[2,1,2] Ταῦτα δ' εἰπὼν οἴεται δεῖν διορθῶσαι τὸν ἀρχαῖον γεωγραφικὸν
πίνακα· πολὺ γὰρ ἐπὶ τὰς ἄρκτους παραλλάττειν τὰ ἑωθινὰ μέρη τῶν
ὀρῶν κατ' αὐτόν, συνεπισπᾶσθαι δὲ καὶ τὴν Ἰνδικὴν ἀρκτικωτέραν ἢ
δεῖ γινομένην. Πίστιν δὲ τούτου φέρει μίαν μὲν ταύτην, ὅτι τὰ τῆς
Ἰνδικῆς ἄκρα τὰ μεσημβρινώτατα ὁμολογοῦσι πολλοὶ τοῖς κατὰ
Μερόην ἀνταίρειν τόποις, ἀπό τε τῶν ἀέρων καὶ τῶν οὐρανίων
τεκμαιρόμενοι, ἐντεῦθεν δ' ἐπὶ τὰ βορειότατα τῆς Ἰνδικῆς τὰ πρὸς τοῖς
Καυκασίοις ὄρεσι Πατροκλῆς, ὁ μάλιστα πιστεύεσθαι δίκαιος διά τε τὸ
ἀξίωμα καὶ διὰ τὸ μὴ ἰδιώτης εἶναι τῶν γεωγραφικῶν, φησὶ σταδίους
μυρίους καὶ πεντακισχιλίους· ἀλλὰ μὴν καὶ τὸ ἀπὸ Μερόης ἐπὶ τὸν δι'
Ἀθηνῶν παράλληλον τοσοῦτόν πώς ἐστιν, ὥστε τῆς Ἰνδικῆς τὰ
προσάρκτια μέρη συνάπτοντα τοῖς Καυκασίοις ὄρεσιν εἰς τοῦτον
τελευτᾶν τὸν κύκλον.
| [2,1,2] Cela posé, Ératosthène propose une rectification à l'ancienne carte
géographique; il trouve que sur cette carte, toute la partie orientale de la
chaîne de montagnes s'écartant beaucoup vers le nord, l'Inde est
entraînée naturellement dans la même direction et devient plus
septentrionale qu'elle ne l'est en réalité. Or, voici ce qu'il allègue d'abord à
l'appui de son opinion. « Beaucoup d'auteurs, dit-il, raisonnant d'après
l'analogie des conditions atmosphériques et des apparences célestes,
conviennent que l'extrémité la plus méridionale de l'Inde se trouve juste à
la même hauteur que Méroé : mais, de la pointe la plus méridionale à
l'extrémité la plus septentrionale de l'Inde, laquelle touche à la chaîne du
Caucase, Patrocle, qui est l'auteur le plus digne de foi à cause du haut
rang qu'il occupait et des connaissances spéciales qu'il avait en
géographie, compte 15.000 stades ; d'autre part, la distance de Méroé au
parallèle d'Athènes mesure à peu près le même nombre de stades; il
s'ensuit donc que la partie septentrionale de l'Inde contiguë au Caucase
aboutit aussi à ce même cercle. »
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