[2,1,28] Ἐροῦμεν δ' ὅτι, εἰ μὲν ἐπὶ τῆς αὐτῆς μεσημβρινῆς εὐθείας ἐπ'
ἀκριβὲς ἐλαμβάνοντο αἵ τε Κάσπιοι πύλαι καὶ οἱ ὅροι τῶν Καρμανίων
καὶ Περσῶν, πρὸς ὀρθάς τε ἤγοντο ἀπὸ τῆς λεχθείσης μεσημβρινῆς
εὐθείας ἥ τε ἐπὶ Θάψακον καὶ ἡ ἐπὶ Βαβυλῶνα, συνέβαινεν ἂν τοῦτο.
Ἡ γὰρ προσεκβαλλομένη τῇ διὰ Βαβυλῶνος μέχρι τῆς διὰ Θαψάκου
εὐθείας μεσημβρινῆς ἴση ἂν ἦν πρὸς αἴσθησιν ἢ πάρισός γε τῇ ἀπὸ
Κασπίων πυλῶν εἰς Θάψακον, ὥστε τῇ ὑπεροχῇ ἐγίνετ' ἂν
ἀνατολικωτέρα ἡ Βαβυλὼν τῆς Θαψάκου, ᾗ ὑπερέχει ἡ ἐκ Κασπίων
πυλῶν εἰς Θάψακον τῆς ἐκ τῶν Καρμανίων ὅρων εἰς Βαβυλῶνα. Ἀλλ'
οὔτε τὴν διορίζουσαν γραμμὴν ἑσπέριον πλευρὸν τῆς Ἀριανῆς ἐπὶ
μεσημβρινοῦ κειμένην εἴρηκεν Ἐρατοσθένης, οὔτε τὴν ἀπὸ Κασπίων
πυλῶν ἐπὶ Θάψακον πρὸς ὀρθὰς τῇ διὰ τῶν Κασπίων πυλῶν
μεσημβρινῇ, ἀλλὰ μᾶλλον τὴν τῷ ὄρει γραφομένην, πρὸς ἣν ἡ ἐπὶ
Θάψακον γωνίαν ποιεῖ ἀπὸ τοῦ αὐτοῦ σημείου κατηγμένη ἀφ' οὗ καὶ
ἡ τοῦ ὄρους γραμμή· οὔθ' ἡ ἐπὶ Βαβυλῶνα ἠγμένη ἀπὸ τῆς Καρμανίας
παράλληλος εἴρηται τῇ ἐπὶ Θάψακον ἠγμένῃ· οὐδ' εἰ παράλληλος ἦν,
μὴ {πρὸς} ὀρθὰς δὲ τῇ διὰ Κασπίων πυλῶν μεσημβρινῇ, οὐδὲν ἂν
ἐγίνετο πλέον πρὸς τὸν συλλογισμόν.
| [2,1,28] Oui assurément, dirons-nous, si les Pyles Caspiennes d'une part et
d'autre part la frontière de la Karmanie et de la Perse se trouvaient
situées exactement sous le même méridien et que les lignes dirigées sur
Thapsaque et sur Babylone fussent deux perpendiculaires abaissées de
ce même méridien, assurément il en serait ainsi. Car on n'aurait qu'à
prolonger jusqu'à la rencontre du méridien de Thapsaque la ligne qui
aboutit à Babylone, pour qu'elle devînt sensiblement égale ou peu s'en
faut à la ligne qui joint les Pyles Caspiennes et Thapsaque, et de la sorte
en effet Babylone se trouverait plus orientale que Thapsaque de tout ce
que la ligne tirée des Pyles Caspiennes à Thapsaque a de plus en
longueur que celle qui va de la frontière de Karmanie à Babylone. Mais
Ératosthène n'a pas dit que la ligne, qui forme le côté occidental de
l'Ariane, s'étendît dans le sens même du méridien ; il n'a pas dit
davantage de la ligne tirée des Pyles Caspiennes à Thapsaque qu'elle fût
perpendiculaire au méridien des Pyles Caspiennes; de la ligne que décrit
la chaîne de montagnes, à la bonne heure : or la ligne dirigée sur
Thapsaque part du même point que la ligne formée par la chaîne de
montagnes et fait un angle avec celle-ci. Eratosthène n'a pas dit non plus
que la ligne qui joint la frontière de Karmanie et Babylone fût parallèle à la
ligne qu'il mène sur Thapsaque. Mais lui fût-elle parallèle, du moment que
celle-ci n'est pas perpendiculaire au méridien des Pyles Caspiennes,
Hipparque ne saurait s'en prévaloir davantage dans la conclusion de son
raisonnement.
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