des Scythes et des Celtes qui s'y
trouvent enclavées) du côté opposé jusqu'à la Propontide et à
l'Hellespont. Or, il convient de commencer à partir de l'Ister et de
décrire en premier les pays qui font suite immédiatement à ceux que
nous venons de parcourir, autrement dit les pays qui confinent à l'Italie,
aux Alpes et aux possessions des Germains, des Daces et des Gètes.
On pourrait, du reste, partager aussi cette contrée en deux régions
distinctes, car, les montagnes de l'Illyrie, de la Paeonie et de la Thrace
étant à peu près parallèles au cours de 1'Ister et formant en quelque
sorte une seule et même ligne de l'Adriatique au Pont, on se trouve
avoir au nord de cette ligne tout le pays compris entre l'Ister et les
montagnes, et au midi toute la Grèce avec les pays barbares qui
s'étendent depuis ses frontières jusqu'au pied de la même chaîne. Du
côté du Pont-Euxin c'est le mont Haemus qui s'élève, et cette chaîne
qui coupe la Thrace à peu près par le milieu est de toutes les
montagnes de la contrée assurément la plus importante et la plus
haute. Mais quand Polybe prétend que de son sommet l'on aperçoit à
la fois les deux mers, il ne dit pas la vérité, la distance jusqu'à
l'Adriatique est trop grande pour qu'il en soit ainsi, sans compter qu'il
ne manque pas d'obstacles dans l'intervalle capables de gêner la vue :
ainsi, indépendamment de l'Ardie presque tout entière dans le
voisinage même de l'Adriatique, il y a, à moitié chemin, la Paeonie,
autre pays fort élevé, et qui se trouve en outre borné, du côté de la
Thrace, par le Rhodope, la plus haute montagne après l'Haemus, et du
côté opposé, du côté du Nord, par les monts d'Illyrie, le pays des
Autariates et la Dardanie.
Cela dit, commençons par l'Illyrie, et, en Illyrie, décrivons d'abord le
pays attenant à la fois à l'Ister et à la section des Alpes qui part de ce
grand lac contigu au triple territoire des Vindéliciens, des Rhétiens et
des Toygènes, pour former la séparation de l'Italie et de la Germanie.
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