[4,4,5] 5. Τῷ δ' ἁπλῷ καὶ θυμικῷ πολὺ τὸ ἀνόητον καὶ ἀλαζονικὸν πρόσεστι καὶ τὸ
φιλόκοσμον· χρυσοφοροῦσί τε γάρ, περὶ μὲν τοῖς τραχήλοις στρεπτὰ ἔχοντες,
περὶ δὲ τοῖς βραχίοσι καὶ τοῖς καρποῖς ψέλια, καὶ τὰς ἐσθῆτας βαπτὰς φοροῦσι
καὶ χρυσοπάστους οἱ ἐν ἀξιώματι. Ὑπὸ τῆς τοιαύτης δὲ κουφότητος ἀφόρητοι
μὲν νικῶντες, ἐκπλαγεῖς δ' ἡττηθέντες ὁρῶνται. Πρόσεστι δὲ τῇ ἀνοίᾳ καὶ τὸ
βάρβαρον καὶ τὸ ἔκφυλον, ὃ τοῖς προσβόρροις ἔθνεσι παρακολουθεῖ πλεῖστον,
τὸ ἀπὸ τῆς μάχης ἀπιόντας τὰς κεφαλὰς τῶν πολεμίων ἐξάπτειν ἐκ τῶν
αὐχένων τῶν ἵππων, κομίσαντας δὲ προσπατταλεύειν + τὴν θέαν τοῖς
προπυλαίοις. Φησὶ γοῦν Ποσειδώνιος αὐτὸς ἰδεῖν ταύτην τὴν θέαν πολλαχοῦ,
καὶ τὸ μὲν πρῶτον ἀηθίζεσθαι, μετὰ δὲ ταῦτα φέρειν πρᾴως διὰ τὴν
συνήθειαν. Τὰς δὲ τῶν ἐνδόξων κεφαλὰς κεδροῦντες ἐπεδείκνυον τοῖς ξένοις,
καὶ οὐδὲ πρὸς ἰσοστάσιον χρυσὸν ἀπολυτροῦν ἠξίουν. Καὶ τούτων δ' ἔπαυσαν
αὐτοὺς Ῥωμαῖοι, καὶ τῶν κατὰ τὰς θυσίας καὶ μαντείας ὑπεναντίων τοῖς παρ'
ἡμῖν νομίμοις. Ἄνθρωπον γὰρ κατεσπεισμένον παίσαντες εἰς νῶτον μαχαίρᾳ
ἐμαν τεύοντο ἐκ τοῦ σφαδασμοῦ. Ἔθυον δὲ οὐκ ἄνευ Δρυϊδῶν. Καὶ ἄλλα δὲ
ἀνθρωποθυσιῶν εἴδη λέγεται· καὶ γὰρ κατετόξευόν τινας καὶ ἀνεσταύρουν ἐν
τοῖς ἱεροῖς καὶ κατασκευάσαντες κολοσσὸν χόρτου καὶ ξύλων, ἐμβαλόντες εἰς
τοῦτον βοσκήματα καὶ θηρία παντοῖα καὶ ἀνθρώπους, ὡλοκαύτουν.
| [4,4,5] 5. A leur franchise, à leur fougue naturelle les Gaulois joignent une
grande légèreté et beaucoup de fanfaronnade, ainsi que la passion de
la parure, car ils se couvrent de bijoux d'or, portent des colliers d'or
autour du cou, des anneaux d'or autour des bras et des poignets, et
leurs chefs s'habillent d'étoffes teintes de couleurs éclatantes et
brochées d'or. Cette frivolité de caractère fait que la victoire rend les
Gaulois insupportables d'orgueil, tandis que la défaite les consterne.
Avec leurs habitudes de légèreté, ils ont cependant certaines
coutumes qui dénotent quelque chose de féroce et de sauvage dans
leur caractère, mais qui se retrouvent, il faut le dire, chez la plupart des
nations du Nord. Celle-ci est du nombre : au sortir du combat, ils
suspendent au cou de leurs chevaux les têtes des ennemis qu'ils ont
tués et les rapportent avec eux pour les clouer, comme autant de
trophées, aux portes de leurs maisons. Posidonius dit avoir été
souvent témoin de ce spectacle, il avait été long à s'y faire, toutefois
l'habitude avait fini par l'y rendre insensible. Les têtes des chefs ou
personnages illustres étaient conservées dans de l'huile de cèdre et ils
les montraient avec orgueil aux étrangers, refusant de les rendre
même quand on voulait les leur racheter au poids de l'or. Les Romains
réussirent pourtant à les faire renoncer à cette coutume barbare ainsi
qu'à maintes pratiques de leurs sacrificateurs et de leurs devins qui
répugnaient trop à nos mœurs : il était d'usage, par exemple, que le
malheureux désigné comme victime reçût un coup de sabre {à l'endroit
des fausses côtes,} puis l'on prédisait l'avenir d'après la nature de
ses convulsions {et cela en présence des Druides}, vu que jamais ils
n'offraient de sacrifices sans que des Druides y assistassent. On cite
encore chez eux d'autres formes de sacrifices humains : tantôt, par
exemple, la victime était tuée {lentement} à coups de flèches, tantôt ils
la crucifiaient dans leurs temples, ou bien ils construisaient un
mannequin colossal avec du bois et du foin, y faisaient entrer des
bestiaux et des animaux de toute sorte pêle-mêle avec des hommes,
puis y mettant le feu, consommaient l'holocauste.
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