[10e,3] κατ' ἀρχὰς μὲν οὖν δώδεκα λέγονται: προσεγένοντο δὲ καὶ
πλείους. Ἀρτεμίδωρος γοῦν {πεντεκαίδεκα} διαριθμεῖται, περὶ τῆς Ἑλένης εἰπὼν ὅτι ἀπὸ
Θορίκου μέχρι Σουνίου παράκειται μακρὰ σταδίων ὅσον ἑξήκοντα τὸ μῆκος, ἀπὸ ταύτης
γάρ, φησίν, αἱ καλούμεναι Κυκλάδες εἰσίν: ὀνομάζει δὲ Κέω τὴν ἐγγυτάτω τῇ Ἑλένῃ, καὶ
μετὰ ταύτην Κύθνον καὶ Σέριφον καὶ Μῆλον καὶ Σίφνον καὶ Κίμωλον καὶ Πρεπέσινθον καὶ
Ὠλίαρον, καὶ πρὸς ταύταις Πάρον Νάξον Σῦρον Μύκονον Τῆνον Ἄνδρον Γύαρον. τὰς μὲν
οὖν ἄλλας τῶν δώδεκα νομίζω, τὴν δὲ Πρεπέσινθον καὶ Ὠλίαρον καὶ Γύαρον ἧττον: ὧν τῇ
Γυάρῳ προσορμισθεὶς ἔγνων κώμιον ὑπὸ ἁλιέων συνοικούμενον: ἀπαίροντες δ' ἐδεξάμεθα
πρεσβευτὴν ἐνθένδε ὡς Καίσαρα προκεχειρισμένον τῶν ἁλιέων τινά ̔ἦν δ' ἐν Κορίνθῳ
Καῖσαρ βαδίζων ἐπὶ τὸν θρίαμβον τὸν Ἀκτιακόν̓: συμπλέων δὴ ἔλεγε πρὸς τοὺς
πυθομένους ὅτι πρεσβεύοι περὶ κουφισμοῦ τοῦ φόρου: τελοῖεν γὰρ δραχμὰς ἑκατὸν
πεντήκοντα καὶ τὰς ἑκατὸν χαλεπῶς ἂν τελοῦντες. δηλοῖ δὲ τὰς ἀπορίας αὐτῶν καὶ Ἄρατος
ἐν τοῖς κατὰ λεπτόν
Ὦ Λητοῖ, σὺ μὲν ἤ με σιδηρείῃ Φολεγάνδρῳ
δειλὴν ἢ Γυάρῳ παρελεύσεαι αὐτίχ' ὁμοίην.
| [10e,3] On pense qu'originairement le groupe des Cyclades se composait de douze îles ;
mais on y a fait entrer depuis quelques îles de plus. Ainsi Artémidore en énumère
{quinze}. Voici le passage : il suit immédiatement la description d'Héléné. Artémidore
vient de dire que cette île, de forme allongée, commence à la hauteur de Thoricum et
s'étend jusqu'à Sunium, mesurant dans le sens de sa longueur 60 stades environ, il
ajoute : «Passé Héléné, on atteint les îles comprises sous la dénomination commune de
Cyclades». Puis il nomme Céos comme étant apparemment la plus rapprochée
d'Héléné, et, après Céos, Cythnos, Sériphos, Mélos, Siphnos, Cimolos, Prépésinthos,
Oliaros ; plus Paros, Naxos, Syros, Myconos, Ténos, Andros et Gyaros. Or je retrouve
bien, dans l'énumération d'Artémidore, les douze Cyclades proprement dites, mais
j'hésite à étendre ce nom à Prépésinthos, à Oliaros, à Gyaros. Je connais cette dernière
île pour avoir relâché naguère dans son port, méchante bourgade habitée rien que par
des pêcheurs. Nous prîmes même à notre bord, en remettant à la voile, un de ces
pêcheurs élu par eux à titre de représentant et qu'ils députaient à César (le vainqueur
d'Actium était alors à Corinthe prêt à s'acheminer sur Rome pour la célébration de son
triomphe). Interrogé par nous pendant la traversée, cet homme nous apprit que le but de
son ambassade était d'obtenir de César un allégement d'impôt ; qu'ils s'étaient vu taxer
à une somme de 150 drachmes, et qu'en réalité ils auraient grand'peine à en réunir
cent. Le dénuement de cette population est attesté encore par {l'épigramme suivante}
tirée des Cataleptes ou Petites pièces d'Aratus. {C'est Délos qui parle} :
«Tu ne voudras pas, ô Latone, passer tout à l'heure dédaigneusement devant
moi et m'assimiler ainsi soit à Pholégandrus, cette ile de fer ! soit à la PAUVRE ET
MISERABLE GYAROS».
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