HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Strabon, Geographica, livre V

Chapitre 3

  par. 7

[5,3,7] Ἐν δὲ τῇ μεσογαίᾳ πρώτη μὲν ὑπὲρ τῶν Ὠστίων ἐστὶν Ῥώμη, καὶ μόνη γε ἐπὶ τῷ Τιβέρει κεῖται· περὶ ἧς ὅτι πρὸς ἀνάγκην οὐ πρὸς αἵρεσιν ἔκτισται εἴρηται· προσθετέον δ´ ὅτι οὐδ´ οἱ μετὰ ταῦτα προσκτίσαντές τινα μέρη κύριοι τοῦ βελτίονος ἦσαν, ἀλλ´ ἐδούλευον τοῖς προϋποκειμένοις. Οἱ μέν γε πρῶτοι τὸ Καπιτώλιον καὶ τὸ Παλάτιον καὶ τὸν Κυρῖνον λόφον ἐτείχισαν, ὃς ἦν οὕτως εὐεπίβατος τοῖς ἔξωθεν, ὥστ´ ἐξ ἐφόδου Τίτος Τάτιος εἷλεν ἐπελθών, ἡνίκα μετῄει τὴν τῶν ἁρπαγεισῶν παρθένων ὕβριν· Ἄγκος δὲ Μάρκιος προσλαβὼν τὸ Καίλιον ὄρος καὶ τὸ Ἀβεντῖνον ὄρος καὶ τὸ μεταξὺ τούτων πεδίον, διηρτημένα καὶ ἀπ´ ἀλλήλων καὶ ἀπὸ τῶν προτετειχισμένων, προσέθηκεν ἀναγκαί ως· οὔτε γὰρ οὕτως ἐρυμνοὺς λόφους ἔξω τείχους ἐᾶσαι τοῖς βουλομένοις ἐπιτειχίσματα καλῶς εἶχεν, οὔθ´ ὅλον ἐκπληρῶσαι τὸν κύκλον ἴσχυσε τὸν μέχρι τοῦ Κυρίνου. Ἢλεγξε δὲ Σέρουιος τὴν ἔκλειψιν· ἀνεπλήρωσε γὰρ προσθεὶς τόν τε Ἠσκυλῖνον λόφον καὶ τὸν Ὀυιμίναλιν. Καὶ ταῦτα δ´ εὐέφοδα τοῖς ἔξωθέν ἐστι· διόπερ τάφρον βαθεῖαν ὀρύξαντες εἰς τὸ ἐντὸς ἐδέξαντο τὴν γῆν, καὶ ἐξέτειναν ὅσον ἑξαστάδιον χῶμα ἐπὶ τῇ ἐντὸς ὀφρύι τῆς τάφρου, καὶ ἐπέβαλον τεῖχος καὶ πύργους ἀπὸ τῆς Κολλίνας πύλης μέχρι τῆς Ἠσκυλίνας. Ὑπὸ μέσῳ δὲ τῷ χώματι τρίτη ἐστὶ πύλη ὁμώνυμος τῷ Ὀυιμινάλι λόφῳ. Τὸ μὲν οὖν ἔρυμα τοιοῦτόν ἐστι τὸ τῆς πόλεως, ἐρυμάτων ἑτέρων δεόμενον. Καί μοι δοκοῦσιν οἱ πρῶτοι τὸν αὐτὸν λαβεῖν διαλογισμὸν περί τε σφῶν αὐτῶν καὶ περὶ τῶν ὕστερον, διότι Ῥωμαίοις προσῆκεν οὐκ ἀπὸ τῶν ἐρυμάτων ἀλλὰ ἀπὸ τῶν ὅπλων καὶ τῆς οἰ κείας ἀρετῆς ἔχειν τὴν ἀσφάλειαν καὶ τὴν ἄλλην εὐπορίαν, προβλήματα νομίζοντες οὐ τὰ τείχη τοῖς ἀνδράσιν ἀλλὰ τοὺς ἄνδρας τοῖς τείχεσι. Κατ´ ἀρχὰς μὲν οὖν ἀλλοτρίας τῆς κύκλῳ χώρας οὔσης ἀγαθῆς τε καὶ πολλῆς, τοῦ δὲ τῆς πόλεως ἐδάφους εὐεπιχειρήτου, τὸ μακαρισθησόμενον οὐδὲν ἦν τοπικὸν εὐκλήρημα· τῇ δ´ ἀρετῇ καὶ τῷ πόνῳ τῆς χώρας οἰκείας γενομένης, ἐφάνη συν δρομή τις ἀγαθῶν ἅπασαν εὐφυΐαν ὑπερβάλλουσα· δι´ ἣν ἐπὶ τοσοῦτον αὐξηθεῖσα πόλις ἀντέχει τοῦτο μὲν τροφῇ τοῦτο δὲ ξύλοις καὶ λίθοις πρὸς τὰς οἰκοδομίας, ἃς ἀδιαλείπτους ποιοῦσιν αἱ συμπτώσεις καὶ ἐμπρήσεις καὶ μεταπράσεις, ἀδιάλειπτοι καὶ αὗται οὖσαι· καὶ γὰρ αἱ μεταπράσεις ἑκούσιοί τινες συμπτώσεις εἰσί, καταβαλλόντων καὶ ἀνοικοδομούντων πρὸς τὰς ἐπι θυμίας ἕτερα ἐξ ἑτέρων. Πρὸς ταῦτ´ οὖν τό τε τῶν μετάλλων πλῆθος καὶ ὕλη καὶ οἱ κατακομίζοντες ποτα μοὶ θαυμαστὴν παρέχουσι τὴν ὑποχορηγίαν, πρῶτος μὲν Ἀνίων ἐξ Ἄλβας ῥέων τῆς πρὸς Μαρσοῖς Λατίνης πόλεως διὰ τοῦ ὑπ´ αὐτῇ πεδίου μέχρι τῆς πρὸς τὸν Τίβεριν συμβολῆς, ἔπειθ´ Νὰρκαὶ Τενέας οἱ διὰ τῆς Ὀμβρικῆς εἰς τὸν αὐτὸν καταφερόμενοι ποταμὸν τὸν Τίβεριν, διὰ δὲ Τυρρηνίας καὶ τῆς Κλουσίνης Κλάνις. Ἐπεμελήθη μὲν οὖν Σεβαστὸς Καῖσαρ τῶν τοιούτων ἐλαττωμάτων τῆς πόλεως, πρὸς μὲν τὰς ἐμπρήσεις