[10d,8] Μίνω δέ φασιν ἐπινείῳ χρήσασθαι τῷ Ἀμνισῷ, ὅπου τὸ τῆς Εἰλειθυίας ἱερόν.
Ἐκαλεῖτο δ' ἡ Κνωσσὸς Καίρατος πρότερον ὁμώνυμος τῷ παραρρέοντι ποταμῷ. Ἱστόρηται
δ' ὁ Μίνως νομοθέτης γενέσθαι σπουδαῖος θαλαττοκρατῆσαί τε πρῶτος, τριχῆ δὲ διελὼν
τὴν νῆσον ἐν ἑκάστῳ τῷ μέρει κτίσαι πόλιν, τὴν μὲν Κνωσσὸν ἐν τῷ ---
--- καταντικρὺ τῆς Πελοποννήσου· καὶ αὐτὴ δ' ἐστὶ προσβόρειος.
Ὡς δ' εἴρηκεν Ἔφορος, ζηλωτὴς ὁ Μίνως ἀρχαίου τινὸς Ῥαδαμάνθυος
δικαιοτάτου ἀνδρὸς ὁμωνύμου τοῦ ἀδελφοῦ αὐτοῦ, ὃς πρῶτος τὴν νῆσον ἐξημερῶσαι
δοκεῖ νομίμοις καὶ συνοικισμοῖς πόλεων καὶ πολιτείαις, σκηψάμενος παρὰ Διὸς φέρειν
ἕκαστα τῶν τιθεμένων δογμάτων εἰς μέσον. Τοῦτον δὴ μιμούμενος καὶ ὁ Μίνως δι' ἐννέα
ἐτῶν, ὡς ἔοικεν, ἀναβαίνων ἐπὶ τὸ τοῦ Διὸς ἄντρον καὶ διατρίβων ἐνθάδε, ἀπῄει
συντεταγμένα ἔχων παραγγέλματά τινα, ἃ ἔφασκεν εἶναι προστάγματα τοῦ Διός· ἀφ' ἧς
αἰτίας καὶ τὸν ποιητὴν οὕτως εἰρηκέναι
" Ἐνθάδε Μίνως
ἐννέωρος βασίλευε Διὸς μεγάλου ὀαριστής".
Τοιαῦτα δ' εἰπόντος οἱ ἀρχαῖοι περὶ αὐτοῦ πάλιν ἄλλους εἰρήκασι λόγους ὑπεναντίους
τούτοις, ὡς τυραννικός τε γένοιτο καὶ βίαιος καὶ δασμολόγος, τραγῳδοῦντες τὰ περὶ τὸν
Μινώταυρον καὶ τὸν λαβύρινθον καὶ τὰ Θησεῖ συμβάντα καὶ Δαιδάλῳ.
| [10d,8] Cnosse portait primitivement le nom de Kaeratos, qui est celui que porte encore
la rivière qui baigne ses murs. L'histoire nous représente Minos à la fois comme un
laborieux législateur et comme le premier maître ou souverain des mers ; on sait en
outre qu'après qu'il eut divisé l'île en trois parties il fonda dans chacune d'elles une ville
ou cité principale, à savoir Cnosse dans la partie {septentrionale, laquelle est tournée
vers l'Asie ; Phaestos dans la partie opposée, sur le bord de la mer qui fait face au midi,
et Cydonie dans la partie occidentale} juste en face du Péloponnèse, et, comme
Cnosse, sur la côte nord de l'île. Au dire d'Ephore, Minos avait voulu se montrer l'émule
d'un ancien sage, nommé Rhadamanthe et réputé le plus juste des hommes, lequel
passe pour avoir le premier civilisé l'île de Crète en la dotant de lois, de cités, de
magistratures, toutes mesures présentées par lui comme des prescriptions de Jupiter.
C'est donc encore, ce semble, à l'imitation de Rhadamanthe, que Minos, tous les neuf
ans, se retirait sur la montagne, en un lieu dit l'Antre de Jupiter, s'y l'enfermait un temps
et en ressortait muni de tables de lois qu'il assurait être les commandements mêmes du
dieu, circonstance à laquelle Homère a sans doute voulu faire allusion quand il a dit :
«Là siégeait le roi Minos, confident NOVENAIRE du grand Jupiter».
En revanche, les témoignages anciens contredisent formellement le jugement que
porte Ephore sur Minos ; car ils nous représentent ce prince comme un tyran
oppresseur de ses sujets, pressureur de ses voisins, et interprètent dans le sens le plus
tragique les traditions relatives au Minotaure et au Labyrinthe et les aventures de
Thésée et de Dédale.
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