[9c,2] Ταύτης δ´ ἐπιφανέσταται δύο πόλεις Δελφοί τε
καὶ Ἐλάτεια· Δελφοὶ μὲν διὰ τὸ ἱερὸν τοῦ Πυθίου
Ἀπόλλωνος καὶ τὸ μαντεῖον ἀρχαῖον ὄν, εἴ γε Ἀγαμέμνων
ἀπ´ αὐτοῦ χρηστηριάσασθαι λέγεται ὑπὸ τοῦ
ποιητοῦ· ὁ γὰρ κιθαρῳδὸς ᾄδων εἰσάγεται „νεῖκος
„Ὀδυσσῆος καὶ Πηλείδεω Ἀχιλῆος, ὥς ποτε δηρίσαντο.
—ἄναξ δ´ ἀνδρῶν Ἀγαμέμνων χαῖρε νόῳ.“
„ὣς γάρ οἱ χρείων μυθήσατο Φοῖβος Ἀπόλλων Πυθοῖ·“
Δελφοὶ μὲν δὴ διὰ ταῦτα, Ἐλάτεια δὲ ὅτι πασῶν
μεγίστη τῶν ἐνταῦθα πόλεων καὶ ἐπικαιριωτάτη διὰ τὸ
ἐπικεῖσθαι τοῖς στενοῖς καὶ τὸν ἔχοντα ταύτην ἔχειν τὰς
εἰσβολὰς τὰς εἰς τὴν Φωκίδα καὶ τὴν Βοιωτίαν. ὄρη γάρ
ἐστιν Οἰταῖα πρῶτον, ἔπειτα τὰ τῶν Λοκρῶν καὶ τῶν
Φωκέων, οὐ πανταχοῦ στρατοπέδοις βάσιμα τοῖς ἐκ
Θετταλίας ἐμβάλλουσιν, ἀλλ´ ἔχει παρόδους στενὰς
μὲν ἀφωρισμένας δέ, ἃς αἱ παρακείμεναι πόλεις φρουροῦσιν·
ἁλουσῶν δ´ ἐκείνων κρατεῖσθαι συμβαίνει
καὶ τὰς παρόδους. ἐπεὶ δ´ ἡ τοῦ ἱεροῦ ἐπιφάνεια τοῦ
ἐν Δελφοῖς ἔχει πρεσβεῖον, καὶ ἅμα ἡ θέσις τῶν χωρίων
ἀρχὴν ὑπαγορεύει φυσικήν (ταῦτα γάρ ἐστι τὰ
ἑσπεριώτατα μέρη τῆς Φωκίδος), ἐντεῦθεν ἀρκτέον.
| [9c,2] Delphes et Elatée sont les deux villes les plus célèbres de la Phocide.
Delphes l'est devenue à cause du temple d'Apollon Pythien et de son Oracle
si ancien qu'Agamemnon, au rapport d'Homère, le consultait déjà. On
connaît la scène {de l'Odyssée} (VIII, 75) : un citharède est introduit qui chante :
«{La dispute d'Ulysse et d'Achille, fils de Pélée. Or, Agamemnon, le roi
des hommes, se réjouissait dans son coeur, car c'était ce que naguère, à
Pytho, l'oracle de Phébus Apollon lui avait prédit.}»
Telle est la cause de la grande célébrité de Delphes. Quant à Elatée, elle
doit la sienne à ce qu'elle est, de toutes les villes de la Phocide, la
plus grande et aussi la plus forte ; elle commande, on le sait, le passage
des défilés, et quiconque l'occupe a par cela même en sa possession la
clef de la Phocide et de la Béotie. On comprend en effet que, comme il
serait impossible, en temps de guerre, à une armée venant de Thessalie de
franchir sur tous les points indifféremment l'Oeta d'abord, puis les
montagnes de Locride et de Phocide, ces montagnes n'offrant d'autres
passages praticables qu'un nombre fort restreint de défilés étroits
commandés par les villes sur lesquelles ils débouchent, il faut, pour être
maître desdits passages, s'être emparé au préalable des villes qui les
commandent. Mais Delphes, à le bien prendre, se trouve avoir par la
présence de son temple une sorte de prééminence, de plus elle est située à
l'extrémité occidentale de la Phocide, et cette situation semble la
désigner comme le point de départ naturel d'une description de ce pays,
c'est donc par Delphes qu'il nous faut commencer.
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