συντάξας στρατιωτικὸν ἐκ τῶν ἀπελευθεριω τῶν τὸ βοηθῆσον, πρὸς δὲ τὰς συμπτώσεις τὰ ὕψη τῶν καινῶν οἰκοδομημάτων καθελών, καὶ κωλύσας ἐξαίρειν ποδῶν ἑβδομήκοντα τὸ πρὸς ταῖς ὁδοῖς ταῖς δημοσίαις. Ἀλλ´ ὅμως ἐπέλειπεν ἂν ἐπανόρθωσις, εἰ μὴ τὰ μέταλλα καὶ ὕλη καὶ τὸ τῆς πορθμείας εὐμε ταχείριστον ἀντεῖχε. [5,3,7] Dans l'intérieur du pays, la première ville qui se présente au-dessus d'Osties, la seule aussi qui soit située sur le Tibre, est la ville de Rome. Nous avons déjà dit que l'emplacement de Rome n'avait pas été choisi, qu'il avait été bien plutôt imposé par la nécessité; ajoutons que tous ceux qui dans la suite agrandirent la ville ne furent pas libres davantage de choisir pour ces nouveaux quartiers les meilleurs emplacements, et qu'ils durent subir les exigences du plan primitif. Ainsi la première enceinte comprenait, avec le Capitole et le Palatin, le Quirinal, colline si facilement accessible du dehors que Titus Tatius s'en empara d'emblée, quand il marcha sur Rome pour venger le rapt des Sabines; à son tour, Ancus Marcius y réunit le Coelius et l'Aventin avec la plaine intermédiaire, bien que eus collines fussent aussi complétement isolées de celles qui faisaient déjà partie de la ville qu'elles l'étaient l'une de l'autre. Mais ce qui rendait cette annexion nécessaire, c'est qu'on ne pouvait raisonnablement laisser en dehors de l'enceinte et à la disposition du premier ennemi qui voudrait s'y retrancher des hauteurs si fortes par elles-mêmes. Seulement l'enceinte nouvelle n'était point continue, Ancus Marcius n'avait pu la prolonger jusqu'au mont Quirinal, ce qui l'eût complétée. Servius reconnut apparemment l'inconvénient de cette lacune, car il acheva de clore la ville en y ajoutant encore l'Esquilin et le Viminal; et, comme ces deux collines sont aussi trop facilement accessibles du dehors, on creusa à leur pied un fossé profond, toute la terre extraite fut rejetée du côté de la ville et forma au-dessus du rebord intérieur du fossé une terrasse longue de six stades, puis, sur cette base on éleva une muraille allant de la porte Colline, à la porte Esquiline avec des tours de distance en distance et une troisième porte s'ouvrant juste au milieu de cet intervalle et qui fut appelée porte Viminale à cause du voisinage de la colline de ce nom. Ce sont là toutes les fortifications de la ville et il faut convenir qu'elles auraient grand besoin elles-mêmes d'être fortifiées. Mais les fondateurs, j'ai idée, auront calculé que, dans leur intérêt, comme dans l'intérêt des générations à venir, il fallait que Rome dût son salut et sa prospérité plutôt aux armes et au courage de ses habitants qu'à la force de ses remparts, jugeant avec raison que ce ne sont pas les remparts qui protégent les hommes, mais bien les hommes qui protégent les