[2,1,16] Τίν' {ἂν} οὖν τοιαύτην εὕροις εὐδαιμονίαν περὶ Βορυσθένη καὶ τὴν
Κελτικὴν τὴν παρωκεανῖτιν; Ὅπου μηδὲ φύεται ἄμπελος ἢ μὴ
τελεσφορεῖ· ἐν δὲ τοῖς νοτιωτέροις τούτων καὶ ἐπιθαλαττιδίοις καὶ τοῖς
κατὰ Βόσπορον τελεσφορεῖ, ἐν μικροκαρπίᾳ δέ, καὶ τοῦ χειμῶνος
κατορύττεται. Οἱ δὲ πάγοι παρ' αὐτοῖς τοιοῦτοί τινές εἰσιν ἐπὶ τῷ
στόματι τῆς λίμνης τῆς Μαιώτιδος, ὥστ' ἐν χωρίῳ, ἐν ᾧ χειμῶνος ὁ τοῦ
Μιθριδάτου στρατηγὸς ἐνίκησε τοὺς βαρβάρους ἱππομαχῶν ἐπὶ τῷ
πάγῳ, τοὺς αὐτοὺς καταναυμαχῆσαι θέρους, λυθέντος τοῦ πάγου. Ὁ
δ' Ἐρατοσθένης καὶ τοὐπίγραμμα προφέρεται τὸ ἐν τῷ Ἀσκληπιείῳ τῷ
Παντικαπαιέων ἐπὶ τῇ ῥαγείσῃ χαλκῇ ὑδρίᾳ διὰ τὸν πάγον·
Εἴ τις ἄρ' ἀν θρώπων μὴ πείθεται οἷα παρ' ἡμῖν
γίγνεται, εἰς τήνδε γνώτω ἰδὼν ὑδρίαν·
ἣν οὐχ ὡς ἀνάθημα θεοῦ καλόν, ἀλλ' ἐπίδειγμα
χειμῶνος μεγάλου θῆχ' ἱερεὺς Στρατίος.
Ὅπου οὖν οὐδὲ τοῖς ἐν Βοσπόρῳ συγκριτέον τὰ ἐν τοῖς διαριθμηθεῖσι
τόποις, ἀλλ' οὐδὲ τοῖς ἐν Ἀμισῷ καὶ Σινώπῃ καὶ γὰρ ἐκείνων
εὐκρατοτέρους ἂν εἴποι τις, σχολῇ γ' ἂν παραβάλλοιντο τοῖς κατὰ
Βορυσθένη καὶ τοῖς ἐσχάτοις Κελτοῖς. Μόλις γὰρ ἂν ταυτοκλινεῖς εἶεν
τοῖς κατ' Ἀμισὸν καὶ Σινώπην καὶ Βυζάντιον καὶ Μασσαλίαν, οἳ τοῦ
Βορυσθένους καὶ τῶν Κελτῶν ὡμολόγηνται νοτιώτεροι σταδίοις
τρισχιλίοις καὶ ἑπτακοσίοις.
| [2,1,16] Trouverait-on, je le demande, une aussi riche nature sur les rives du
Borysthène et dans la partie de la Celtique qui borde l'Océan? Mais la
vigne n'y vient seulement pas ou du moins elle n'y donne pas de fruit, et,
là où elle en donne, à savoir plus au midi, sur les bords de notre mer
intérieure et du Bosphore, les raisins sont petits, et il faut, l'hiver, enterrer
les ceps. Il y a plus, la glace dans ces pays s'amasse en telle quantité,
notamment à l'entrée du lac Mæotis, qu'on a vu tel lieutenant de
Mithridate, à la même place, où durant l'hiver, il avait battu les Barbares
dans un combat de cavalerie, remporter l'été, après la débâcle des
glaces, une victoire navale et sur les mêmes ennemis. Ératosthène cite
même à ce propos certaine inscription relevée dans le temple d'Esculape
à Panticapée sur une aiguière d'airain que la glace avait fait éclater :
« Si quelque mortel se refuse à croire ce qui arrive en nos contrées, qu'il
jette les yeux sur cette aiguière et il ne doutera plus; ce n'est pas comme
une riche et pieuse offrande, mais comme un témoignage irrécusable de
la rigueur de nos frimas que le prêtre Stratios l'a exposée ici. »
Or, s'il nous est déjà interdit de comparer le climat du Bosphore et le
climat, plus tempéré pourtant, d'Amisus et de Sinope à celui das contrées
que nous énumérions tout à l'heure, à plus forte raison ne saurions-nous
établir de comparaison entre ces mêmes contrées et les régions du
Borysthène et de l'extrême Celtique, puisque des pays, qu'on s'accorde à
placer à 3.700 stades au midi du Borysthène et de la Celtique,
atteindraient encore à peine à la hauteur d'Amisus, de Sinope, de
Byzance et de Massalia.
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