HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Strabon, Geographica, livre V

Chapitre 3

  par. 6

[5,3,6] Μετὰ δὲ Ἄντιον τὸ Κιρκαῖον ἐστὶν ἐν διακοσίοις καὶ ἐνενήκοντα σταδίοις ὄρος, νησίζον θαλάττῃ τε καὶ ἕλεσι· φασὶ δὲ καὶ πολύρριζον εἶναι, τάχα τῷ μύθῳ τῷ περὶ τῆς Κίρκης συνοικειοῦντες. Ἔχει δὲ πολίχνιον καὶ Κίρκης ἱερὸν καὶ Ἀθηνᾶς βωμόν, δείκνυσθαι δὲ καὶ φιάλην τινά φασιν Ὀδυσσέως. Μεταξὺ δὲ τε Στόρας ποταμὸς καὶ ἐπ´ αὐτῷ ὕφορμος. Ἔπειτα προσεχὴς αἰγιαλὸς λιβί, πρὸς αὐτῷ μόνον τῷ Κιρκαίῳ λιμένιον ἔχων. Ὑπέρκειται δ´ ἐν τῇ μεσογαίᾳ τὸ Πωμεντῖνον πεδίον· τὴν δὲ συνεχῆ ταύτῃ πρότερον Αὔσονες ᾤκουν, οἵπερ καὶ τὴν Καμπανίαν εἶχον. Μετὰ δὲ τούτους Ὄσκοι· καὶ τούτοις δὲ μετῆν τῆς Καμπανίας, νῦν δ´ ἅπαντα Λατίνων ἐστὶ μέχρι Σινοέσσης, ὡς εἶπον. Ἴδιον δέ τι τοῖς Ὄσκοις καὶ τῷ τῶν Αὐσόνων ἔθνει συμβέβηκε· τῶν μὲν γὰρ Ὄσκων ἐκλελοιπότων διάλεκτος μένει παρὰ τοῖς Ῥωμαίοις, ὥστε καὶ ποιήματα σκηνοβατεῖσθαι κατά τινα ἀγῶνα πάτριον καὶ μιμολογεῖσθαι· τῶν δ´ Αὐσόνων οὐδ´ ἅπαξ οἰκησάντων ἐπὶ τῇ Σικελικῇ θαλάττῃ, τὸ πέλαγος ὅμως Αὐσόνιον καλεῖται. Ἑξῆς δ´ ἐν ἑκατὸν σταδίοις τῷ Κιρκαίῳ Ταρρακῖνα ἐστί, Τραχίνη καλουμένη πρότερον ἀπὸ τοῦ συμβεβηκότος. Πρόκειται δὲ αὐτῆς μέγα ἕλος ποιοῦσι δύο ποταμοί· καλεῖται δ´ μείζων Οὔφης. Ἐνταῦθα δὲ συνάπτει τῇ θαλάττῃ πρῶτον Ἀππία ὁδός, ἐστρωμένημὲν ἀπὸ τῆς Ῥώμης μέχρι Βρεντεσίου, πλεῖστον δ´ ὁδευομένη, τῶν δ´ ἐπὶ θαλάττῃ πόλεων τούτων ἐφαπτομένη μόνον, τῆς τε Ταρρακίνης καὶ τῶν ἐφεξῆς Φορμιῶν τε καὶ Μιντούρνης καὶ Σινοέσσης, καὶ τῶν ἐσχάτων Τάραντός τε καὶ Βρεντεσίου. Πλησίον δὲ τῆς Ταρρακίνης βαδίζοντι ἐπὶ τῆς Ῥώμης παραβέβληται τῇ ὁδῷ τῇ Ἀππίᾳ διῶρυξ ἐπὶ πολλοὺς τόπους πληρουμένη τοῖς ἑλείοις τε καὶ τοῖς ποταμίοις ὕδασι· πλεῖται δὲ μάλιστα μὲν νύκτωρ, ὥστ´ ἐμβάντας ἀφ´ ἑσπέρας ἐκβαίνειν πρωίας καὶ βαδίζειν τὸ λοιπὸν τῇ ὁδῷ, ἀλλὰ καὶ μεθ´ ἡμέραν· ῥυμουλκεῖ δ´ ἡμιόνιον. Ἑξῆς δὲ Φορμίαι Λακωνικὸν κτίσμα ἐστίν, Ὁρμίαι λεγόμενον πρότερον διὰ τὸ εὔορμον. Καὶ τὸν μεταξὺ δὲ κόλπον ἐκεῖ νοι Καιάταν ὠνόμασαν· τὰ γὰρ κοῖλα πάντα καιέτας οἱ Λάκωνες προσαγορεύουσιν· ἔνιοι δ´ ἐπώνυμον τῆς Αἰνείου τροφοῦ τὸν κόλπον φασίν. Ἔχει δὲ μῆκος σταδίων ἑκατὸν ἀρξάμενος ἀπὸ Ταρρακίνης μέχρι τῆς ἄκρας τῆς ὁμωνύμου· ἀνέωγέ τ´ ἐνταῦθα σπήλαια ὑπερμεγέθη, κατοικίας μεγάλας καὶ πολυτελεῖς δε δεγμένα· ἐντεῦθεν δ´ ἐπὶ τὰς Φορμίας τετταράκοντα. Ταύτης δ´ ἀνὰ μέσον εἰσὶ καὶ Σινοέσσης αἱ Μιντοῦρναι, σταδίους ἑκατέρας διέχουσαι περὶ ὀγδοήκοντα. Διαρρεῖ δὲ Λεῖρις ποταμός, Κλάνις δ´ ἐκαλεῖτο πρότερον· φέρεται δ´ ἄνωθεν ἐκ τῶν Ἀπεννίνων ὀρῶν καὶ τῆς Ὀυηστίνης παρὰ Φρεγέλλας κώμην (πρότερον δ´ ἦν πόλις ἔνδοξος), ἐκπίπτει δ´ εἰς ἄλσος ἱερὸν τιμώμενον περιττῶς ὑπὸ τῶν ἐν Μιντούρναις ὑποκείμενον τῇ πόλει. Τῶν δὲ σπηλαίων ἐν ὄψει μάλιστα πρόκεινται δύο νῆσοι πελάγιαι, Πανδατερία τε καὶ Ποντία, μικραὶ μὲν οἰκούμεναι δὲ καλῶς, οὐ πολὺ ἀπ´ ἀλλήλων διέχουσαι, τῆς ἠπείρου δὲ πεντήκοντα ἐπὶ τοῖς διακοσίοις. Ἔχεται δὲ τοῦ Καιάτου κόλπου τὸ Καίκουβον, τούτου δὲ Φοῦνδοι, πόλις ἐν τῇ ὁδῷ τῇ Ἀππίᾳ κειμένη. Πάντες δ´ εἰσὶν οἱ τόποι οὗτοι σφόδρα εὔοινοι· δὲ Καίκουβος καὶ Φουνδανὸς καὶ Σητῖνος τῶν διωνομασμένων εἰσί, καθάπερ Φάλερνος καὶ Ἀλβανὸς καὶ Στατανός. δὲ Σινόεσσα ἐν κόλπῳ ἵδρυται, ἀφ´ οὗ καὶ τοὔνομα· σίνος γὰρ κόλπος· πλησίον ἐστὶ δ´ αὐτῆς θερμὰ λουτρὰ κάλλιστα, ποιοῦντα πρὸς νόσους ἐνίας. Αὗται μὲν αἱ ἐπὶ θαλάττῃ τῶν Λατίνων πόλεις. [5,3,6] Après Antium, 190 stades pins loin, on rencontre le Circæum ou mont Circæen, qui, placé comme il est entre la mer et les marais, offre, dit-on, l'aspect d'une île. On ajoute (mais n'est-ce pas alors pour mieux approprier l'état des lieux à la fable de Circé?), on ajoute que les flancs de cette montagne sont couverts d'herbes et de plantes de toute espèce. Il y a d'ailleurs dans la petite ville {de Circæum} un temple dédié à Circé, ainsi qu'un autel de Minerve; on y montre même, à ce qu'on assure, certaine coupe ayant appartenu jadis à Ulysse. Dans l'intervalle d'Antium au mont Circæen les points remarquables sont l'embouchure du fleuve Storas, et, tout à côté, une petite rade où les vaisseaux peuvent mouiller en sûreté. Puis vient une plage exposée au plein Africus qui n'offre pas d'autre refuge qu'un très petit hâvre au pied même du Circæum : juste au-dessus de cette plage s'étend la plaine Pomentine. Le reste de la côte jusqu'à la ville de Sinuessa, qui, avons-nous dit, appartient encore au Latium, était occupé dans le principe par les Ausones, alors maitres de la Campanie, et, au delà des Ausones, par les Osques, qui de leur côté possédaient une partie du territoire campanien. Il est arrivé à ces deux peuples quelque chose d'étrange; la langue des Osques a survécu au peuple qui la parlait et s'est conservée chez les Romains, si bien qu'aujourd'hui encore à Rome, dans certains jeux, dans certaines fêtes nationales, on représente sur la scène des comédies et des mimes en langue osque; d'autre part, on donne le nom de mer Ausonienne à la mer de Sicile, bien que les Ausones n'en aient à aucune époque habité les rivages. A 100 stades de distance du mont Circaeen, en continuant à suivre la côte on atteint Tarracine, ou, comme on l'appelait anciennement eu égard à la nature de son emplacement, Trachiné : en avant de la ville s'étend un vaste marais formé par deux cours d'eau, dont le plus grand se nomme l'Ufens. La voie Appienne, qui va de Rome à Brentesium, et qui, de toutes les grandes voies d'Italie, est la plus fréquentée, commence à partir de ce marais à longer la mer, puis touche à Tarracine et successivement à Formies, à Minturnes et à Sinuessa. Ce sont là, du reste, avec Tarente et Brentesium à l'extrémité de son parcours, les seules villes maritimes où elle passe. Dans le voisinage de