[4,6,5] 5. Μετὰ δὲ Ὀυοκοντίους Ἰκόνιοι καὶ Τρικόριοι καὶ μετ' αὐτοὺς Μέδουλλοι,
οἵπερ τὰς ὑψηλοτάτας ἔχουσι κορυφάς· τὸ γοῦν ὀρθιώτατον αὐτῶν ὕψος
σταδίων ἑκατὸν ἔχειν φασὶ τὴν ἀνάβασιν, κἀνθένδε πάλιν τὴν ἐπὶ τοὺς ὅρους
τοὺς τῆς Ἰταλίας κατάβασιν. Ἄνω δ' ἔν τισι κοίλοις χωρίοις λίμνη τε
συνίσταται μεγάλη καὶ πηγαὶ δύο οὐ πολὺ ἄπωθεν ἀλλήλων, ὧν ἐκ μὲν τῆς
ἑτέρας εἶσιν ὁ Δρουεντίας ποταμὸς χαραδρώδης, ὃς ἐπὶ τὸν Ῥοδανὸν
καταράττει, καὶ ὁ Δουρίας εἰς τἀναντία· τῷ γὰρ Πάδῳ συμμίσγει, κατενεχθεὶς
διὰ Σαλασσῶν εἰς τὴν ἐντὸς τῶν Ἄλπεων Κελτικήν· ἐκ δὲ τῆς ἑτέρας πολὺ
ταπεινότερος τούτων τῶν χωρίων ἀναδίδωσιν αὐτὸς ὁ Πάδος, πολύς τε καὶ
ὀξύς, προϊὼν δὲ γίνεται μείζων καὶ πραότερος· ἐκ πολλῶν γὰρ λαμβάνει τὴν
αὔξησιν ἐν τοῖς πεδίοις ἤδη γενόμενος καὶ πλατύνεται· τῇ οὖν διαχύσει
περισπᾷ καὶ ἀμβλύνει τὸν ῥοῦν· εἰς δὲ τὴν Ἀδριατικὴν θάλατταν ἐκπίπτει,
μέγιστος γενόμενος τῶν κατὰ τὴν Εὐρώπην ποταμῶν πλὴν τοῦ Ἴστρου.
Ὑπέρκεινται δ' οἱ Μέδουλλοι μάλιστα τῆς συμβολῆς τοῦ Ἴσαρος πρὸς τὸν Ῥοδανόν.
| [4,6,5] 5. Les peuples qui viennent après les Vocontiens sont les Iconiens,
les Tricoriens, et plus loin, sur les dernières cimes des Alpes, les
Médulles. Ces dernières cimes s'élèvent tout à fait à pic : on compte
100 stades pour y monter, et autant pour redescendre de l'autre côté
jusqu'à la frontière d'Italie. Une fois en haut l'on découvre, au fond de
certaines dépressions de la montagne, d'abord un grand lac, puis deux
sources assez rapprochées, de l'une desquelles s'échappent le
Druentias, véritable torrent qui se précipite dans le Rhône, et, à
l'opposite du Druentias, le Durias : {je dis à l'opposite}, car cette rivière
va s'unir au Padus et traverse là tout le territoire des Salasses pour entrer,
ensuite dans la Gaule Cisalpine. De l'autre source, mais bien au dessous des
lieux que nous venons d'indiquer, jaillit le Padus même : fort et rapide à sa
naissance ce fleuve à mesure qu'il avance, prend, avec plus de
volume, une allure plus douce; car à peine est-il entré dans les plaines
que de nombreux affluents viennent, en le grossissant, élargir ses
rives, et, naturellement, cette diffusion de ses eaux dissémine et
amortit la force de son courant. Devenu ainsi le plus grand des fleuves
de l'Europe après l'Ister, il débouche dans la mer Adriatique. Pour en
revenir aux Médulles, c'est juste au-dessus du confluent de l'Isar et du
Rhône qu'ils se trouvent placés.
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