| [5,4,7] Μετὰ δὲ Δικαιάρχειάν ἐστι Νεάπολις Κυμαίων· ὕστερον δὲ καὶ Χαλκιδεῖς 
ἐπῴκησαν καὶ Πιθηκουσσαίων τινὲς καὶ Ἀθηναίων, ὥστε καὶ Νεάπολις ἐκλήθη 
διὰ τοῦτο· ὅπου δείκνυται μνῆμα τῶν Σειρήνων μιᾶς, Παρθενόπης, καὶ ἀγὼν 
συντελεῖται γυμνικὸς κατὰ μαντείαν. Ὕστερον δὲ Καμπανῶν τινας ἐδέξαντο 
συνοίκους διχοστατήσαντες, καὶ ἠναγκάσθησαν τοῖς ἐχθίστοις ὡς οἰκειοτάτοις 
χρήσασθαι, ἐπειδὴ τοὺς οἰκείους ἀλλοτρίους ἔσχον. Μηνύει δὲ τὰ τῶν 
δημάρχων ὀνόματα τὰ μὲν πρῶτα Ἑλληνικὰ ὄντα, τὰ δ´ ὕστερα τοῖς 
Ἑλληνικοῖς ἀναμὶξ τὰ Καμπανικά. Πλεῖστα δ´ ἴχνη τῆς Ἑλληνικῆς ἀγωγῆς 
ἐνταῦθα σώζεται, γυμνάσιά τε καὶ ἐφηβεῖα καὶ φρατρίαι καὶ ὀνόματα 
Ἑλληνικὰ καίπερ ὄντων Ῥωμαίων. Νυνὶ δὲ πεντετηρικὸς ἱερὸς ἀγὼν 
συντελεῖται παρ´ αὐτοῖς μουσικός τε καὶ γυμνικὸς ἐπὶ πλείους ἡμέρας, 
ἐνάμιλλος τοῖς ἐπιφανεστάτοις τῶν κατὰ τὴν Ἑλλάδα. Ἔστι δὲ καὶ ἐνθάδε 
διῶρυξ κρυπτή, τοῦ μεταξὺ ὄρους τῆς τε Δικαιαρχείας καὶ τῆς Νεαπόλεως 
ὑπεργασθέντος ὁμοίως, ὥσπερ ἐπὶ τὴν Κύμην, ὁδοῦ τε ἀνοιχθείσης ἐναντίοις 
ζεύγεσι πορευτῆς ἐπὶ πολλοὺς σταδίους· τὰ δὲ φῶτα ἐκ τῆς ἐπιφανείας τοῦ 
ὄρους, πολλαχόθεν ἐκκοπεισῶν θυρίδων, διὰ βάθους πολλοῦ κατάγεται. Ἒχει 
δὲ καὶ ἡ Νεάπολις θερμῶν ὑδάτων ἐκβολὰς καὶ κατασκευὰς λουτρῶν οὐ 
χείρους τῶν ἐν Βαίαις, πολὺ δὲ τῷ πλήθει λειπομένας· ἐκεῖ γὰρ ἄλλη πόλις 
γεγένηται, συνῳκοδομημένων βασιλείων ἄλλων ἐπ´ ἄλλοις, οὐκ ἐλάττων τῆς 
Δικαιαρ χείας. Ἐπιτείνουσι δὲ τὴν ἐν Νεαπόλει διαγωγὴν τὴν Ἑλληνικὴν οἱ ἐκ 
τῆς Ῥώμης ἀναχωροῦντες δεῦρο ἡσυχίας χάριν τῶν ἀπὸ παιδείας 
ἐργασαμένων ἢ καὶ ἄλλων διὰ γῆρας ἢ ἀσθένειαν ποθούντων ἐν ἀνέσει ζῆν· 
καὶ τῶν Ῥωμαίων δ´ ἔνιοι χαίροντες τῷ βίῳ τούτῳ, θεωροῦντες τὸ πλῆθος τῶν 
ἀπὸ τῆς αὐτῆς ἀγωγῆς ἐπιδημούντων ἀνδρῶν, ἄσμενοι φιλοχωροῦσι καὶ ζῶσιν 
αὐτόθι. 
 | [5,4,7] A Dicæarchie succède Neapolis, ville fondée également par les 
Cumaeens, mais accrue plus tard de nouveaux colons venus en partie de 
Chalcis, en partie aussi des îles Pithécusses et d'Athènes, ce qui lui fit 
donner ce nom de Ville-Neuve ou de Neapolis. On voit dans cette ville le 
tombeau de Parthénopé, l'une des Sirènes, et ses habitants célèbrent 
encore les jeux gymniques qui furent institués par les premiers colons sur 
l'ordre d'un oracle. Plus tard, à la suite de discordes intestines, un certain 
nombre de Campaniens y furent reçus à titre de citoyens et les Néapolites, 
qui avaient vu leurs propres frères devenir volontairement pour eux des 
étrangers, en furent réduits à traiter en frères leurs plus mortels ennemis : 
on a la preuve de ce fait rien que par les noms de leurs démarques ou 
tribuns, car ces noms, exclusivement grecs dans les commencements, 
finissent par être indifféremment grecs ou campaniens. Ce sont, toutefois, 
les moeurs grecques qui ont laissé le plus de traces dans cette ville, et, 
aujourd'hui, bien qu'elle soit devenue toute romaine, elle conserve encore 
ses gymnases, ses éphébies et ses phratries, les dénominations y sont 
généralement grecques et les jeux quinquennaux qu'on y célèbre, et qui 
consistent en luttes gymniques et en concours de musique (ces concours 
durent plusieurs jours de suite), peuvent rivaliser avec ce que la Grèce 
offre de plus brillant en ce genre. Une voie souterraine existe ici comme à 
Came : percée à travers la montagne qui sépare Neapolis de Dicaearchie, 
cette voie a plusieurs stades de longueur et assez de largeur pour que 
deux chars puissent s'y croiser aisément; de plus, on a pratiqué sur le 
flanc de la montagne de nombreuses ouvertures, et, de la sorte, malgré 
l'extrême profondeur du souterrain, il y pénètre encore assez de jour pour 
l'éclairer. Enfin Neapolis possède des sources thermales et un 
établissement de bains qui, tout en égalant celui de Baies, est loin pourtant 
d'être aussi fréquenté; car de tous les palais qui se sont élevés à Baies les 
uns à côté des autres il s'est formé une nouvelle ville aussi considérable 
déjà que Dicaearchie. Ce qui explique, au reste, cette persistance des 
moeurs grecques à Neapolis, c'est que tous les {Grecs}, qui ont gagné à 
Rome un peu d'argent, soit dans l'enseignement des lettres, soit dans 
toute autre profession, et qui, à cause de leur grand âge ou de leurs 
infirmités, n'aspirent plus qu'à finir leurs jours en repos, choisissent cette 
ville comme lieu de retraite préférablement à toute autre. Il n'est même pas 
rare de voir des Romains, par goût aussi pour la vie douce et tranquille, 
suivre cette foule d'émigrants qu'attirent à Neapolis les moeurs et les 
habitudes grecques, se passionner pour le séjour de cette ville et s'y fixer 
définitivement. 
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