| [5,2,5] Τῆς δὲ Τυρρηνίας μῆκος μὲν τὸ μέγιστον εἶναί φασι τὴν παραλίαν ἀπὸ 
Λούνης μέχρι Ὠστίων δισχιλίων που καὶ πεντακοσίων σταδίων, πλάτος δὲ τοῦ 
ἡμίσους ἔλαττον τὸ πρὸς τοῖς ὄρεσιν. Εἰς μὲν οὖν Πί σας ἀπὸ Λούνης πλείους 
τῶν τετρακοσίων σταδίων εἰσίν, ἐντεῦθεν δ´ εἰς Ὀυολατέρρας διακόσιοι 
ὀγδοήκοντα, πάλιν δ´ ἐνθένδε εἰς Ποπλώνιον διακόσιοι ἑβδομήκοντα, ἐκ δὲ 
Ποπλωνίου εἰς Κόσαν ἐγγὺς ὀκτακόσιοι, οἱ δὲ ἑξακόσιοι φασί. Πολύβιος δ´ οὐκ 
{εὖ} εἶναὶ τοὺς πάντας χιλίους τριακοσίους τριάκοντα λέγει. Τούτων δ´ ἡ μὲν  
Λοῦνα πόλις ἐστὶ καὶ λιμήν, καλοῦσι δ´ οἱ Ἕλληνες Σελήνης λιμένα καὶ πόλιν. 
Ἡ μὲν οὖν πόλις οὐ μεγάλη, ὁ δὲ λιμὴν μέγιστός τε καὶ κάλλιστος, ἐν αὑτῷ 
περιέχων πλείους λιμένας ἀγχιβαθεῖς πάντας, οἷον ἂν γένοιτο ὁρμητήριον 
θαλαττοκρατησάντων ἀνθρώπων τοσαύτης μὲν θαλάττης τοσοῦτον δὲ 
χρόνον. Περι κλείεται δ´ ὁ λιμὴν ὄρεσιν ὑψηλοῖς, ἀφ´ ὧν τὰ πελάγη 
κατοπτεύεται καὶ ἡ Σαρδὼ καὶ τῆς ᾐόνος ἑκατέρωθεν πολὺ μέρος. Μέταλλα δὲ 
λίθου λευκοῦ τε καὶ ποικίλου γλαυκίζοντος τοσαῦτά τ´ ἐστὶ καὶ τηλικαῦτα, 
μονολίθους ἐκδιδόντα πλάκας καὶ στύλους, ὥστε τὰ πλεῖστα τῶν ἐκπρεπῶν 
ἔργων τῶν ἐν τῇ Ῥώμῃ καὶ ταῖς ἄλλαις πόλεσιν ἐντεῦθεν ἔχειν τὴν χορηγίαν· 
καὶ γὰρ εὐεξάγωγός ἐστιν ἡ λίθος, τῶν μετάλλων ὑπερκειμένων τῆς θαλάττης 
πλησίον, ἐκ δὲ τῆς θαλάττης διαδεχομένου τοῦ Τιβέριος τὴν κομιδήν· καὶ τὴν 
ξυλείαν τὴν εἰς τὰς οἰκοδομὰς σελμάτων εὐθυτάτων καὶ εὐμηκεστάτων ἡ 
Τυρρηνία χορηγεῖ τὴν πλείστην, τῷ ποταμῷ κατάγουσα ἐκ τῶν ὀρῶν εὐθύς.  
