HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Strabon, Geographica, livre III

Chapitre 4

  par. 5

[3,4,5] Τῆς δὲ τῶν Ἑλλήνων πλάνης τῆς εἰς τὰ βάρβαρα ἔθνη νομίζοι τις ἂν αἴτιον τὸ διεσπάσθαι κατὰ μέρη μικρὰ καὶ δυναστείας ἐπιπλοκὴν οὐκ ἐχούσας πρὸς ἀλλήλους κατ' αὐθάδειαν, ὥστε ἐκ τούτου πρὸς τοὺς ἐπιόντας ἔξωθεν ἀσθενεῖς εἶναι. Τοῦτο δὲ τὸ αὔθαδες ἐν δὴ τοῖς Ἴβηρσι μάλιστα ἐπέτεινε, προσλαβοῦσι καὶ τὸ πανοῦργον φύσει καὶ τὸ μὴ ἁπλοῦν· ἐπιθετικοὶ γὰρ καὶ λῃστρικοὶ τοῖς βίοις ἐγένοντο τὰ μικρὰ τολμῶντες, μεγάλοις δ' οὐκ ἐπιβαλλόμενοι διὰ τὸ μεγάλας μὴ κατασκευάζεσθαι δυνάμεις καὶ κοινωνίας. Εἰ γὰρ δὴ συνασπίζειν ἐβούλοντο ἀλλήλοις, οὔτε Καρχηδονίοις ὑπῆρξεν ἂν καταστρέψασθαι ἐπελθοῦσι τὴν πλείστην αὐτῶν ἐκ περιουσίας, καὶ ἔτι πρότερον Τυρίοις, εἶτα Κελτοῖς, οἳ νῦν Κελτίβηρες καὶ Βήρωνες καλοῦνται, οὔτε τῷ λῃστῇ Οὐριάθῳ, καὶ Σερτωρίῳ μετὰ ταῦτα καὶ εἴ τινες ἕτεροι δυναστείας ἐπεθύμησαν μείζονος. Ῥωμαῖοί τε τῷ κατὰ μέρη πρὸς τοὺς Ἴβηρας πολεμεῖν καθ' ἑκάστην διὰ ταύτην τὴν δυναστείαν πολύν τινα διετέλεσαν χρόνον, ἄλλοτ' ἄλλους καταστρεφόμενοι τέως, ἕως ἅπαντας ὑποχειρίους ἔλαβον διακοσιοστῷ σχεδόν τι ἔτει μακρότερον. Ἐπάνειμι δὲ ἐπὶ τὴν περιήγησιν. [3,4,5] Quant à ces migrations des Hellènes chez les peuples barbares, il y a lieu de croire qu'elles avaient eu pour cause le morcellement de la nation hellénique en tant de petites fractions ou États, que l'orgueil empêchait de former aucun lien ensemble, ce qui les laissait sans force contre les agressions venues du dehors. Ce même orgueil présomptueux existait au plus haut degré chez les Ibères, joint à un caractère naturellement faux et perfide. Habiles à surprendre leur ennemi, ces peuples ne vivaient que de brigandages, risquant bien de petits coups de main, mais jamais de grandes entreprises, faute d'avoir su doubler leurs forces en fondant une ligue ou confédération puissante. Autrement, s'ils avaient consenti à unir leurs armes, on n'eût point vu la meilleure partie de leur pays si facilement envahie et conquise par les Carthaginois et plus anciennement encore par les Tyriens, puis par les Celtes, les mêmes que l'on nomme aujourd'hui Celtibères et Vérons, et plus récemment par Viriathe, un brigand, par Sertorius et par maint autre chef jaloux, comme lui, d'agrandir son empire. Après quoi, vinrent les Romains qui, ayant attaqué et vaincu une à une chaque tribu ibère, perdirent il est vrai beaucoup de temps dans cette longue suite de guerres partielles, mais finirent après deux cents ans et plus par voir le pays tout entier réduit en leur puissance. — Reprenons la description méthodique de l'Ibérie.


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Dernière mise à jour : 16/02/2006