HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Strabon, Geographica, livre V

Chapitre 1

  par. 3

[5,1,3] Κατὰ μέρος δ´ οὕτως εἰπεῖν δυνατόν, ὅτι τῶν μὲν Ἄλπεων περιφερὴς ὑπώρειά ἐστι καὶ κολπώδης, τὰ κοῖλα ἔχουσα ἐστραμμένα πρὸς τὴν Ἰταλίαν· τοῦ δὲ κόλπου τὰ μὲν μέσα πρὸς τοῖς Σαλασσοῖς ἐστί, τὰ δ´ ἄκρα ἐπιστροφὴν λαμβάνει, τὰ μὲν μέχρι τῆς Ὄκρας καὶ τοῦ μυχοῦ τοῦ κατὰ τὸν Ἀδρίαν, τὰ δ´ εἰς τὴν Λιγυστικὴν παραλίαν μέχρι Γενούας τοῦ τῶν Λιγύων ἐμπορίου, ὅπου τὰ Ἀπέννινα ὄρη συνάπτει ταῖς Ἄλπεσιν. Ὑπόκειται δ´ εὐθὺς πεδίον ἀξιόλογον, πάρισόν πως ἔχον τὸ πλάτος καὶ τὸ μῆκος, σταδίων ἑκατὸν καὶ δισχιλίων· τὸ δὲ μεσημβρινὸν αὐτοῦ πλευρὸν κλείεται τῇ τε τῶν Ἑνετῶν παραλίᾳ καὶ τοῖς Ἀπεννίνοις ὄρεσι τοῖς περὶ Ἀρίμινον καὶ Ἀγκῶνα καθήκουσι. Ταῦτα γὰρ ἀρξάμενα ἀπὸ τῆς Λιγυστικῆς εἰς τὴν Τυρρηνίαν ἐμβάλλει, στενὴν παραλίαν ἀπολείποντα· εἶτ´ ἀναχωροῦντα εἰς τὴν μεσόγαιαν κατ´ ὀλίγον, ἐπειδὰν γένηται κατὰ τὴν Πισᾶτιν, ἐπιστρέφει πρὸς ἕω καὶ πρὸς τὸν Ἀδρίαν ἕως τῶν περὶ Ἀρίμινον καὶ Ἀγκῶνα τόπων, συνάπτοντα ἐπ´ εὐθείας τῇ τῶν Ἑνετῶν παραλίᾳ. μὲν οὖν ἐντὸς Ἄλπεων Κελτικὴ τούτοις κλείεται τοῖς ὅροις, καὶ ἔστι τῆς μὲν παραλίας τὸ μῆκος ὅσον τριακοσίων σταδίων ἐπὶ τοῖς ἑξακισχιλίοις {μετὰ} τῶν ὀρῶν, μικρὸν δ´ ἔλαττον τὸ πλάτος τῶν {δις}χιλίων. λοιπὴ δ´ Ἰταλία στενὴ καὶ παραμήκης ἐστί, κορυφουμένη διχῶς, τῇ μὲν πρὸς τὸν Σικελικὸν πορθμὸν τῇ δὲ πρὸς τὴν Ἰαπυγίαν, σφιγγομένη δ´ ἑκατέρωθεν, τῇ μὲν ὑπὸ τοῦ Ἀδρίου τῇ δ´ ὑπὸ τοῦ Τυρρηνικοῦ πελάγους. Ἔστι δ´ ὅμοιον τὸ σχῆμα τοῦ Ἀδρίου καὶ τὸ μέγεθος τῇ Ἰταλίᾳ τῇ ἀφοριζομένῃ τοῖς τε Ἀπεννίνοις ὄρεσι καὶ τῇ θαλάττῃ ἑκατέρᾳ μέχρι τῆς Ἰαπυγίας καὶ τοῦ ἰσθμοῦ τοῦ κατὰ τὸν Ταραντῖνον καὶ τὸν Ποσειδωνιάτην κόλπον· τό τε γὰρ πλάτος τὸ μέγιστον ἀμφοῖν ἐστὶ περὶ χιλίους καὶ τριακοσίους σταδίους, τὸ δὲ μῆκος ἔλαττον {οὐ} πολὺ τῶν ἑξακισχιλίων. λοιπὴ δ´ ἐστὶν ὅσην κατέχουσι Βρέττιοι καὶ Λευκανῶν τινές. Φησὶ δὲ Πολύβιος πεζῇ μὲν εἶναι τὴν παραλίαν τὴν ἀπὸ Ἰαπυγίας μέχρι πορθμοῦ καὶ τρισχιλίων σταδίων, κλύζεσθαι δ´ αὐτὴν τῷ Σικελικῷ πελάγει, πλέοντι δὲ καὶ πεντακοσίων δέουσαν. Τὰ δὲ Ἀπέννινα ὄρη συνάψαντα τοῖς περὶ Ἀρίμινον καὶ Ἀγκῶνα τόποις καὶ ἀφορίσαντα τὸ ταύτῃ πλάτος τῆς Ἰταλίας ἀπὸ θαλάττης ἐπὶ θάλατταν ἐπιστροφὴν λαμβάνει πάλιν, καὶ τέμνει τὴν χώραν ὅλην ἐπὶ μῆκος. Μέχρι μὲν δὴ Πευκετίων καὶ Λευκανῶν οὐ πολὺ ἀφίσταται τοῦ Ἀδρίου· συνάψαντα δὲ Λευκανοῖς ἐπὶ τὴν ἑτέραν θάλατταν ἀποκλίνει μᾶλλον καὶ λοιπὸν διὰ μέσων τῶν Λευκανῶν καὶ Βρεττίων διεξιόντα τελευτᾷ πρὸς τὴν Λευκόπετραν τῆς Ῥηγίνης καλουμένην. Τυπωδῶς μὲν οὖν εἴρηται περὶ τῆς νῦν Ἰταλίας ἁπάσης ταῦτα· πειρασόμεθα δὲ ἀναλαβόντες εἰπεῖν περὶ τῶν καθ´ ἕκαστα, καὶ πρῶτον περὶ τῶν ὑπὸ ταῖς Ἄλπεσιν. [5,1,3] Mais en procédant partiellement, voici, ce me semble, de quelle façon on peut représenter les choses. La chaîne des Alpes, à sa base, décrit une ligne courbe, comme qui dirait la circonférence d'un golfe, ayant sa partie concave tournée vers l'Italie. Le milieu de cette courbe ou de cette espèce de golfe se trouve chez les Salasses; quant à ses extrémités, elles atteignent en se repliant, d'un côté, le mont Ocra et le fond de l'Adriatique, et, de