| [4,3,2] 2. Αὐτὸ μὲν δὴ τὸ Λούγδουνον, ἐκτισμένον ὑπὸ λόφῳ κατὰ τὴν συμβολὴν τοῦ 
τε Ἄραρος τοῦ ποταμοῦ καὶ τοῦ Ῥοδανοῦ, κατέχουσι Ῥωμαῖοι. Εὐανδρεῖ δὲ 
μάλιστα τῶν ἄλλων πλὴν Νάρβωνος· καὶ γὰρ ἐμπορίῳ χρῶνται, καὶ τὸ 
νόμισμα χαράττουσιν ἐνταῦθα τό τε ἀργυροῦν καὶ τὸ χρυσοῦν οἱ τῶν 
Ῥωμαίων ἡγεμόνες. Τό τε ἱερὸν τὸ ἀναδειχθὲν ὑπὸ πάντων κοινῇ τῶν 
Γαλατῶν Καίσαρι τῷ Σεβαστῷ πρὸ ταύτης ἵδρυται τῆς πόλεως ἐπὶ τῇ συμβολῇ 
τῶν ποταμῶν· ἔστι δὲ βωμὸς ἀξιόλογος ἐπιγραφὴν ἔχων τῶν ἐθνῶν ἑξήκοντα 
τὸν ἀριθμὸν καὶ εἰκόνες τούτων ἑκάστου μία καὶ + ἄλλος μέγας. Προκάθηται 
δὲ τοῦ ἔθνους τοῦ Σεγοσιανῶν ἡ πόλις αὕτη, κειμένου μεταξὺ τοῦ Ῥοδανοῦ 
καὶ τοῦ Δούβιος· τὰ δ' ἑξῆς ἔθνη τὰ συντείνοντα πρὸς τὸν Ῥῆνον, τὰ μὲν ὑπὸ 
τοῦ Δούβιος ὁρίζεται, τὰ δ' ὑπὸ τοῦ Ἄραρος. Οὗτοι μὲν οὖν, ὡς εἴρηται 
πρότερον, ἀπὸ τῶν Ἄλπεων καὶ αὐτοὶ κατενεχθέντες ἔπειτ' εἰς ἓν ῥεῖθρον 
συμπεσόντες εἰς τὸν Ῥοδανὸν καταφέρονται· ἄλλος δ' ἐστίν, ὁμοίως ἐν ταῖς 
Ἄλπεσι τὰς πηγὰς ἔχων, Σηκοάνας ὄνομα (ῥέων). Ῥεῖ δ' εἰς τὸν ὠκεανόν, 
παράλληλος τῷ Ῥήνῳ, διὰ ἔθνους ὁμωνύμου, συνάπτοντος τῷ Ῥήνῳ τὰ πρὸς 
ἕω, τὰ δ' εἰς τἀναντία τῷ Ἄραρι, ὅθεν αἱ κάλλισται ταριχεῖαι τῶν ὑείων κρεῶν 
εἰς τὴν Ῥώμην κατακομίζονται. Μεταξὺ μὲν οὖν τοῦ Δούβιος καὶ τοῦ Ἄραρος 
οἰκεῖ τὸ τῶν Αἰδούων ἔθνος, πόλιν ἔχον Καβυλλῖνον ἐπὶ τῷ Ἄραρι καὶ 
φρούριον Βίβρακτα. Οἱ δὲ Αἴδουοι καὶ συγγενεῖς Ῥωμαίων ὠνομάζοντο καὶ 
πρῶτοι τῶν ταύτῃ προσῆλθον πρὸς τὴν φιλίαν καὶ συμμαχίαν. Πέραν δὲ τοῦ 
Ἄραρος οἰκοῦσιν οἱ Σηκοανοί, διάφοροι καὶ τοῖς Ῥωμαίοις ἐκ πολλοῦ 
γεγονότες καὶ τοῖς Αἰδούοις· ὅτι πρὸς Γερμανοὺς προσεχώρουν πολλάκις κατὰ 
τὰς ἐφόδους αὐτῶν τὰς ἐπὶ τὴν Ἰταλίαν, καὶ ἐπεδείκνυντό γε οὐ τὴν τυχοῦσαν 
δύναμιν, ἀλλὰ καὶ κοινωνοῦντες αὐτοῖς ἐποίουν μεγάλους, καὶ ἀφιστάμενοι 
μικρούς· πρὸς δὲ τοὺς Αἰδούους καὶ διὰ ταῦτα μέν, ἀλλ' ἐπέτεινε τὴν ἔχθραν ἡ 
τοῦ ποταμοῦ ἔρις τοῦ δι είργοντος αὐτούς, ἑκατέρου τοῦ ἔθνους ἴδιον 
ἀξιοῦντος εἶναι τὸν Ἄραρα καὶ ἑαυτῷ προσήκειν τὰ διαγωγικὰ τέλη· νυνὶ δ' 
ὑπὸ τοῖς Ῥωμαίοις ἅπαντ' ἐστί. 
