HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Strabon, Geographica, livre VI

Chapitre 1

  Para 2

[6,1,2] κατὰ μὲν δὴ τὴν Τυρρηνικὴν παραλίαν ταῦτ' ἐστὶ τὰ τῶν Λευκανῶν χωρία, τῆς δ' ἑτέρας οὐχ ἥπτοντο θαλάττης πρότερον, ἀλλ' οἱ Ἕλληνες ἐπεκράτουν οἱ τὸν Ταραντῖνον ἔχοντες κόλπον. πρὶν δὲ τοὺς Ἕλληνας ἐλθεῖν οὐδ' ἦσάν πω Λευκανοί, Χῶνες δὲ καὶ Οἰνωτροὶ τοὺς τόπους ἐνέμοντο. τῶν δὲ Σαυνιτῶν αὐξηθέντων ἐπὶ πολὺ καὶ τοὺς Χῶνας καὶ τοὺς Οἰνωτροὺς ἐκβαλόντων, Λευκανοὺς δ' εἰς τὴν μερίδα ταύτην ἀποικισάντων, ἅμα δὲ καὶ τῶν Ἑλλήνων τὴν ἑκατέρωθεν παραλίαν μέχρι πορθμοῦ κατεχόντων, πολὺν χρόνον ἐπολέμουν οἵ τε Ἕλληνες καὶ οἱ βάρβαροι πρὸς ἀλλήλους. οἱ δὲ τῆς Σικελίας τύραννοι καὶ μετὰ ταῦτα Καρχηδόνιοι, τοτὲ μὲν περὶ τῆς Σικελίας πολεμοῦντες πρὸς Ῥωμαίους τοτὲ δὲ περὶ αὐτῆς τῆς Ἰταλίας, ἅπαντας τοὺς ταύτῃ κακῶς διέθηκαν, μάλιστα δὲ τοὺς Ἕλληνας, {οἳ} πρότερον μέν γε καὶ τῆς μεσογαίας πολλὴν ἀφῄρηντο, ἀπὸ τῶν Τρωικῶν χρόνων ἀρξάμενοι, καὶ δὴ ἐπὶ τοσοῦτον ηὔξηντο ὥστε τὴν μεγάλην Ἑλλάδα ταύτην ἔλεγον καὶ τὴν Σικελίαν: νυνὶ δὲ πλὴν Τάραντος καὶ Ῥηγίου καὶ Νεαπόλεως ἐκβεβαρβαρῶσθαι συμβέβηκεν ἅπαντα καὶ τὰ μὲν Λευκανοὺς καὶ Βρεττίους κατέχειν τὰ δὲ Καμπανούς, καὶ τούτους λόγῳ, τὸ δ' ἀληθὲς Ῥωμαίους: καὶ γὰρ αὐτοὶ Ῥωμαῖοι γεγόνασιν. ὅμως δὲ τῷ πραγματευομένῳ τὴν τῆς γῆς περίοδον καὶ τὰ νῦν ὄντα λέγειν ἀνάγκη καὶ τῶν ὑπαρξάντων ἔνια, καὶ μάλιστα ὅταν ἔνδοξα . Τῶν δὲ Λευκανῶν οἱ μὲν ἁπτόμενοι τῆς Τυρρηνικῆς θαλάττης εἴρηνται, οἱ δὲ τὴν μεσόγαιαν ἔχοντες εἰσὶν οἱ ὑπεροικοῦντες τοῦ Ταραντίνου κόλπου. οὕτω δ' εἰσὶ κεκακωμένοι τελέως οὗτοι καὶ Βρέττιοι καὶ αὐτοὶ Σαυνῖται οἱ τούτων ἀρχηγέται, ὥστε καὶ διορίσαι χαλεπὸν τὰς κατοικίας αὐτῶν: αἴτιον δ' ὅτι οὐδὲν ἔτι σύστημα κοινὸν τῶν ἐθνῶν ἑκάστου συμμένει, τά τε ἔθη διαλέκτων τε καὶ ὁπλισμοῦ καὶ ἐσθῆτος καὶ τῶν παραπλησίων ἐκλέλοιπεν, ἄλλως τε ἄδοξοι παντάπασίν εἰσιν αἱ καθ' ἕκαστα καὶ ἐν μέρει κατοικίαι. [6,1,2] Voilà, sur la côte de la mer Tyrrhénienne, quelles villes nous offre la Lucanie. Pour ce qui est de la côte opposée, les Lucaniens n'y atteignirent point tout d'abord; les Grecs, maîtres du golfe de Tarente, s'y étaient établis; et avant l'arrivée des colonies grecques, c'est-à-dire à une époque où la nation lucanienne n'existait même pas encore, c'étaient les Chônes et les OEnotriens qui y dominaient. Les Samnites, qui ne cessaient d'étendre leur puissance, chassèrent les Chônes et les OEnotriens, et envoyèrent dans le pays la première colonie lucanienne; or, celle-ci trouva les Grecs en possession du littoral des deux mers jusqu'au détroit de Sicile, et il s'ensuivit une longue guerre entre les Grecs et les Barbares. Les deux peuples eurent en outre beaucoup à souffrir de l'ambition des tyrans de la Sicile et plus tard des guerres de Carthage contre Rome pour la possession, soit de la Sicile, soit de l'Italie elle-même; mais les plus maltraités furent les Grecs {qui}, ayant commencé, dès l'époque de la guerre de Troie, à s'établir sur le littoral, avaient fini par conquérir une bonne partie de l'intérieur et par s'agrandir au point de pouvoir appeler "Grande Grèce" toute cette contrée, voire la Sicile elle-même. Aujourd'hui, en effet, à l'exception de Tarente, de Rhegium et de Neapolis, tout le pays est barbare : une partie se trouve occupée par les Lucaniens et les Brutiens, et les Campaniens possèdent le reste, nominalement du moins, car en réalité ce sont les Romains, les Campaniens eux-mêmes étant devenus Romains. Mais l'auteur qui entreprend de donner une description complète de la terre peut-il, je le demande, s'en tenir à l'état présent de chaque contrée, et ne doit-il pas dire quelque chose aussi de son passé, surtout quand ce passé a été glorieux? — On a vu plus haut qu'une partie de la nation lucanienne était répandue sur les rivages de la mer Tyrrhénienne; une autre partie habite dans l'intérieur des terres au-dessus du golfe de Tarente. Seulement, ces populations lucaniennes de l'intérieur, ainsi que les Brutiens et les Samnites, auteurs de leur race, ont tellement souffert des maux de la guerre et sont aujourd'hui si complétement annihilées, qu'il est bien difficile de déterminer exactement les possessions respectives de chacun de ces trois peuples, d'autant qu'ils ne forment plus ni les uns ni les autres d'État proprement dit, que toutes les variétés de dialecte, d'armure, de costume, etc., qui pouvaient aider à les distinguer, se sont maintenant empiétement effacées et que, par elles-mêmes, les villes ou localités qu'ils habitent n'ont aucune célébrité.


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Dernière mise à jour : 7/12/2005