l'autre, le littoral Ligystique aux environs de Genua, l'emporium des Ligyens, comme on sait, avoisinent le point où les Apennins se relient aux Alpes. Du pied des montagnes part une plaine considérable qui offre à peu près la même étendue en largeur qu'en longueur, à savoir 2100 stades. Le côté méridional de cette plaine est formé par le littoral appartenant aux Hénètes et par la partie des Apennins qui s'étend d'Ariminum à Ancône : car cette chaîne de montagnes qui part de la Ligystique et qui, dans la Tyrrhénie, où elle pénètre ensuite, ne laisse de libre qu'un étroit passage le long de la mer, s'écarte peu à peu de la côte, s'enfonce dans l'intérieur, et, une fois parvenue en Pisatide, tourne à l'est et se dirige vers l'Adriatique pour former alors, entre Ariminum et Ancône , le prolongement direct de la côte des Hénètes. Telles sont les limites qui enferment la Celtique ou Gaule cisalpine : la longueur de cette partie de l'Italie, représentée par le littoral et les montagnes {qui en sont la continuation}, est de 6300 stades environ; quant à sa largeur, elle est à peu de chose près de 2000 stades. Ce qui reste de l'Italie main tenant n'est plus à proprement parler qu'une presqu'île étroite et allongée, se terminant par deux pointes, qui s'avancent, l'une, vers le détroit de Sicile, et l'autre, vers la Japygie, et {resserrée ou, pour mieux dire,} comprimée entre l'Adriatique et la mer Tyrrhénienne. Or, ne prenons pour commencer entre les deux mers que l'intervalle qui va des monts Apennins à la Japygie et à l'isthme compris entre le golfe de Tarente et celui de Posidonie, l'Adriatique peut nous représenter l'étendue et la configuration de cette partie de la Péninsule, car sa plus grande largeur se trouve être aussi de 1300 stades environ et sa longueur à peu de chose près de 60u0 stades. Pour le surplus, lequel renferme l'Apulie ainsi qu'une partie de la Lucanie, nous avons encore ce renseignement que nous fournit Polybe, que le trajet par terre le long de la côte comprise entre la Japygie et le détroit et baignée parla mer de Sicile mesure amplement 3000 stades, tandis que le trajet correspondant par mer mesure 500 stades de moins. Reste la chaîne même des Apennins; or, après avoir atteint les environs d'Ariminum et d'Ancône et déterminé ainsi d'une mer à l'autre la largeur de cette partie de l'Italie, les Apennins font un nouveau détour et coupent dès là le reste de la presqu'île dans le sens de sa longueur : seulement cette chaîne qui, jusqu'à la Peucétie et à la Lucanie, ne s'est guère éloignée de l'Adriatique, une fois parvenue à la frontière de Lucanie, incline davantage vers l'autre mer et vient, après avoir traversé la Lucanie et le Brettium, aboutir au promontoire Leucopetra, près de Rhegium. Ici finit l'esquisse générale que nous avons voulu donner de l'Italie actuelle; essayons à présent de reprendre une à une chaque partie de cette contrée et d'en faire la description détaillée, en commençant par la région subalpine.


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Dernière mise à jour : 22/12/2005