Μεταξὺ δὲ Λούνης καὶ Πίσης ὁ Μάκρας ἐστὶ + χωρίον, ᾧ πέρατι τῆς Τυρρηνίας 
καὶ τῆς Λιγυστικῆς κέχρηνται τῶν συγγραφέων πολλοί. Ἡ δὲ Πῖσα κτίσμα μέν 
ἐστι τῶν ἐν Πελοποννήσῳ Πισατῶν, οἳ μετὰ Νέστορος ἐπὶ Ἴλιον 
στρατεύσαντες κατὰ τὸν ἀνάπλουν ἐπλανήθησαν, οἱ μὲν εἰς τὸ Μεταπόντιον 
οἱ δ´ εἰς τὴν Πισᾶτιν, ἅπαντες Πύλιοι καλούμενοι. Δυεῖν δὲ ποταμῶν κεῖται 
μεταξὺ κατ´ αὐτὴν τὴν συμβολήν, Ἄρνου τε καὶ Αὔσαρος, ὧν ὁ μὲν ἐξ 
Ἀρρητίου φέρεται πολύς, οὐχὶ πᾶς, ἀλλὰ τριχῆ σχισθείς, ὁ δ´ ἐκ τῶν Ἀπεννίνων 
ὀρῶν· συμπεσόντες δ´ εἰς ἓν ῥεῖθρον μετεωρίζουσιν ἀλλήλους ταῖς ἀντι κοπαῖς 
ἐπὶ τοσοῦτον ὥστε τοὺς ἐπὶ τῶν ᾐόνων ἑστῶτας ἀμφοτέρων μηδέτερον ὑπὸ 
θατέρου καθορᾶσθαι, ὥστ´ ἀνάγκη δυσανάπλωτα ἐκ θαλάττης εἶναι· στάδιοι 
δ´ εἰσὶ τοῦ ἀνάπλου περὶ εἴκοσι. Μυθεύουσι δ´, ὅτε πρῶτον ἐκ τῶν ὀρῶν οἱ 
ποταμοὶ κατεφέροντο οὗτοι, κωλυομένους ὑπὸ τῶν ἐπιχωρίων μὴ συμπεσόντες 
εἰς ἓν κατακλύζοιεν τὴν χώραν, ὑποσχέσθαι μὴ κατακλύσειν, καὶ φυλάξαι τὴν 
πίστιν. Δοκεῖ δ´ ἡ πόλις εὐτυχῆσαί ποτε, καὶ νῦν οὐκ ἀδοξεῖ διά τε εὐκαρπίαν 
καὶ τὰ λιθουργεῖα καὶ τὴν ὕλην τὴν ναυπηγήσιμον, ᾗ τὸ μὲν παλαιὸν ἐχρῶντο 
πρὸς τοὺς κατὰ θάλατταν κινδύνους· καὶ γὰρ μαχιμώτεροι Τυρρηνῶν ὑπῆρξαν, 
καὶ παρώξυναν αὐτοὺς οἱ Λίγυες πονηροὶ γείτονες παρὰ πλευρὰν ὄντες· νῦν δὲ 
τὸ πλέον εἰς τὰς οἰκοδομὰς ἀναλίσκεται τὰς ἐν Ῥώμῃ, κἀν ταῖς ἐπαύλεσι 
βασίλεια κατα σκευαζομένων Περσικά.
