[10e,1] περὶ δὲ τὴν Κρήτην εἰσὶ νῆσοι, Θήρα μὲν ἡ τῶν Κυρηναίων μητρόπολις, ἄποικος
Λακεδαιμονίων, καὶ πλησίον ταύτης Ἀνάφη, ἐν ᾗ τὸ τοῦ Αἰγλήτου Ἀπόλλωνος ἱερόν. λέγει
δὲ καὶ Καλλίμαχος τοτὲ μὲν οὕτως
Αἰγλήτην Ἀνάφην τε Λακωνίδι γείτονα Θήρῃ,
τοτὲ δὲ τῆς Θήρας μνησθείς
Μήτηρ εὐίππου πατρίδος ἡμετέρης.
ἔστι δὲ μακρὰ ἡ Θήρα, διακοσίων οὖσα τὴν περίμετρον σταδίων, κειμένη δὲ κατὰ Δίαν
νῆσον τὴν πρὸς Ἡρακλείῳ τῷ Κνωσσίῳ, διέχει δὲ τῆς Κρήτης εἰς ἑπτακοσίους: πλησίον δ'
αὐτῆς ἥ τε Ἀνάφη καὶ Θηρασία. ταύτης δ' εἰς ἑκατὸν ἀπέχει νησίδιον Ἴος, ἐν ᾧ κεκηδεῦσθαί
τινές φασι τὸν ποιητὴν Ὅμηρον: ἀπὸ δὲ τῆς Ἴου πρὸς ἑσπέραν ἰόντι Σίκινος καὶ Λάγουσα
καὶ Φολέγανδρος, ἣν Ἄρατος σιδηρείην ὀνομάζει διὰ τὴν τραχύτητα: ἐγγὺς δὲ τούτων
Κίμωλος, ὅθεν ἡ γῆ ἡ Κιμωλία: ἔνθεν ἡ Σίφνος ἐν ὄψει ἐστίν, ἐφ' ᾗ λέγουσι Σίφνιον
ἀστράγαλον διὰ τὴν εὐτέλειαν. ἔτι δ' ἐγγυτέρω καὶ τῆς Κιμώλου καὶ τῆς Κρήτης ἡ Μῆλος
ἀξιολογωτέρα τούτων, διέχουσα τοῦ Ἑρμιονικοῦ ἀκρωτηρίου τοῦ Σκυλλαίου σταδίους
ἑπτακοσίους: τοσούτους δὲ σχεδόν τι καὶ τοῦ Δικτυνναίου: Ἀθηναῖοι δέ ποτε πέμψαντες
στρατείαν ἡβηδὸν κατέσφαξαν τοὺς πλείους. αὗται μὲν οὖν ἐν τῷ Κρητικῷ πελάγει, ἐν δὲ
τῷ Αἰγαίῳ μᾶλλον αὐτή τε ἡ Δῆλος καὶ αἱ περὶ αὐτὴν Κυκλάδες καὶ αἱ ταύταις προσκείμεναι
Σποράδες, ὧν εἰσι καὶ αἱ λεχθεῖσαι περὶ τὴν Κρήτην.
| [10e,1] La Crète a dans son voisinage différentes îles, Théra d'abord, la métropole de
Cyrène et l'une des colonies de Lacédémone ; puis, tout près de Théra, Anaphé, qui
possède le fameux temple d'Apollon Aeglétès. {Ce que nous disons là de ces deux îles},
Callimaque le dit aussi, et dans un premier passage où on lit :
«Et l'Aeglète Anaphé, proche voisine de Théra, l'île lacédémonienne»,
et dans celui-ci où il n'est plus question que de Théra,
«Mère de ma patrie, mère de Cyrène aux généreux coursiers».
Ajoutons qu'avec ses 200 stades de circuit Théra s'étend toute en longueur ; qu'elle
a juste en face d'elle l'île Dia, laquelle touche à l'Héracléum de Cnosse, et qu'elle se
trouve à 700 stades de la Crète ; enfin, qu'elle a dans son voisinage immédiat Anaphé
et Thérasia. A 100 stades de cette dernière est la petite île d'Ios, où certains auteurs
prétendent qu'Homère fut enseveli. A l'O. d'Ios on rencontre successivement et Sikinos
et Laguse, et cette île de Pholégandros, qu'en raison de la nature âpre de son sol
Aratus appelle une île de fer. Puis, dans le voisinage de ce groupe, est l'île de Cimolos,
d'où se tire la terre cimolienne.
De Cimolos, on aperçoit l'île de Siphnos, dont le peu d'importance est attestée par
cette locution proverbiale : «Un osselet siphnien» ! Mais il y a une île qui se trouve
encore plus près et de Cimolos et des côtes de Crète, c'est Mélos. De cette île,
beaucoup plus considérable que les précédentes, on compte 700 stades jusqu'au
Scyllaeum, promontoire de l'Hermionie, et 700 stades aussi, ou peu s'en faut, jusqu'au
Dictynnaeum. Les Athéniens y firent passer jadis une armée qui égorgea en masse
presque toute la population mâle. Les dernières îles que nous venons de nommer sont
toutes dans la mer de Crète, mais c'est à la mer Egée plutôt qu'appartiennent Délos et
le groupe des Cyclades dont Délos est le centre, voire quelques îles très rapprochées
des Cyclades, et qu'on désigne pourtant sous la dénomination générale de Sporades
tout comme le groupe qui se trouve comprendre les îles voisines de la Crète dont il a été
question plus haut.
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