[4,2,1] ΚΕΦ. Β'.
1. Ἑξῆς δὲ περὶ τῶν Ἀκουιτανῶν λεκτέον καὶ τῶν προσωρισμένων αὐτοῖς
ἐθνῶν τετταρεσκαίδεκα Γαλατικῶν τῶν μεταξὺ τοῦ Γαρούνα κατοικούντων
καὶ τοῦ Λείγηρος, ὧν ἔνια ἐπιλαμβάνει καὶ τῆς τοῦ Ῥοδανοῦ ποταμίας καὶ τῶν
πεδίων τῶν κατὰ τὴν Ναρβωνῖτιν. Ἁπλῶς γὰρ εἰπεῖν, οἱ Ἀκουιτανοὶ
διαφέρουσι τοῦ Γαλατικοῦ φύλου κατά τε τὰς τῶν σωμάτων κατασκευὰς καὶ
κατά τὴν γλῶτταν, ἐοίκασι δὲ μᾶλλον Ἴβηρσιν. Ὁρίζονται δὲ τῷ Γαρούνᾳ
ποταμῷ, ἐντὸς τούτου καὶ τῆς Πυρήνης οἰκοῦντες. Ἔστι δὲ ἔθνη τῶν
Ἀκουιτανῶν πλείω μὲν τῶν εἴκοσι, μικρὰ δὲ καὶ ἄδοξα, τὰ πολλά, τὰ μὲν
παρωκεανιτικὰ, τὰ δὲ εἰς τὴν μεσόγαιαν καὶ τὰ ἄκρα τῶν Κεμμένων ὀρῶν
μέχρι Τεκτοσάγων ἀνέχοντα. Ἐπειδὴ δὲ μικρὰ μερὶς ἦν ἡ τοσαύτη,
προσέθεσαν καὶ τὴν μεταξὺ τοῦ Γαρούνα καὶ τοῦ Λείγηρος. Παράλληλοι δέ
πώς εἰσιν οἱ ποταμοὶ τῇ Πυρήνῃ καὶ δύο ποιοῦσι παραλληλόγραμμα πρὸς
αὐτὴν χωρία, ὁριζόμενα κατὰ τὰς ἄλλας πλευρὰς τῷ τε ὠκεανῷ καὶ τοῖς
Κεμμένοις ὄρεσι· δισχιλίων δ' ὁμοῦ τι σταδίων ἐστὶν ὁ πλοῦς ἑκατέρων τῶν
ποταμῶν. Ἐκβάλλει δ' ὁ μὲν Γαρούνας τρισὶ ποταμοῖς αὐξηθεὶς εἰς τὸ μεταξὺ
Βιτουρίγων τε τῶν Ὀίσκων ἐπικαλουμένων καὶ Σαντόνων, ἀμφοτέρων
Γαλατικῶν ἐθνῶν· μόνον γὰρ δὴ τὸ τῶν Βιτουρίγων τούτων ἔθνος ἐν τοῖς
Ἀκουιτανοῖς ἀλλόφυλον ἵδρυται, καὶ οὐ συντελεῖ αὐτοῖς, ἔχει δὲ ἐμπόριον
Βουρδίγαλα ἐπικείμενον λιμνοθαλάττῃ τινί, ἣν ποιοῦσιν αἱ ἐκβολαὶ τοῦ
ποταμοῦ. Ὁ δὲ Λείγηρ μεταξὺ Πικτόνων τε καὶ Ναμνιτῶν ἐκβάλλει. Πρότερον
δὲ Κορβιλὼν ὑπῆρχεν ἐμπόριον ἐπὶ τούτῳ τῷ ποταμῷ, περὶ ἧς εἴρηκε
Πολύβιος, μνησθεὶς τῶν ὑπὸ Πυθέου μυθολογηθέντων, ὅτι Μασσαλιωτῶν μὲν
τῶν συμμιξάντων Σκιπίωνι οὐδεὶς εἶχε λέγειν οὐδὲν μνήμης ἄξιον, ἐρωτηθεὶς
ὑπὸ τοῦ Σκιπίωνος περὶ τῆς Βρεττανικῆς, οὐδὲ τῶν ἐκ Νάρβωνος οὐδὲ τῶν ἐκ
Κορβιλῶνος, αἵπερ ἦσαν ἄρισται πόλεις τῶν ταύτῃ, Πυθέας δ' ἐθάρρησε
τοσαῦτα ψεύσασθαι. Τῶν δὲ Σαντόνων πόλις ἐστὶ Μεδιολάνιον. Ἔστι δ' ἡ μὲν
παρωκεανῖτις τῶν Ἀκουιτανῶν ἀμμώδης ἡ πλείστη καὶ λεπτή, κέγχρῳ
τρέφουσα, τοῖς δὲ ἄλλοις καρποῖς ἀφορωτέρα. Ἐνταῦθα δ' ἐστὶ καὶ ὁ κόλπος ὁ
ποιῶν τὸν ἰσθμὸν πρὸς τὸν ἐν τῇ Ναρβωνίτιδι παραλίᾳ Γαλατικὸν κόλπον,
ὁμώνυμος ἐκείνῳ καὶ αὐτός. Ἔχουσι δὲ Τάρβελλοι τὸν κόλπον, παρ' οἷς ἐστι τὰ
χρυσεῖα σπουδαιότατα πάντων· ἐν γὰρ βόθροις ὀρυχθεῖσιν ἐπὶ μικρὸν
εὑρίσκονται καὶ χειροπληθεῖς χρυσίου πλάκες, ἔσθ' ὅτε μικρᾶς ἀποκαθάρσεως
δεόμεναι. Τὸ δὲ λοιπὸν ψῆγμά ἐστι καὶ βῶλοι, καὶ αὗται κατεργασίαν οὐ
πολλὴν ἔχουσαι. Ἡ δὲ μεσόγειος καὶ ὀρεινὴ βελτίω γῆν ἔχει, πρὸς μὲν τῇ
Πυρήνῃ τὴν τῶν Κωνουενῶν, {ὅ} ἐστι συνηλύδων, ἐν ᾗ πό λις Λούγδουνον καὶ
τὰ τῶν Ὀνησιῶν θερμὰ κάλλιστα ποτιμωτάτου ὕδατος· καλὴ δὲ καὶ ἡ τῶν
Αὐσκίων.