Tarracine, mais en deçà de la ville, du côté de Rome, la voie Appienne est bordée par un canal qu'alimentent les eaux du marais et des fleuves et qui dessert comme voie de communication bon nombre de localités. C'est surtout la nuit qu'on navigue sur ce canal; on s'y embarque le soir, et, le lendemain, de grand matin, on le quitte pour reprendre la voie de terre. On y navigue pourtant aussi de jour. Ce sont des mules qui tirent les bateaux. La ville de Formies, qui succède à Tarracine est une colonie des Lacédémoniens, qui l'avaient appelée primitivement Hormies à cause de l'excellent port dont la nature l'a pourvue. Il est évident aussi que le nom de Caeatas donné au golfe compris entre Tarracine et Formies l'a été par les Lacédémoniens, car le mot "caeetae", dans le dialecte lacédémonien, désigne toute espèce de creux ou d'enfoncement. Quelques auteurs pourtant prétendent que c'est de la nourrice d'Énée que ce golfe a emprunté son nom. La longueur dudit golfe depuis Tarracine, où il commence, jusqu'au promontoire appelé aussi le Caeatas, est de 100 stades. Sur ce point du littoral s'ouvrent d'immenses grottes dans lesquelles on a pratiqué de grandes et somptueuses habitations. De là maintenant à Formies on compte 80 stades. Puis, à mi-chemin entre Formies et Sinuessa, à 40 stades environ de l'une et de l'autre, est Minturnes, que traverse le Liris. Ce fleuve, connu anciennement sous le nom de Clanis, descend du pays des Vestins où il prend sa source très haut dans l'Apennin, il passe ensuite près de Frégelles, cité naguère illustre, mais réduite aujourd'hui à l'état de bourgade, et vient déboucher dans un bois sacré, situé au-dessous de Minturnes, et qui se trouve être pour les habitants de cette ville un objet de profonde vénération. Juste en face des grottes du Caeatas, en pleine mer, sont les deux îles de Pandataria et de Pontia, îles, qui, bien que peu étendues, sont remplies d'habitations charmantes : ces deux îles, assez voisines l'une de l'autre, sont à 250 stades du continent. Cécube touche au golfe Caeatas, et la ville de Fundi, où passe la voie Appienne, touche à Cécube. Tout ce canton abonde en excellents vignobles : le terroir de Cécube, notamment, et ceux de Fundi et de Setia comptent parmi les crus les plus renommés de l'Italie et prennent rang à côté du Falerne, de l'Albain et du Satanien. La ville de Sinuessa, qui s'offre à nous plus loin, s'élève au fond d'un autre golfe et tire son nom évidemment de cette circonstance, car sinus en Iatin équivaut à g-kolpos et signifie un golfe. Il y a dans son voisinage un très bel établissement de bains dont les eaux, naturellement chaudes, sont souveraines contre certaines maladies. - Telles sont les villes maritimes du Latium.


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Dernière mise à jour : 22/12/2005