|
[9b,5] Μετὰ δὲ ταῦτα τὴν Αἰολικὴν ἀποικίαν συνέπραξαν τοῖς περὶ Πενθίλον,
πλείστους ἐξ ἑαυτῶν συμπέμψαντες, ὥστε καὶ Βοιωτικὴν προσαγορευθῆναι.
ὕστερον δὲ χρόνοις πολλοῖς ὁ Περσικὸς πόλεμος περὶ Πλαταιὰς γενόμενος
διελυμήνατο τὴν χώραν. εἶτ´ ἀνέλαβον σφᾶς πάλιν ἐπὶ τοσοῦτον ὥστε καὶ τῆς
τῶν Ἑλλήνων ἀρχῆς ἀμφισβητῆσαι Θηβαίους δυσὶ μάχαις κρατήσαντας
Λακεδαιμονίους. Ἐπαμεινώνδα δὲ πεσόντος ἐν τῇ μάχῃ ταύτης μὲν τῆς ἐλπίδος
διεσφάλησαν, ὑπὲρ δὲ τῶν Ἑλλήνων ὅμως ἐπολέμησαν πρὸς Φωκέας τοὺς τὸ
ἱερὸν συλήσαντας τὸ κοινόν. κακωθέντες δ´ ὑπό τε τούτου τοῦ πολέμου καὶ τῶν
Μακεδόνων ἐπιθεμένων τοῖς Ἕλλησιν, ὑπὸ τῶν αὐτῶν τούτων καὶ ἀπέβαλον τὴν
πόλιν κατασκαφεῖσαν καὶ ἀνέλαβον ἀνακτισθεῖσαν. ἐξ ἐκείνου δ´ ἤδη
πράττοντες ἐνδεέστερον ἀεὶ μέχρι εἰς ἡμᾶς οὐδὲ κώμης ἀξιολόγου τύπον
σώζουσι· καὶ {αἱ} ἄλλαι δὲ πόλεις ἀνάλογον πλὴν Τανάγρας καὶ Θεσπιῶν· αὗται
δ´ ἱκανῶς συμμένουσι πρὸς ἐκείνας κρινόμεναι.
| [9b,5] Postérieurement à ces événements, les Béotiens prirent part à la grande
migration aeolienne conduite par Penthilus ; ils en faisaient même la
principale force, de sorte qu'on a qualifié souvent cette migration de
colonie béotienne. Bien longtemps après, lors des opérations de l'armée
persane autour de Platées, la Béotie eut beaucoup à souffrir. Mais elle ne
tarda pas à se relever, tellement qu'on vit les Thébains, après deux
mémorables victoires sur les Lacédémoniens, prétendre à l'hégémonie de la
Grèce. Malheureusement Epaminondas vint à tomber sur le champ de bataille,
et il leur fallut renoncer à leurs ambitieuses espérances. Ils se
chargèrent pourtant encore de venger l'injure commune des Grecs contre les
Phocidiens violateurs du temple de Delphes, mais cette guerre les
affaiblit beaucoup, et, quand les Macédoniens attaquèrent la Grèce, ils ne
purent prévenir la prise et la ruine de leur ville ; les Macédoniens, il
est vrai, la leur rendirent plus tard relevée, restaurée de leurs propres
mains, mais leurs affaires depuis lors allèrent toujours de mal en pis, et
c'est à peine si aujourd'hui Thèbes a conservé l'apparence d'un gros
bourg. Toutes les autres villes de la Béotie, du reste, ont décliné dans
la même proportion ; il n'y a que Tanagre et Thespies qui, comparées aux
autres, soient restées passablement florissantes.
| [9b,6] Ἑξῆς δὲ τὴν περιήγησιν τῆς χώρας ποιητέον ἀρξαμένους ἀπὸ τῆς πρὸς
Εὔβοιαν παραλίας τῆς συνεχοῦς τῇ Ἀττικῇ. ἀρχὴ δ´ ὁ Ὠρωπὸς καὶ ὁ ἱερὸς λιμὴν
ὃν καλοῦσι Δελφίνιον, καθ´ ὃν ἡ παλαιὰ Ἐρέτρια ἐν τῇ Εὐβοίᾳ, διάπλουν ἔχουσα
ἑξήκοντα σταδίων. μετὰ δὲ τὸ Δελφίνιον ὁ Ὠρωπὸς ἐν εἴκοσι σταδίοις· κατὰ δὲ
τοῦτόν ἐστιν ἡ νῦν Ἐρέτρια, διάπλους δ´ ἐπ´ αὐτὴν στάδιοι τετταράκοντα.
| [9b,6] Mais il est temps de procéder à la description chorographique du pays :
pour cela, partons de la côte contiguë à l'Attique et faisant face à
l'Eubée, nous rencontrons d'abord Orope et le Hiéros-limên ou Port-Sacré,
autrement dit Delphinium, situé juste à la hauteur de la vieille ville
d'Erétrie et à 60 stades de distance en ligne directe. Orope est après
Delphinium, à 20 stades plus loin ; juste vis-à-vis est la ville actuelle
d'Erétrie, mais entre deux le trajet direct n'est plus que de 40 stades.
| | |