HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Strabon, Geographica, livre IV

Chapitre 6

  par. 3

[4,6,3] 3. δὲ τοῦ Μονοίκου λιμὴν ὅρμος ἐστὶν οὐ μεγάλαις οὐδὲ πολλαῖς ναυσίν, ἔχων ἱερὸν Ἡρακλέους Μονοίκου καλουμένου· ἔοικε δὲ ἀπὸ τοῦ ὀνόματος καὶ μέχρι δεῦρο διατείνειν Μασσαλιωτικὸς παράπλους· διέχει δ' Ἀντιπόλεως μικρῷ πλείους διακοσίους σταδίους. Τοὐντεῦθεν δ' ἤδη μέχρι Μασσαλίας καὶ μικρὸν προσωτέρω τὸ τῶν Σαλύων ἔθνος οἰκεῖ τὰς Ἄλπεις τὰς ὑπερκειμένας καί τινα τῆς αὐτῆς παραλίας ἀναμὶξ τοῖς Ἕλλησι. Καλοῦσι δὲ τοὺς Σάλυας οἱ μὲν παλαιοὶ τῶν Ἑλλήνων Λίγυας καὶ τὴν χώραν, ἣν ἔχουσιν οἱ Μασσαλιῶται, Λιγυστικήν, οἱ δ' ὕστερον Κελτολίγυας ὀνομάζουσι, καὶ τὴν μέχρι + Λυουρίωνος καὶ τοῦ Ῥοδανοῦ πεδιάδα τούτοις προσνέμουσιν, ἀφ' ἧς οὐ πεζὴν μόνον, ἀλλὰ καὶ ἱππικὴν ἔστελλον στρατιάν, εἰς δέκα μέρη διῃρημένοι. Πρώτους δ' ἐχειρώσαντο Ῥωμαῖοι τούτους τῶν ὑπεραλπείων Κελτῶν, πολὺν χρόνον πολεμήσαντες καὶ τούτοις καὶ τοῖς Λίγυσιν, ἀποκεκλεικόσι τὰς εἰς τὴν Ἰβηρίαν παρόδους τὰς διὰ τῆς παραλίας. Καὶ γὰρ καὶ κατὰ γῆν καὶ κατὰ θάλατταν ἐλῄζοντο καὶ τοσοῦτον ἴσχυον, ὥστε μόλις στρατοπέδοις μεγάλοις πορευτὴν εἶναι τὴν ὁδόν. Ὀγδοηκοστὸν δ' ἔτος πολεμοῦντες διεπράξαντο μόλις, ὥστ' ἐπὶ δώδεκα σταδίους τὸ πλάτος ἀνεῖσθαι τὴν ὁδὸν τοῖς ὁδεύουσι δημοσίᾳ. Μετὰ ταῦτα μέντοι κατέλυσαν ἅπαντας καὶ διέταξαν αὐτοὶ τὰς πολιτείας, ἐπιστήσαντες φόβον. [4,6,3] 3. Le port de Monoecus ne saurait contenir beaucoup de bâtiments ni des bâtiments d'un fort tonnage. Il s'y trouve un temple d'Hercule dit Monoecus : d'où l'on peut inférer que le littoral Massaliotique s'étendait naguère jusque-là. La distance jusqu'à Antipolis est d'un peu plus de 200 stades. D'Antipolis, maintenant, à Massalia, voire même un peu au delà, les Alpes qui bordent la côte sont habitées par les Salyens; la côte elle-même sur certains points nous offre des Salyens mêlés aux Grecs. Dans les anciens auteurs grecs les Salyens sont appelés Ligyens et le nom de Ligystique désigne tout le territoire dépendant de Massalia; les auteurs plus modernes nomment les Salyens Celtoligyens et leur attribuent tout le pays de plaine qui s'étend jusqu'à Luerion et au Rhône, ajoutant qu'ils tiraient de ce pays non seulement de l'infanterie, mais aussi beaucoup de cavalerie, et qu'ils l'avaient partagé en dix cantons. De tous les peuples de la Gaule Transalpine celui-ci fut le premier soumis par les Romains; toutefois, pour le réduire, les Romains avaient dû lui faire une longue guerre, en même temps qu'aux Ligyens {proprement dits} qui leur fermaient la route de l'Ibérie le long de la mer. Ces derniers en effet exerçaient leurs brigandages sur terre comme sur mer et disposaient de forces si considérables que ladite route était devenue presque impraticable même pour de grands corps d'armée. Ce ne fut qu'après quatre-vingts ans de guerre que les Romains obtinrent d'eux, et encore à grande peine, de laisser sur une largeur de 12 stades le long de la côte le passage libre au public. Mais ayant réussi depuis à réduire la nation tout entière ils lui ont imposé un tribut et se sont réservé à eux-mêmes l'administration du pays.


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Dernière mise à jour : 12/04/2006