| [3,3,4] Ἡ δ' οὖν χώρα, περὶ ἧς λέγομεν, εὐδαίμων τέ ἐστι καὶ διαρρεῖται ποταμοῖς 
μεγάλοις τε καὶ μικροῖς, ἅπασιν ἐκ τῶν ἑωθινῶν μερῶν, παραλλήλοις τῷ 
Τάγῳ· ἔχουσι δὲ καὶ ἀνάπλους οἱ πλείους καὶ ψῆγμα τοῦ χρυσοῦ πλεῖστον. 
Γνωριμώτατοι δὲ τῶν ποταμῶν ἐφεξῆς τῷ Τάγῳ Μούνδας, ἀνάπλους ἔχων 
μικροὺς, καὶ Ὀυακούα ὡσαύτως· μετὰ δὲ τούτους Δούριος μακρόθεν τε ῥέων 
παρὰ Νομαντίαν καὶ πολλὰς ἄλλας τῶν Κελτιβήρων καὶ Ὀυακκαίων 
κατοικίας, μεγάλοις τ' ἀναπλεόμενος σκάφεσιν ἐπὶ ὀκτακοσίους σχεδόν τι 
σταδίους. Εἶτ' ἄλλοι ποταμοὶ· καὶ μετὰ τούτους ὁ τῆς Λήθης, ὃν τινὲς Λιμαίαν 
οἱ δὲ Βελιῶνα καλοῦσι· καὶ οὗτος δ' ἐκ Κελτιβήρων καὶ Ὀυακκαίων ῥεῖ, καὶ ὁ 
μετ' αὐτὸν Βαῖνις (οἱ δὲ Μίνιον φασὶ) πολὺ μέγιστος τῶν ἐν Λυσιτανίᾳ 
ποταμῶν, ἐπὶ ὀκτακοσίους καὶ αὐτὸς ἀναπλεόμενος σταδίους. Ποσειδώνιος δὲ 
ἐκ Καντάβρων αὐτὸν ῥεῖν φησί· πρόκειται δὲ τῆς ἐκβολῆς αὐτοῦ νῆσος καὶ 
χηλαὶ δύο ὅρμους ἔχουσαι. Ἐπαινεῖν δ' ἄξιον τὴν φύσιν, ὅτι τὰς ὄχθας ὑψηλὰς 
ἔχουσιν οἱ ποταμοὶ καὶ ἱκανὰς δέχεσθαι τοῖς ῥείθροις τὴν θάλατταν 
πλημμυροῦσαν, ὥστε μὴ ὑπερχεῖσθαι, μηδ' ἐπιπολάζειν ἐν τοῖς πεδίοις. Τῆς 
μὲν οὖν Βρούτου στρατείας ὅρος οὗτος, περαιτέρω δ' εἰσὶν ἄλλοι πλείους 
ποταμοὶ παράλληλοι τοῖς λεχθεῖσιν.
 | [3,3,4] La contrée que nous décrivons est riche et fertile; des cours d'eau, 
grands et petits, l'arrosent, qui viennent tous de l'est et coulent 
parallèlement au Tage ; la plupart peuvent être remontés, et charrient 
des paillettes d'or en très grande quantité. Les plus connus de ces 
cours d'eau à partir du Tage sont le Mundas et la Vacua, qui ne 
peuvent être l'un et l'autre remontés qu'à une faible distance. Vient 
ensuite le Durius, dont la source est très éloignée, et qui baigne 
Numance ou Nomantia et mainte autre place appartenant soit aux 
Celtibères soit aux Vaccéens; les gros bâtiments eux-mêmes peuvent 
le remonter l'espace de 800 stades environ. On franchit encore 
d'autres cours d'eau, puis l'on atteint le Léthé. Ce fleuve que les 
auteurs appellent aussi tantôt le Limeas, et tantôt l'Oblivio, 
descend également de la Celtibérie et du pays des Vaccéens. Il en est 
de même du Baenis qui lui succède : le Baenis, ou Minius, comme 
on l'appelle quelquefois, est de tous les fleuves de la Lusitanie le plus 
grand de beaucoup et il peut être, comme le Durius, remonté l'espace 
de 800 stades. Posidonius, lui, le fait venir, ainsi que le Durios, du pays 
des Cantabres. Son embouchure est commandée par une île et 
protégée par une double jetée, à l'abri de laquelle les vaisseaux 
peuvent mouiller. Notons ici une disposition naturelle très heureuse , 
c'est que le lit de tous ces cours d'eau est si profondément encaissé 
qu'il suffit même à contenir les flots de la marée montante, ce qui 
prévient les débordements et empêche que les plaines environnantes 
soient jamais inondées. Le Baenis fut le terme des opérations de 
Brutus; mais on trouverait plus loin encore d'autres cours d'eau coulant 
parallèlement aux précédents. 
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