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[9b,19] Οὗτοι μὲν οὖν ἐκ τῶν Φωκικῶν ὀρῶν οἱ ποταμοὶ καταφέρονται, ὧν ὁ
Κηφισσὸς ἐκ Λιλαίας Φωκικῆς πόλεως τὴν ἀρχὴν λαμβάνει, καθάπερ καὶ
Ὅμηρός φησιν „οἵ τε Λίλαιαν ἔχον πηγῇς ἔπι Κηφισσοῖο·“ δι´ Ἐλατείας δὲ ῥυεὶς
μεγίστης τῶν ἐν Φωκεῦσι πόλεων, καὶ διὰ Παραποταμίων καὶ Φανοτέων ὁμοίως
Φωκικῶν πολισμάτων, εἰς Χαιρώνειαν τῆς Βοιωτίας πρόεισιν, εἶτα διὰ τῆς
Ὀρχομενίας καὶ τῆς Κορωνειακῆς εἰς τὴν Κωπαΐδα λίμνην ἐξίησι· καὶ ὁ
Περμησσὸς δὲ καὶ ὁ Ὀλμειός, ἐκ τοῦ Ἑλικῶνος συμβάλλοντες ἀλλήλοις, εἰς τὴν
αὐτὴν ἐμπίπτουσι λίμνην τὴν Κωπαΐδα τοῦ Ἁλιάρτου πλη{σίον· καὶ ἄλλα} δὲ
ῥεύματα εἰς αὐτὴν ἐμβάλλει. ἔστι μὲν οὖν μεγάλη, τὴν περίμετρον ἔχουσα
ὀγδοήκοντα καὶ τριακοσίων σταδίων, αἱ δὲ ἐκρύσεις οὐδαμοῦ φαίνονται πλὴν τοῦ
δεχομένου τὸν Κηφισσὸν χάσματος καὶ τῶν ἑλῶν.
| [9b,19] Les fleuves dont nous venons de parler descendent des montagnes de la
Phocide. Le Céphise notamment y prend sa source près de Lilée, comme
Homère le marque expressément dans ce vers :
«Et ceux qui occupaient Lilée aux sources du Céphise».
Traversant ensuite Elatée, chef-lieu de la Phocide, ainsi que Parapotamii
et Phanotées petites places qui appartiennent encore à la Phocide, le
Céphise entre en Béotie par Chéronée, y arrose les territoires d'Orchomène
et de Coronée, et finit par tomber dans le lac Copaïs. Le Permessus, au
contraire, et l'Olmius descendent de l'Hélicon, mais ils se réunissent au
pied de cette montagne et vont se jeter aussi dans le lac Copals non loin
d'Haliarte. Le Copaïs, qui compte encore maint autre tributaire, est
naturellement fort grand : il mesure trois cent quatre-vingts stades de
circuit, et n'a pas d'autre issue apparente que ce gouffre par où s'écoule
le Céphise, joint aux marais qui bordent ses rives.
| [9b,20] {Τῶν δὲ περι}κειμένων λιμνῶν ἐστιν ἥ τε * Τρεφία καὶ ἡ Κ{ηφισσίς, ἧς}
μέμνηται καὶ Ὅμηρος „ὅς ῥ´ ἐν Ὕλῃ ναίεσκε μέγα πλούτοιο μεμηλώς, λίμνῃ
κεκλιμένος Κηφισσίδι.“ οὐ γὰρ λίμνην τὴν Κωπαΐδα βούλεται λέγειν, ὡς οἴονταί
τινες, ἀλλὰ τὴν Ὑλικὴν προσαγορευομένην ἀπὸ τῆς πλησίον κώμης ἣν καλοῦσιν
Ὕλας, οὐδὲ Ὕδην, ὡς ἔνιοι γράφουσιν „ὅς ῥ´ ἐν „Ὕδῃ ναίεσκεν.“ ἡ μὲν γάρ ἐστιν
ἐν Λυδίᾳ „Τμώλῳ „ὑπὸ νιφόεντι, Ὕδης ἐν πίονι δήμῳ,“ ἡ δὲ Βοιωτιακή· ἐπιφέρει
γοῦν τῷ „λίμνῃ κεκλιμένος Κηφισσίδι“ τὸ „πὰρ δὲ οἱ ἄλλοι ναῖον Βοιωτοί.“ ἡ μὲν
γάρ ἐστι μεγάλη καὶ οὐκ ἐν τῇ Θηβαΐδι, ἡ δὲ μικρά, ἐκεῖθεν δι´ ὑπονόμων
πληρουμένη, κειμένη μεταξὺ Θηβῶν καὶ Ἀνθηδόνος. Ὅμηρος δ´ ἑνικῶς ἐκφέρει
τοτὲ μὲν ἐκτείνων τὴν πρώτην συλλαβήν, ὡς ἐν τῷ καταλόγῳ „ἠδ´ Ὕλην καὶ
Πετεῶνα,“ ποιητικῶς, τοτὲ δὲ συστέλλων „ὅς ῥ´ ἐν Ὕλῃ ναίεσκε“ „σκυτοτόμων
ὄχ´ ἄριστος Ὕλῃ „ἔνι οἰκία ναίων.“ οὐδ´ ἐνταῦθα εὖ γραφόντων τινῶν Ὕδῃ ἔνι·
οὐ γὰρ ὁ Αἴας ἐκ Λυδίας τὸ σάκος μετεπέμπετο.
| [9b,20] Parmi ces lacs ou marais on distingue celui de Tréphie et le
C{éphissis} que mentionne Homère {à propos d'Oresbius} (Il. V, 708) :
«Il habitait dans Hylé, surveillant avec grand soin ses riches domaines
adossés au lac Céphissis».
Homère, effectivement, n'a point voulu parler ici du lac Copaïs, comme
quelques-uns le croient, mais bien du lac Hylicé, ainsi nommé aujourd'hui
du bourg d'Hylé qui l'avoisine. Quelques grammairiens, il est vrai, lisent
«g-os g-r'en g-Udê g-naiesken (Hydé au lieu d'Hylé), mais cette leçon est
évidemment vicieuse, car Hydé est le nom d'une localité de Lydie,
«Au pied du Tmole neigeux, dans les grasses campagnes d'Hydé» (Il. XX,
385), et il s'agit ici d'un lieu de Béotie, comme le prouve ce détail,
par de g-oi g-alloi g-naion g-Boiôtoi, «Ici habitaient d'autres tribus
béotiennes», détail dont Homère fait suivre les mots g-limnê g-keklimenos g-Kêphissidi.
D'ailleurs, tandis que le Copaïs est grand et se trouve situé en dehors de
la Thébaïde, l'Hylicé, qui n'a pour l'alimenter que les eaux qu'il tire du
Copaïs par des canaux souterrains, est petit et se trouve placé entre
Thèbes et Anthédon. Au lieu d'Hylae, seulement, Homère emploie toujours la
forme Hylé, au singulier, avec la première syllabe tantôt longue comme
dans ce vers du Catalogue (II, 500) :
g-êd' g-Ylên g-kai g-Petôna,
tantôt brève par licence poétique, comme dans ce passage de l'Iliade
(Ibid. V, 708) g-os g-r'ev g-Ylê g-naieske,
et dans cet autre (Il. VII, 221) :
g-skutotomôn g-och'aristos g-Ylê g-eni g-oikia g-naiôn,
où l'on a eu tort aussi d'introduire la leçon g-Ydê g-eni, Ajax n'ayant pas
assurément fait venir son bouclier de Lydie.
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