HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Strabon, Geographica, livre III

Chapitre 3

  par. 5

[3,3,5] Ὕστατοι δ' οἰκοῦσιν Ἄρταβροι περὶ τὴν ἄκραν, καλεῖται Νέριον, καὶ τῆς ἑσπερίου πλευρᾶς καὶ τῆς βορείου πέρας ἐστί. Περιοικοῦσι δ' αὐτὴν καὶ Κελτικοί, συγγενεῖς τῶν ἐπὶ τῷ Ἄνᾳ. Καὶ γὰρ τούτους καὶ οΤουρδούλους στρατεύσαντας ἐκεῖσε στασιάσαι φασὶ μετὰ τὴν διάβασιν τοῦ Λιμαία ποταμοῦ· πρὸς δὲ τῇ στάσει καὶ ἀποβολῆς τοῦ ἡγεμόνος γενομένης, καταμεῖναι σκεδασθέντας αὐτόθι· ἐκ τούτου δὲ καὶ τὸν ποταμὸν Λήθης προσαγορευθῆναι. Ἔχουσι δὲ οἱ Ἄρταβροι πόλεις συχνὰς ἐν κόλπῳ συνοικουμένας, ὃν οἱ πλέοντες καὶ χρώμενοι τοῖς τόποις Ἀρτάβρων λιμένα προσαγορεύουσιν· οἱ δὲ νῦν τοὺς Ἀρτάβρους Ἀροτρέβας καλοῦσιν. Ἔθνη μὲν οὖν περὶ τριάκοντα τὴν χώραν νέμεται τὴν μεταξὺ Τάγου καὶ τῶν Ἀρτάβρων· εὐδαίμονος δὲ τῆς χώρας ὑπαρχούσης κατά τε καρποὺς καὶ βοσκήματα καὶ τὸ τοῦ χρυσοῦ καὶ ἀργύρου καὶ τῶν παραπλησίων πλῆθος, ὅμως οἱ πλείους αὐτῶν, τὸν ἀπὸ τῆς γῆς ἀφέντες βίον, ἐν λῃστηρίοις διετέλουν καὶ συνεχεῖ πολέμῳ πρός τε ἀλλήλους καὶ τοὺς ὁμόρους αὐτοῖς διαβαίνοντες τὸν Τάγον, ἕως ἔπαυσαν αὐτοὺς Ῥωμαῖοι, ταπεινώσαντες καὶ κώμας ποιήσαντες τὰς πόλεις αὐτῶν τὰς πλείστας, ἐνίας δὲ καὶ συνοικίζοντες βέλτιον. Ἦρχον δὲ τῆς ἀνομίας ταύτης οἱ ὀρεινοί, καθάπερ εἰκός· λυπρὰν γὰρ νεμόμενοι καὶ μικρὰ κεκτημένοι τῶν ἀλλοτρίων ἐπεθύμουν, οἱ δὲ ἀμυνόμενοι τούτους ἄκυροι τῶν ἰδίων ἔργων καθίσταντο ἐξ ἀνάγκης, ὥστ' ἀντὶ τοῦ γεωργεῖν ἐπολέμουν, καὶ οὗτοι, καὶ συνέβαινε τὴν χώραν ἀμελουμένην στεῖραν οὖσαν τῶν ἐμφύτων ἀγαθῶν οἰκεῖσθαι ὑπὸ λῃστῶν. [3,3,5] Les derniers peuples de la Lusitanie sont les Artabres, qui habitent près du cap Nerium. Dans le voisinage du même cap, qui forme l'extrémité à la fois du côté occidental et du côté septentrional de l'Ibérie, habitent les Celtici, proches parents de ceux des bords de l'Anas. On raconte en effet qu'une bande de ces derniers, qui avait entrepris naguère une expédition en compagnie des Turdules contre les peuples de cette partie de l'Ibérie, s'étant brouillée avec ses alliés dès la rive ultérieure du Limaaas, et, ayant perdu en même temps, pour comble de malheur, le chef qui la commandait, se répandit dans le pays et se décida à y demeurer, ce qui fit donner au Limaeas cette dénomination de fleuve du Léthé ou de l'Oubli. Les villes des Artabres sont agglomérées autour d'un golfe connu des marins qui pratiquent ces parages sous le nom de port des Artabres. Aujourd'hui pourtant on donne aux Artabres plus volontiers le nom d'Arotrebes. — Trente peuples différents habitent la contrée comprise entre le Tage et la frontière des Artabres; mais, bien que cette contrée soit naturellement riche en fruits et en bétail, ainsi qu'en or, eh argent et en autres métaux, la plupart de ces peuples ont renoncé à tirer partie de ces richesses naturelles pour vivre de brigandage ; de tout temps, en effet, ils ont vécu en guerres soit entre eux, soit avec leurs voisins d'au delà du Tage, jusqu'à ce que les Romains aient mis fin à cet état de choses en faisant descendre les peuples de la montagne dans la plaine et en réduisant la plupart de leurs villes à n'être plus que de simples bourgs, en même temps qu'ils fondaient quelques colonies au milieu d'eux. C'étaient les montagnards, comme on peut croire, qui avaient commencé le désordre : habitant un pays triste et sauvage, et possédant à peine le nécessaire, ils en étaient venus à convoiter le bien de leurs voisins. Ceux-ci, de leur côté, avaient dû, pour les repousser, abandonner leurs propres travaux, et, comme ils s'étaient mis eux-mêmes à guerroyer, au lieu de cultiver la terre, leur pays, faute de soins, avait cessé de rien produire, voire même les fruits qui lui étaient naturels, pour devenir un vrai repaire de brigands.


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Dernière mise à jour : 16/02/2006