HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Strabon, Geographica, livre X-4

Chapitre 10

  Chapitre 10

[10d,10] Περὶ μὲν οὖν Κνωσσοῦ ταῦτα, πόλεως οὐκ ἀλλοτρίας ἡμῖν, διὰ δὲ τἀνθρώπινα καὶ τὰς ἐν αὐτοῖς μεταβολὰς καὶ συντυχίας ἐκλελειμμένων τῶν συμβολαίων τῶν ὑπαρξάντων ἡμῖν πρὸς τὴν πόλιν. Δορύλαος γὰρ ἦν ἀνὴρ τακτικός, τῶν Μιθριδάτου τοῦ Εὐεργέτου φίλων· οὗτος διὰ τὴν ἐν τοῖς πολεμικοῖς ἐμπειρίαν ξενολογεῖν ἀποδειχθεὶς πολὺς ἦν ἔν τε τῇ Ἑλλάδι καὶ τῇ Θρᾴκῃ, πολὺς δὲ καὶ τοῖς παρὰ τῆς Κρήτης ἰοῦσιν, οὔπω τὴν νῆσον ἐχόντων Ῥωμαίων, συχνοῦ δὲ ὄντος ἐν αὐτῇ τοῦ μισθοφορικοῦ καὶ στρατιωτικοῦ πλήθους, ἐξ οὗ καὶ τὰ λῃστήρια πληροῦσθαι συνέβαινεν. Ἐπιδημοῦντος δὲ τοῦ Δορυλάου κατὰ τύχην ἐνέστη πόλεμος τοῖς Κνωσσίοις πρὸς τοὺς Γορτυνίους· αἱρεθεὶς δὲ στρατηγὸς καὶ κατορθώσας διὰ ταχέων ἤρατο τιμὰς τὰς μεγίστας, καὶ ἐπειδὴ μικρὸν ὕστερον ἐξ ἐπιβουλῆς δολοφονηθέντα ἔγνω τὸν Εὐεργέτην ὑπὸ τῶν φίλων ἐν Σινώπῃ, τὴν διαδοχὴν δὲ εἰς γυναῖκα καὶ παιδία ἥκουσαν, ἀπογνοὺς τῶν ἐκεῖ κατέμεινεν {ἐν} τῇ Κνωσσῷ· τεκνοποιεῖται δ' ἐκ Μακέτιδος γυναικὸς Στερόπης τοὔνομα δύο μὲν υἱεῖς Λαγέταν καὶ Στρατάρχαν, ὧν τὸν Στρατάρχαν ἐσχατόγηρων καὶ ἡμεῖς ἤδη εἴδομεν, θυγατέρα δὲ μίαν. Δυεῖν δὲ ὄντων υἱῶν τοῦ Εὐεργέτου διεδέξατο τὴν βασιλείαν Μιθριδάτης προσαγορευθεὶς Εὐπάτωρ ἕνδεκα ἔτη γεγονώς· τούτῳ σύντροφος ὑπῆρξεν τοῦ Φιλεταίρου Δορύλαος· ἦν δ' Φιλέταιρος ἀδελφὸς τοῦ τακτικοῦ Δορυλάου. Ἀνδρωθεὶς δ' βασιλεὺς ἐπὶ τοσοῦτο ᾕρητο τῇ συντροφίᾳ τῇ πρὸς τὸν Δορύλαον ὥστ' οὐκ ἐκεῖνον μόνον εἰς τιμὰς ἦγε τὰς μεγίστας, ἀλλὰ καὶ τῶν συγγενῶν ἐπεμελεῖτο καὶ τοὺς ἐν Κνωσσῷ μετεπέμπετο· ἦσαν δ' οἱ περὶ Λαγέταν, τοῦ μὲν πατρὸς ἤδη τετελευτηκότος, αὐτοὶ δ' ἠνδρωμένοι, καὶ ἧκον ἀφέντες τὰ ἐν Κνωσσῷ· τοῦ δὲ Λαγέτα θυγάτηρ ἦν μήτηρ τῆς ἐμῆς μητρός. Εὐτυχοῦντος μὲν δὴ ἐκείνου συνευτυχεῖν καὶ τούτοις συνέβαινε, καταλυθέντος δὲ ἐφωράθη γὰρ ἀφιστὰς τοῖς Ῥωμαίοις τὴν βασιλείαν ἐφ' αὐτὸς εἰς τὴν ἀρχὴν καταστήσεταἰ συγκατελύθη καὶ τὰ τούτων καὶ ἐταπεινώθησαν· ὠλιγωρήθη δὲ καὶ τὰ πρὸς τοὺς Κνωσσίους συμβόλαια καὶ αὐτοὺς μυρίας μεταβολὰς δεξαμένους. [10d,10] Si nous nous sommes étendu aussi longuement sur ce qui concerne Cnosse, c'est que cette ville n'a pu nous devenir étrangère, bien que depuis si longtemps et, par suite des changements et des accidents ordinaires de la vie, les liens qui nous unissaient à elle aient été rompus. Tout le monde connaît Dorylaüs le grand tacticien, l'un des serviteurs et amis de Mithridate Evergète. Chargé, à cause de sa grande expérience militaire, de recruter des soldats pour