HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Strabon, Geographica, livre IX-2

Chapitre 35-36

  Chapitre 35-36

[9b,35] Οἱ δέ φασι καὶ τὴν Ἄρνην ὑπὸ τῆς λίμνης καταποθῆναι καὶ τὴν Μίδειαν. Ζηνόδοτος δὲ γράφωνοἳ δὲ πολυστάφυλον Ἄσκρην ἔχον,“ οὐκ ἔοικεν ἐντυχόντι τοῖς ὑπὸ Ἡσιόδου περὶ τῆς πατρίδος λεχθεῖσι καὶ τοῖς ὑπ´ Εὐδόξου πολὺ χείρω λέγοντος περὶ τῆς Ἄσκρης. πῶς γὰρ ἄν τις πολυστάφυλον τὴν τοιαύτην ὑπὸ τοῦ ποιητοῦ λέγεσθαι πιστεύσειεν; οὐκ εὖ δὲ οὐδὲ οἱ Τάρνην ἀντὶ τῆς Ἄρνης γράφοντες· οὐδὲ γὰρ μία δείκνυται Τάρνη παρὰ τοῖς Βοιωτοῖς, ἐν δὲ Λυδοῖς ἐστιν, ἧς καὶ Ὅμηρος μέμνηταιἸδομενεὺς δ´ ἄρα Φαῖστονἐνήρατο Μῄονος υἱὸν Βώρου, ὃς ἐκ Τάρνης ἐριβώλακος εἰληλούθει.“ λοιπαὶ δ´ εἰσὶ τῶν μὲν περικειμένων τῇ λίμνῃ αἵ τε Ἀλαλκομεναὶ καὶ τὸ Τιλφώσσιον, τῶν δ´ ἄλλων Χαιρώνεια καὶ Λεβάδεια καὶ Λεῦκτρα, περὶ ὧν ἄξιον μνησθῆναι. [9b,35] Mais, à ce qu'on assure, l'Arné d'Homère aurait péri dès longtemps, engloutie, comme Midée, par les eaux du lac. Zénodote, lui, corrige ici le texte du poète et lit {au lieu d'Arné}, «Ceux qui habitaient Ascra, la ville aux riches vignobles» (Il. II, 507). Or il faut, suivant toute apparence, qu'il n'ait eu connaissance ni de ce qu'Hésiode a dit au sujet de sa patrie, ni du jugement encore plus sévère qu'Eudoxe a porté d'Ascra. Comment supposer, en effet, qu'Homère ait pu faire un riche vignoble d'un lieu pareil ? Ceux-là, du reste, n'ont pas été mieux inspirés qui substituent {dans le vers en question} le nom de Tarné à celui d'Arné, car il n'y a pas dans toute la Béotie une seule localité du nom de Tarné, et c'est à la Lydie qu'appartient l'unique Tarné mentionnée sûrement par Homère (Ibid. V, 43). «Sous les coups d'Idoménée tombe Phaestus, fils de Borus le Méonien venu de la fertile Tarné». Les dernières villes vraiment importantes de la Béotie que nous ayons à ajouter à la liste qui précède sont, parmi celles qui bordent le lac, Alalcomènes et Tilphossium; et, parmi les autres, Choeronée, Lébadée et Leuctres.
[9b,36] Ἀλαλκομενῶν τοίνυν μέμνηται ποιητής, ἀλλ´ οὐκ ἐν καταλόγῳἭρη τ´ Ἀργείη καὶ Ἀλαλκομενηὶς Ἀθήνη.“ ἔχει δ´ ἀρχαῖον ἱερὸν Ἀθηνᾶς σφόδρα τιμώμενον, καί φασί γε τὴν θεὸν γεγενῆσθαι ἐνθάδε, καθάπερ καὶ τὴν Ἥραν ἐν Ἄργει, καὶ διὰ τοῦτο τὸν ποιητὴν ὡς ἀπὸ πατρίδων τούτων ἀμφοτέρας οὕτως ὀνομάσαι. διὰ τοῦτο δ´ ἴσως οὐδ´ ἐν τῷ καταλόγῳ μέμνηται τῶν ἐνταῦθα ἀνδρῶν, ἐπειδὴ ἱεροὶ ὄντες παρεῖντο τῆς στρατείας. καὶ γὰρ καὶ ἀπόρθητος ἀεὶ διετέλεσεν πόλις, οὔτε μεγάλη οὖσα οὔτ´ ἐν εὐερκεῖ χωρίῳ κειμένη, ἀλλ´ ἐν πεδίῳ· τὴν δὲ θεὸν σεβόμενοι πάντες ἀπείχοντο πάσης βίας, ὥστε καὶ Θηβαῖοι κατὰ τὴν τῶν Ἐπιγόνων στρατείαν ἐκλιπόντες τὴν πόλιν ἐκεῖσε λέγονται καταφεύγειν καὶ εἰς τὸ ὑπερκείμενον ὄρος ἐρυμνὸν τὸ Τιλφώσσιον, ὑφ´ Τιλφῶσσα κρήνη καὶ τὸ τοῦ Τειρεσίου μνῆμα ἐκεῖ τελευτήσαντος κατὰ τὴν φυγήν. [9b,36] Alalcomènes, à vrai dire, n'a pas été omise par Homère, mais ce n'est pas dans son Catalogue qu'il la mentionne, c'est plus bas, quand il dit : «Et Junon l'argienne, et Minerve l'alalcoménéïde» (Il. IV, 8). Il y a eu de toute antiquité à Alalcomènes un temple de Minerve, objet d'une vénération profonde de la part des populations. Alalcomènes passe même pour le lieu natal de Minerve (ce que fut Argos, dit-on, pour Junon) et l'on s'explique ainsi la double épithète du poète destinée à rappeler la patrie respective des deux déesses. Peut-être même l'omission des Alalcoméniens dans son Catalogue doit-elle s'expliquer par le même motif, leur caractère sacré les ayant dispensés naturellement de prendre part à l'expédition commune. Il est constant en effet que, sans être ni grande ni d'une forte assiette, puisqu'elle est située dans la plaine, cette ville a échappé en tout temps aux maux de la guerre, protégée apparemment par le respect universel attaché au nom de Minerve : la tradition nous la montre, par exemple, à l'époque de la guerre des Epigones et quand les Thébains abandonnaient leur ville, offrant aux bandes fugitives un asile aussi sûr que les rochers et escarpements du Tilphossius, montagne qu'on voit s'élever au-dessus de la fontaine Tilphossa et du tombeau bâti à Tirésias à la place même, dit-on, où il était tombé dans le tumulte de la déroute.


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Dernière mise à jour : 22/05/2008