 | [4,3,2] 2. La ville même de Lugdunum, qui s'élève adossée à une colline, au 
confluent de l'Arar et du Rhône, est un établissement romain. Il n'y a 
pas dans toute la Gaule, à l'exception cependant de Narbonne, de ville 
plus peuplée, car les Romains en ont fait le centre de leur commerce, 
et c'est là que leurs préfets font frapper toute la monnaie d'or et 
d'argent. C'est là aussi qu'on voit ce temple ou édifice sacré, hommage 
collectif de tous les peuples de la Gaule, érigé en l'honneur de César 
Auguste : il est placé en avant de la ville, au confluent même des deux 
fleuves, et se compose d'un autel considérable, où sont inscrits les 
noms de soixante peuples, d'un même nombre de statues, dont 
chacune représente un de ces peuples, enfin d'un grand naos ou 
sanctuaire. Lugdunum est en même temps le chef-lieu du territoire 
des Ségosiaves, lequel se trouve compris entre le Rhône et le Doubs 
{le Liger}. Quant aux peuples qui succèdent aux Segosiavi 
dans la direction du Rhin, ils ont pour leur servir de limite, les uns, le 
Doubs, les autres l'Arar, deux rivières qui, ainsi que nous l'avons dit 
précédemment, descendent aussi des Alpes et se jettent dans le 
Rhône, après avoir confondu leurs eaux. Mais il y a encore une autre 
rivière, le Sequanas, qui prend sa source dans les Alpes et va se jeter 
dans l'Océan, après avoir coulé parallèlement au Rhin et avoir traversé 
tout le territoire d'un peuple de même nom compris entre le Rhin à l'est 
et l'Arar à l'ouest : c'est de chez ce peuple que provient le meilleur porc 
salé qu'on expédie à Rome. Entre le Doubs et l'Arar ce sont les 
Aeduens qui habitent : la ville de Cabyllinum, sur l'Arar, et la place forte 
de Bibracte leur appartiennent. Les Aeduens se faisaient appeler aussi 
les frères du peuple romain, et ils avaient été effectivement les 
premiers d'entre les peuples de la Gaule à rechercher l'amitié et 
l'alliance des Romains. Les Séquanes, au contraire, qui habitent au 
delà de l'Arar, avaient été de bonne heure en butte à la haine des 
Romains, comme aussi des Aeduens, pour avoir pris part à plusieurs 
reprises aux incursions des Germains en Italie, d'autant que ces 
incursions avaient révélé leur supériorité militaire, ayant toujours été 
terribles ou impuissantes, suivant qu'ils avaient prêté ou refusé leur 
concours aux Germains. Avec les Aeduens, la haine était de plus 
envenimée par des contestations incessantes au sujet du fleuve qui les 
sépare, chacun des deux peuples prétendant à la possession 
exclusive du cours de l'Arar et revendiquant la perception des péages. 
Mais aujourd'hui les Romains sont maîtres de tout.
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