HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Strabon, Geographica, livre V

Chapitre 4

  par. 13

[5,4,13] Καμπανοῖς δὲ συνέβη διὰ τὴν τῆς χώρας εὐδαιμονίαν ἐπ´ ἴσον ἀγαθῶν ἀπολαῦσαι καὶ κακῶν. Ἐπὶ τοσοῦτον γὰρ ἐξετρύφησαν, ὥστ´ ἐπὶ δεῖπνον ἐκάλουν πρὸς ζεύγη μονομάχων, ὁρίζοντες ἀριθμὸν κατὰ τὴν τῶν {συν}δείπνων ἀξίαν. Ἀννίβα δ´ ἐξ ἐνδόσεως λα βόντος αὐτούς, δεξάμενοι χειμαδίοις τὴν στρατιὰν οὕτως ἐξεθήλυναν ταῖς ἡδοναῖς, ὥσθ´ Ἀννίβας ἔφη νικῶν κινδυνεύειν ἐπὶ τοῖς ἐχθροῖς γενέσθαι, γυναῖκας ἀντὶ τῶν ἀνδρῶν τοὺς στρατιώτας ἀπολαβών. Ῥωμαῖοι δὲ κρατήσαντες πολλοῖς κακοῖς ἐσωφρόνισαν αὐτούς, ὕστατα δὲ καὶ κατεκληρούχησαν τὴν γῆν. Νυνὶ μέντοι μετ´ εὐπραγίας διάγουσι τοῖς ἐποίκοις ὁμονοήσαντες, καὶ τὸ ἀξίωμα φυλάττουσι τὸ ἀρχαῖον καὶ τῷ μεγέθει τῆς πόλεως καὶ κατ´ εὐανδρίαν. Μετὰ δὲ τὴν Καμπανίαν καὶ τὴν Σαυνῖτιν ἐπὶ μὲν τῇ Τυρρηνικῇ θαλάττῃ τὸ τῶν Πικέντων ἔθνος οἰκεῖ, μικρὸν ἀπό σπασματῶν ἐν τῷ Ἀδρίᾳ Πικεντίνων, ὑπὸ Ῥωμαίων μετῳκισμένον εἰς τὸν Ποσειδωνιάτην κόλπον, ὃς νῦν Παιστανὸς καλεῖται, καὶ πόλις Ποσειδωνία Παιστός, ἐν μέσῳ τῷ κόλπῳ κειμένη. Μεταξὺ δὲ τῶν Σειρηνουσσῶν καὶ τῆς Ποσειδωνίας Μαρκῖνα, Τυρρηνῶν κτίσμα οἰκούμενον ὑπὸ Σαυνιτῶν. Ἐντεῦθεν εἰς Πομπηίαν διὰ Νουκερίας οὐ πλειόνων ἑκατὸν καὶ εἴκοσι σταδίων ἐστὶν ἰσθμός. Διήκουσι δ´ οἱ Πίκεντες μέχρι τοῦ Σιλάριδος ποταμοῦ τοῦ ὁρίζοντος ἀπὸ ταύτης τῆς χώρας τὴν ἀρχαίαν Ἰταλίαν, ἐφ´ οὗ τοῦτ´ ἴδιον ἱστοροῦσιν περὶ τοῦ ὕδατος ὄντος ποτίμου, τὸ καθιέμενον εἰς αὐτὸ φυτὸν ἀπολιθοῦσθαι φυλάττον τὴν χρόαν καὶ τὴν μορφήν. Τῶν δὲ Πικέντων ὑπῆρχε μητρόπολις Πικεντία, νυνὶ δὲ κωμηδὸν ζῶσιν ἀπωσθέντες ὑπὸ Ῥωμαίων διὰ τὴν πρὸς Ἀννίβαν κοινωνίαν· ἀντὶ δὲ στρατείας ἡμεροδρομεῖν καὶ γραμματοφορεῖν ἀπε δείχθησαν ἐν τῷ τότε δημοσίᾳ, καθάπερ καὶ Λευκανοὶ καὶ Βρέττιοι κατὰ τὰς αὐτὰς αἰτίας· ἐπετείχισαν δ´ αὐ τοῖς Σάλερνον Ῥωμαῖοι φρουρᾶς χάριν μικρὸν ὑπὲρ τῆς θαλάττης· εἰσὶ δ´ ἀπὸ Σειρηνουσσῶν ἐπὶ Σίλαριν στάδιοι διακόσιοι ἑξήκοντα. [5,4,13] Pour en revenir aux Campaniens, il est certain que la richesse de leur pays a été pour eux autant une source de maux qu'une source de prospérités. Ils en étaient venus avec le temps à de tels raffinements de luxe qu'ils donnaient de splendides repas rien que pour avoir le plaisir de faire battre sous les yeux de leurs convives des couples de gladiateurs, dont ils proportionnaient, du reste, le nombre au rang de leurs invités. Aussi quand Annibal, après la reddition volontaire de Capoue, prit ses quartiers d'hiver dans cette ville, les plaisirs eurent-ils bientôt énervé son armée, et lui-même à cette occasion disait que « le vainqueur courait maintenant grand risque de tomber aux mains des vaincus, n'ayant plis pour soldats que des femmes au lieu d'hommes. » Mais plus tard, quand les Romains eurent repris l'avantage, les Campaniens reçurent d'eux quelques sévères leçons destinées à les rendre plus sages; ils virent même, en dernier lieu, distribuer une partie de leurs terres à des colons romains. Toutefois, comme ils surent vivre en bonne intelligence avec ces colons, leur condition est redevenue prospère, et, sous le rapport de l'étendue et de la population, Capoue n'a rien perdu aujourd'hui de son ancienne importance. - A la Campanie et au Samnium, lequel, avons-nous dit, s'étend jusqu'aux pays des Frentans, succède le long de la mer Tyrrhénienne un territoire occupé par la tribu des Picentes, faible rameau de la nation picentine que les Romains ont transplanté des rivages de l'Adriatique à ceux du golfe Posidoniate, ou, comme on dit aujourd'hui, du golfe Paestan, l'ancienne ville de Posidonie (cette ville était située au milieu dudit golfe) ayant changé son nom en celui de Paestum. Entre Sirénusses et Posidonie se trouve Marcina, ville fondée par les Tyrrhènes, mais qui se trouve avoir aujourd'hui une population samnite. De là maintenant à Pompeia, en passant par Nucérie, on traverse un isthme qui n'a pas plus de 120 stades. Le territoire des Picentes se prolonge jusqu'au fleuve Silaris, lequel forme de ce côté la limite de l'ancienne Italie. Les eaux du Silaris, d'ailleurs excellentes à boire, offrent, dit-on, cette particularité, que, si l'on jette dans leur courant une plante quelconque, elle s'y pétrifie, sans perdre ni sa couleur ni sa forme. Les Picentins avaient anciennement une métropole, Picentia; aujourd'hui, ils vivent disséminés dans de simples bourgades, les Romains les ayant expulsés de cette ville pour avoir fait cause commune avec Annibal. Un décret du peuple à la même époque les exclut du service militaire et leur imposa, ainsi qu'aux Brutiens et aux Lucaniens, et pour les mêmes motifs, l'obligation de remplir les fonctions serviles de courriers et de messagers publics. En outre, pour les tenir en respect, les Romains bâtirent un peu au-dessus de la côte la forteresse de Salerne. - Des Sirénusses au Silaris on compte en tout 260 stades.


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Dernière mise à jour : 22/12/2005