 | [5,2,5] La plus grande longueur de la Tyrrhénie, mesurée d'après l'étendue de 
la côte entre Luna et Osties, est, dit-on, de 2500 stades ou peu s'en faut ; 
quant à la largeur, qui se prend suivant la direction des montagnes, elle 
n'atteint pas à moitié de la longueur. On compte en effet depuis Luna 
jusqu'à Pise plus de 400 stades; de Pise à Volaterræ 280 stades; 270 
stades de Volaterræ à Poplonium, et de Poplonium à Cossa près de 800 
stades ou tout au moins 600, comme le marquent certains auteurs; mais 
Polybe assurément se trompe quand il ne compte en tout {jusqu'à Cossa} 
que 1330 stades. {Enfin de Cossa à Osties la distance est de 740 
stades}. - Des noms de lieux, que nous venons de citer, celui de Luna 
désigne à la fois une ville et un port : les Grecs distinguent également le 
port et la ville de Séléné. La ville proprement dite n'est pas grande ; en 
revanche, le port est très spacieux et très beau, il renferme même dans 
son enceinte plusieurs bassins distincts, ayant tous une grande profondeur 
d'eau jusqu'auprès des bords, et répond tout à fait à l'idée qu'on pouvait se 
faire du port militaire d'une nation ayant dominé si longtemps et si loin sur 
les mers. Il est entouré d'une ceinture de hautes montagnes, du sommet 
desquelles on découvre devant soi la pleine mer et l'île de Sardaigne en 
même temps qu'à droite et à gauche s'aperçoit une très longue étendue de 
côtes. Dans les mêmes montagnes se trouvent ces fameuses carrières, 
d'où l'on extrait en si grande quanthé et en blocs si énormes, en dalles, en 
tables, en colonnes d'un seul morceau, ces beaux marbres blancs ou 
veinés et à teinte verdâtre qui vont ensuite servir à la décoration des 
somptueux édifices de Rome et des autres villes de l'Italie. Le transport 
des marbres, en effet, n'offre aucune difficulté sérieuse vu la proximité où 
se trouvent de la mer les montagne, qui contiennent ces carrières et la 
possibilité d'achever parle Tibre le trajet commencé par mer. C'est encore 
la Tyrrhénie qui, de toutes les parties de l'Italie, fournit la plus grande 
quantité de bois de construction et les poutres les plus droites et les plus 
longues et elle a l'avantage de pouvoir, par le grand fleuve qui l'arrose, 
faire descendre ces bois directement des montagnes à la mer. {Dans le 
voisinage des montagnes de Luna est une autre ville, connue sous le nom 
de Luca}.
Entre Luna et Pise, coule le Macrès, dont beaucoup d'auteurs font 
la limite commune de la Tyrrhénie et de la Ligystique. Quant à Pise, elle 
passe pour un ancien établissement de ces Pisatæ du Péloponnèse, qui, 
en revenant de Troie, où ils avaient accompagné Nestor, furent jetés, 
dit-on, hors de leur route, les uns, vers Metapontium, les autres précisément 
sur cette côte de Pisatide. La vili est située entre deux fleuves, l'Arnus et 
l'Ausar, juste à leur confluent : le premier de ces fleuves vient 
d'Arretium ave un volume d'eau encore considérable, bien que fort 
diminué, pour s'être, dans le trajet, divisé en trois branches l'autre descend 
directement de l'Apennin. A leur confluent, et par l'effet du choc de leurs 
eaux, les deux fleuves s'élèvent à une telle hauteur qu'ils empêchent 
absolument de se voir d'une rive à l'autre et opposent par là 
nécessairement de très grands obstacles à ce qu'un vaisseau venant de la 
mer puisse remonter les vingt stades qui séparent Pise de la côte. Suivant 
une fable qui a cours dans le pays, la première fois que les deux fleuves 
descendirent des montagnes, les populations leur barrèrent le passage, 
dans la crainte qu'en unissant leurs eaux ils n'inondassent leurs terres, et 
les fleuves durent s'engager par serment à ne jamais déborder, ce que du 
reste ils observèrent scrupuleusement. La ville de Pise paraît avoir été 
autrefois très florissante ; aujourd'hui même, elle jouit d'un certain renom 
grâce à la fertilité de son territoire, à la richesse de ses carrières et à 
l'abondance de ses bois particulièrement propres aux constructions 
navales. Naguère elle utilisait ces bois de la sorte et les utilisait pour 
elle-même, ayant à se défendre des dangers qui la menaçaient du côté de la 
mer : les Ligyens, plus belliqueux que les Tyrrhéniens, étaient en effet pour 
eux de méchants voisins, pis que cela, des ennemis attachés à leur flanc 
et qui se plaisaient à les harceler sans cesse. Mais aujourd'hui que les 
Romains se bâtissent jusque dans leurs villas des palais aussi somptueux 
que ceux des anciens rois de Perse, ce sont les constructions de Rome 
qui absorbent la plus grande partie de ces bois précieux. 
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