| [4,2,1] CHAPITRE II.
1. Parlons à présent des Aquitains et de ces quatorze peuples de race
galatique ou gauloise, habitant entre le Garounas et le Liger et en
partie aussi dans la vallée du Rhône et dans les plaines de la
Narbonnaise, qui ont été réunis administrativement à l'Aquitaine. {Je
dis administrativement,} car autrement et à prendre les choses comme
elles sont en réalité, les Aquitains diffèrent des peuples de race
gauloise tant par leur constitution physique que par la langue qu'ils
parlent, et ressemblent bien davantage aux Ibères. Ils ont pour limite le
cours du Garounas et sont répandus entre ce fleuve et le mont Pyréné.
On compte plus de vingt peuples aquitains, mais tous faibles et
obscurs ; la plupart habitent les bords de l'Océan, les autres l'intérieur
même des terres, où ils s'avancent jusqu'aux extrémités des monts
Cemmènes et aux frontières des Tectosages. Ainsi délimitée,
l'Aquitaine formait une province trop peu étendue, c'est pourquoi on l'a
accrue de tout le pays compris entre le Garounas et le Liger. Ces deux
fleuves, à peu près parallèles au mont Pyréné, déterminent, par
rapport à cette chaîne de montagnes, un double parallélogramme, dont
les deux autres côtés sont figurés par l'Océan et par les monts
Cemmènes. Le cours de chacun d'eux mesure à peu près 2000
stades. C'est entre les Bituriges-Vibisques et les Santons, deux
peuples de race gauloise, que le Garounas, grossi des eaux de trois
affluents, débouche dans l'Océan. Les Bituriges-Vibisques sont les
seuls étrangers dont les possessions se trouvent enclavées parmi
celles des Aquitains ; mais ils ne font pas partie pour cela de leur
confédération. Ils ont leur emporium ou marché principal à Burdigala,
ville située au fond d'un estuaire que forment les bouches du
Garounas. Quant au Liger, c'est entre les Pictons et les Namnites {ou
Namnètes} qu'il débouche. On voyait naguère sur les bords de ce
fleuve un autre emporium, du nom de Corbilon ; Polybe en parle
dans le passage où il rappelle toutes les fables débitées par Pythéas
au sujet de la Bretagne. « Scipion, dit-il, ayant appelé des Massaliotes
en conférence pour les interroger au sujet de la Bretagne, aucun d'eux
ne put le renseigner sur cette contrée d'une façon tant soit peu
satisfaisante, les négociants de Narbonne et de Corbilon pas
davantage ; et c'étaient là pourtant les deux principales villes de
commerce de la Gaule : on peut juger par ce seul fait de l'effronterie
avec laquelle Pythéas a menti. » Mediolanium est la capitale des
Santons. En général, tout le long de l'Océan, le sol de l'Aquitaine est
sablonneux et maigre, et, à défaut des autres céréales, ne produit
guère que du millet pour la nourriture de ses habitants. C'est aussi sur
les côtes d'Aquitaine que l'Océan creuse le golfe qui forme, avec le
golfe Galatique du littoral de la Narbonnaise, l'isthme dont nous avons
parlé : comme celui auquel il correspond, le golfe de l'Océan porte le
nom de Galatique. Les Tarbelli qui en occupent les bords ont dans leur
territoire les mines d'or les plus importantes qu'il y ait en Gaule, car il
suffit d'y creuser des puits d'une faible profondeur pour trouver des
lames d'or, épaisses comme le poing, dont quelques-unes ont à peine
besoin d'être affinées. Mais en général, c'est sous la forme de
paillettes et de pépites que l'or s'y présente, et, dans cet état-là même,
il n'exige jamais un grand travail d'affinage. Dans les plaines de
l'intérieur, ainsi que dans la partie montagneuse, le sol de l'Aquitaine
est de meilleure qualité, il est notamment fertile dans le voisinage du
mont Pyréné, chez les Convènes, ou, comme nous dirions en grec,
chez les Synélydes, peuple dont la capitale se nomme Lugdunum,
et qui possède les Thermes Onésiens, sources magnifiques
donnant une eau excellente à boire. Le territoire des Auscii est
également d'une grande fertilité. {Ajoutons que quelques-uns des
peuples aquitains proprement dits, et dans le nombre les Auscii et les
Convènes, ont reçu des Romains le droit latins.}
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