remparts. Dans le principe, il est vrai, alors qu'ils voyaient aux mains d'autrui les spacieuses et fertiles campagnes qui entouraient leur ville (leur ville d'ailleurs si exposée, si peu susceptible de défense), les Romains purent croire que l'emplacement qui leur était échu serait un obstacle éternel à leur prospérité ; mais, quand leur courage et leurs travaux les eurent rendus maîtres de tout le pays environnant, ils virent affluer chez eux , et avec une abondance inconnue à la ville la plus heureusement située, tout ce qui fait la richesse et le bien-être d'une cité. Cette affluence de toutes choses est ce qui permet à Rome aujourd'hui encore, tout agrandie qu'elle est, de suffire à l'alimentation de ses habitants ainsi qu'aux fournitures (le bois et de pierres que réclament incessamment tant de constructions neuves auxquelles donnent lieu les écroulements, les incendies et les ventes; oui, les ventes, car on peut dire que ces aliénations d'immeubles qui, elles aussi, se reproduisent incessamment, équivalent à des destructions volontaires, tout nouvel acquéreur se hâtant de démolir pour rebâtir ensuite à sa guise. Au reste, pour subvenir aux besoins de cette nature, Rome trouve de merveilleuses ressources dans la proximité d'un grand nombre de carrières et de forêts et dans la facilité que présentent pour le transport des matériaux tant de cours d'eau navigables, l'Anio d'abord, qui descend des environs de la ville d'Albe, {Alba Fucensis,} c'est-à-dire des confins du Latium et du pays des Marses, et qui, après avoir traversé toute la plaine au-dessous de cette ville, vient se réunir au Tibre ; puis le Nar, le Ténéas, qui traversent toute l'Ombrie pour se jeter dans le même fleuve, et enfin le Clanis, {autre affluent du Tibre,} qui arrose de même la Tyrrhénie, mais particulièrement le canton de Clusium. L'empereur César Auguste a bien cherché dans l'intérêt de la ville à porter remède aux graves inconvénients dont nous venons de parler : il a, par exemple, peur diminuer les ravages des incendies, organisé militairement une compagnie d'affranchis chargée de porter les secours nécessaires en pareil cas; il a aussi, pour prévenir l'écroulement trop fréquent des maisons, réduit l'élévation réglementaire des nouveaux édifices et défendu qu'à l'avenir les maisons bâties sur la voie publique eussent plus de 70 pieds de hauteur. Mais, malgré cette double mesure, on eût encore manqué à Rome de moyens suffisants pour réparer les dommages causés par ces accidents, si l'on n'avait eu cette précieuse ressource de pouvoir tirer des carrières et des forêts voisines d'inépuisables matériaux, avec la faculté si commode d'user pour leur transport de la voie des fleuves.


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Dernière mise à jour : 22/12/2005