[10a,8] Μετὰ δὲ τὸν Γεραιστὸν Ἐρέτρια πόλις μεγίστη τῆς Εὐβοίας μετὰ Χαλκίδα, ἔπειθ' ἡ
Χαλκὶς μητρόπολις τῆς νήσου τρόπον τινά, ἐπ' αὐτῷ τῷ Εὐρίπῳ ἱδρυμένη· ἀμφότεραι δὲ
πρὸ τῶν Τρωικῶν ὑπ' Ἀθηναίων ἐκτίσθαι λέγονται, καὶ μετὰ τὰ Τρωικὰ Ἄικλος καὶ Κόθος ἐξ
Ἀθηνῶν ὁρμηθέντες ὁ μὲν τὴν Ἐρέτριαν ᾤκισε Κόθος δὲ τὴν Χαλκίδα· καὶ τῶν Αἰολέων δέ
τινες ἀπὸ τῆς Πενθίλου στρατιᾶς κατέμειναν ἐν τῇ νήσῳ, τὸ δὲ παλαιὸν καὶ Ἄραβες οἱ
Κάδμῳ συνδιαβάντες. Αἱ δ' οὖν πόλεις αὗται διαφερόντως αὐξηθεῖσαι καὶ ἀποικίας
ἔστειλαν ἀξιολόγους εἰς Μακεδονίαν· Ἐρέτρια μὲν γὰρ συνῴκισε τὰς περὶ Παλλήνην καὶ τὸν
Ἄθω πόλεις, ἡ δὲ Χαλκὶς τὰς ὑπὸ Ὀλύνθῳ, ἃς Φίλιππος διελυμήνατο. Καὶ τῆς Ἰταλίας δὲ
καὶ Σικελίας πολλὰ χωρία Χαλκιδέων ἐστίν· ἐστάλησαν δὲ αἱ ἀποικίαι αὗται, καθάπερ
εἴρηκεν Ἀριστοτέλης, ἡνίκα ἡ τῶν Ἱπποβοτῶν καλουμένη ἐπεκράτει πολιτεία· προέστησαν
γὰρ αὐτῆς ἀπὸ τιμημάτων ἄνδρες ἀριστοκρατικῶς ἄρχοντες. Κατὰ δὲ τὴν Ἀλεξάνδρου
διάβασιν καὶ τὸν περίβολον τῆς πόλεως ηὔξησαν, ἐντὸς τείχους λαβόντες τόν τε Κάνηθον
καὶ τὸν Εὔριπον, ἐπιστήσαντες τῇ γεφύρᾳ πύργους καὶ πύλας καὶ τεῖχος.
| [10a,8] A Géraeste succède Erétrie, la plus grande ville de l'Eubée après Chalcis ; puis
vient Chalcis elle-même qui est en quelque sorte la métropole de l'île, et qui se trouve
située sur l'Euripe. Chalcis et Erétrie furent fondées l'une et l'autre, dit-on, par des
colons de l'Attique dès avant la guerre de Troie ; mais leurs vrais fondateurs furent
Aïclus et Cothus, qui ne quittèrent Athènes qu'après la prise de Troie. Aïclus fonda
Erétrie et Cothus Chalcis. Une partie des Eoliens qui avaient suivi Penthilus s'arrêtèrent
aussi sur cette côte de l'Eubée et s'y fixèrent ; ils y avaient été précédés dès longtemps
par une colonie d'{Aradiens}, venus d'Asie en compagnie de Cadmus. Chalcis et Erétrie
s'étant accrues d'une façon extraordinaire envoyèrent à leur tour d'importantes colonies
au dehors, notamment en Macédoine où Erétrie, pour sa part, fonda les villes de la
Pallène et de l'Athos, tandis que Chalcis fondait ces villes voisines d'Olynthe que
Philippe détruisit plus tard. On compte en Italie, et en Sicile pareillement, beaucoup de
colonies de Chalcis ; et, s'il faut en croire Aristote, l'envoi de ces différentes colonies
chalcidiennes daterait surtout du temps, pendant lequel le gouvernement de cette
république resta aux mains des Hippoboles et conserva la forme aristocratique, le cens
y décidant seul alors de l'admission aux hautes magistratures. L'année même du
passage d'Alexandre en Asie, les Chalcidiens agrandirent l'enceinte de leur ville et y
enfermèrent le Canéthus et l'Euripe au moyen de tours, de portes et de remparts élevés
en tête du pont.
|