ce prince en pays étranger, Dorylaüs faisait de fréquents voyages en Grèce et en Thrace et entretenait des relations suivies avec tout ce qui venait de la Crète. Les Romains à cette époque n'occupaient pas encore l'île de Crète, et, comme le pays regorgeait de soldats de fortune et de mercenaires, les chefs de pirates eux-mêmes y trouvaient toujours aisément à recruter leurs équipages. Or, pendant un des voyages de Dorylaüs en Crète, le hasard voulut qu'une guerre éclatât entre Cnosse et Gortyne. Elu général par les Cnossiens, Dorylaüs remporta en peu de temps de tels succès que ceux-ci lui décernèrent les plus grands honneurs, et, comme bientôt après il recevait la nouvelle qu'Evergète avait été traîtreusement assassiné par les siens dans Sinope et que le pouvoir avait passé aux mains de sa femme et de ses jeunes enfants, n'espérant plus rien de ce côté, il prit le parti de se fixer à Cnosse. Là, d'une femme macédonienne (?) nommée Stéropé, il eut deux fils et une fille. Ses deux fils portèrent les noms de Lagétas et de Stratarque : nous avons vu le second encore en vie, mais parvenu au terme de la vieillesse. Des deux fils, maintenant, qu'avait laissés Evergète, Mithridate Eupator était celui qui avait pris sur le trône la place de son père. Il était âgé de onze ans et avait eu jusqu'alors pour compagnon habituel le jeune Dorylaüs, dont le père Philétère était propre frère du grand tacticien Dorylaüs. Parvenu à l'âge d'homme, le roi, toujours sous le charme de cette longue intimité, ne se contenta pas d'élever Dorylaüs au faîte des honneurs, il voulut prendre soin de ses parents et appela en conséquence près de lui tous ceux que Dorylaüs pouvait avoir encore à Cnosse. Lagétas, qui avait perdu son père, et qui avait déjà depuis longtemps atteint l'âge viril, répondit à cette invitation et quitta Cnosse pour toujours. Il avait une fille : cette fille fut la mère de ma mère. Tant que dura la faveur de Dorylaüs, ses parents partagèrent sa prospérité, mais sa disgrâce (il fut surpris en flagrant délit d'embauchage pour le compte des Romains, lesquels lui avaient promis le trône pour lui-même en cas de succès), sa disgrâce, disons-nous, entraîna la leur, ils tombèrent tout à coup dans le néant. Ajoutons qu'ils avaient négligé absolument d'entretenir leurs anciennes relations avec les Cnossiens, qui, de leur côté, avaient éprouvé dans l'intervalle toutes les vicissitudes de la fortune.


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Dernière mise à jour : 19/06/2008